Une réunion internationale sur la sécurité dans la bande sahélo-saharienne entre représentants des voisins du Mali, de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE) et de l’ONU, a été ouverte au niveau ministériel le 17 mars à Nouakchott.
Cette réunion a pour objectifs "de faciliter l’accomplissement du mandat de la Misma", la force armée africaine présente au Mali, de "renforcer l’efficacité de la lutte contre le terrorisme à travers des mesures appropriées de surveillance des frontières et l’échange de renseignements", et "d’unifier une réflexion sur des arrangements opérationnels de sécurité". La Misma doit être remplacée à court terme par une force de stabilisation de l’ONU. La force de stabilisation de l’ONU pourrait mobiliser au total jusqu’à 10.000 hommes. Aux forces ouest-africaines déjà présentes au sein de la Misma qui inclut le contingent de 2.000 Tchadiens, pourraient s’ajouter d’autres unités, notamment burundaises et mauritaniennes. L’ONU table sur la "présence complète" de sa "mission de stabilisation" en juillet 2013 pour remplacer la Misma et le gros de l’armée française, a déclaré samedi 16 mars à Bamako Edmond Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. M. Mulet a précisé qu’il était en mission au Mali pour "préparer un rapport spécial que le secrétaire général devra présenter au Conseil de sécurité avant la fin du mois". "Basé sur ce rapport, il est probable que le Conseil de sécurité puisse approuver une résolution pour créer une mission de stabilisation des Nations unies au Mali", a-t-affirmé. Le ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la coopération Hamadi Ould Hamadi, a indiqué, dans son allocution d’ouverture, que cette réunion a pour objectif de discuter et d’échanger des points de vue et des informations entre toutes les parties concernées, dans le but d’actualiser les analyses existantes sur la crise malienne, en particulier, et sur la région du Sahel, de manière générale. Il s’agit également, a-t-il dit, "de comprendre les différentes dimensions de la crise du Mali et ses impacts dans l’avenir, ainsi que l’évaluation de ses développements dans la conjoncture actuelle", rappelant, à cet occasion, que la région du Sahel, qui s’étend sur 8 millions km2, est la plus fragilisée sur les plans environnemental, économique, social, politique et sécuritaire. Ould Hamadi a souligné, en outre, que la rencontre se tient, notamment, à la lumière de la campagne militaire menée par l’armée française et des unités militaires de pays africains au Mali. Il a souligné, à ce propos, que cette rencontre traitera des questions liées au suivi de l’évolution de la situation dans la région "dans le cadre des efforts déployés au niveau du Conseil de sécurité pour le renforcement de la paix sous les auspices des Nations unies". Le représentant du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Saïd Djenit, a indiqué, pour sa part, que cette rencontre se tient à un moment où "le règlement de la crise au Mali est à un tournant décisif, marqué par des progrès significatifs au nord de ce pays". Elle se tient, également, a-t-il souligné, au moment où se profile "la transformation de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali), sous conduite africaine, en une mission de maintien de la paix sous la bannière de l’ONU" qui témoigne, ainsi, a-t-il affirmé, de "la volonté de tous d’œuvrer à la résolution rapide de la crise malienne et à la préservation de la paix dans toute la sous-région". M. Djenit a ajouté, dans ce contexte, que le sous-secrétaire général chargé des opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, a dirigé une mission exploratoire au Mali, du 11 au 16 mars, dont l’objectif était d’arrêter des recommandations, afin de les introduire dans le rapport du secrétaire général de l’ONU qui sera examiné par le Conseil de sécurité, à la mi-avril. Le commissaire pour la paix et la sécurité de la Commission de l’Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, a déclaré, de son côté, que l’année 2013 se présente pour le Mali "bien mieux que l’année précédente". "Au cours des deux derniers mois, des progrès remarquables ont été accomplis, avec l’assistance prompte et effective apportée par la France, dans les efforts de reconquête des régions du Nord du Mali occupées par des groupes armées terroristes et criminels", a-t-il relevé. Il a indiqué que l’action qui se déroule présentement au Mali "est une opération visant à débarrasser le Nord de ce pays des groupes criminels", qui cherchent, a-t-il dit, à en faire un sanctuaire pour perpétrer des attaques contre les autres pays de la bande sahélienne et de toute la région. M. Lamamra a, par ailleurs, mis l’accent sur la "détermination" et la "disponibilité" de l’UA à oeuvrer, en étroite coopération avec les pays de la région et les partenaires, pour l’avènement de la stabilité et de la paix dans la sous-région. C’est dans ce cadre qu’il estimé que l’ONU doit être au premier rang pour "jouer le rôle qui est le sien, dans l’accompagnement des efforts individuels et collectifs de promotion de la paix, de la stabilité et de la sécurité, initiés par les Etats de la région". Prennent part à cette rencontre, l’Algérie, le Burkina Faso, la Guinée, le Sénégal, le Tchad, le Nigeria, la Côte d’ivoire, la Libye et le Niger, ainsi que des représentants d’organisations internationales. Les travaux de la réunion des pays voisins du Mali se poursuivront à huis clos et seront sanctionnés par l’examen et l’adoption d’une déclaration finale. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, est à Nouakchott (Mauritanie), à la tête d’une délégation multisectorielle, pour prendre part à la réunion des pays voisins du Mali. Cette réunion d’une journée, qui fait suite à la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’UA de janvier 2013, traitera de la coopération des pays voisins du Mali dans le domaine du renseignement et du contrôle des frontières
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