Ansar Dine, l’un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, "décide de retirer l’offre de cessation des hostilités" faite en décembre à Alger, a annoncé son chef, Iyad Ag Ghaly dans un communiqué publié jeudi 3 janvier par l’agence mauritanienne Sahara Médias.
"Ansar Dine décide de retirer l’offre de cessation des hostilités concomitamment avec les négociations menées à Ouagadougou" autour du président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur pour l’Afrique de l’Ouest dans la crise malienne, a déclaré Iyad Ag Ghaly dans ce texte. Le 21 décembre à Alger, Ansar Dine et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) s’étaient dits prêts à cesser les hostilités au Mali et à négocier avec les autorités, au lendemain du feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU pour l’envoi d’une force internationale pour chasser les jihadistes occupant le nord du pays. Dans le communiqué publié par Sahara Médias, Iyad Ag Ghaly a accusé le gouvernement malien "de mépriser cette offre à laquelle il n’a jamais répondu positivement", alors que cette proposition de cessation des hostilités a été "arrachée" par des intermédiaires au terme de "rudes négociations". Il se dit toutefois disponible pour "l’ouverture de nouvelles négociations même si (Ansar Dine) n’a jamais décelé une volonté réciproque chez l’autre partie", en référence au gouvernement malien. Selon lui, Bamako "mène une campagne sans précédent" et "recrute des mercenaires" pour écraser les populations du nord du Mali, dans une allusion à l’intervention militaire en préparation. Ansardine semble réagir aux propos tenus le 31 décembre par président malien Dioncounda Traoré. « Le Mali n’attendra pas des mois pour lancer la guerre contre les terroristes, a affirmé le 31 décembre le président malien par intérim Dioncounda dans un message à la nation, en allusion à certains groupes armés liés à Al-Qaïda au maghreb Islamique occupant le nord de son pays depuis neuf mois.
"La guerre légitime, légale, rapide et propre que nous voulons mener avec l’appui de la communauté internationale contre les groupes occupant le nord du Mali requiert davantage de temps pour régler tous les détails techniques, stratégiques et politico-juridiques", a déclaré M. Traoré, qui s’exprimait à l’occasion de la nouvelle année.
"Cependant, je puis vous assurer d’une chose: c’est que le Mali n’attendra pas des mois, comme certains semblent le préconiser. Nous n’attendrons pas que le cancer fasse des métastases dans tout le corps. La guerre contre les terroristes se fera plus tôt qu’on ne le pense et l’armée malienne y jouera les premiers rôles", a-t-il ajouté.
Selon lui, l’armée malienne "sera aux avant-postes et elle se prépare activement conformément à sa vocation à entreprendre dans un avenir proche la reconquête" des régions occupées.
|