Les islamistes qui ont pris mercredi 27 juin le contrôle total de la ville de Gao (nord-est du Mali) après de violents combats avec des rebelles touareg ayant fait au moins 20 morts, ont organisé des patrouilles dans la nuit et arrêté des civils armés.
Les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont patrouillé toute la nuit de mercredi à jeudi dans les rues de Gao et ont procédé à l’arrestation d’au moins quatre civils en possession d’armes. La situation était calme dans la ville jeudi, au lendemain des violents combats.
Le secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Achérif, a été blessé pendant les combats et hospitalisé mercredi à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. "Il a notamment reçu des éclats d’obus" mais se portait "mieux" jeudi, selon une source hospitalière. Deux anciens colonels de l’armée malienne passés à la rébellion, Bouna Ag Tahib et un certain "Wari", ont été tués, selon des témoins qui ont affirmé que "plusieurs blessés" du MNLA ont été transférés jeudi en Algérie pour y être soignés. "Au total, 41 personnes blessées par balle ont été prises en charge à l’hôpital" de Gao "qui est soutenu par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) depuis le mois d’avril", a affirmé le CICR dans un communiqué transmis à l’AFP, qui ne mentionne pas de bilan concernant les morts. Une colonne d’une dizaine de véhicules remplis de membres d’un autre groupe armé islamiste, Ansar Dine, a quitté jeudi matin Kidal, autre grande ville du Nord-Est tenue par les islamistes, pour Gao. Depuis fin mars/début avril, les villes et régions administratives du nord du Mali -Tombouctou, Kidal et Gao- sont tombées aux mains du MNLA et du Mujao et Ansar Dine, soutenus par Aqmi. Cette chute de plus de la moitié du territoire malien a été précipitée par le coup d’Etat qui, le 22 mars, a renversé le président Amadou Toumani Touré. Ansar Dine et le Mujao veulent imposer la charia à tout le Mali.
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