Le Front Polisario a indiqué samedi 17 décembre avoir des renseignements précis sur l’identité des auteurs de l’enlèvement de trois Européens fin octobre dans l’ouest de l’Algérie et a affirmé que les trois otages seraient détenus dans le nord-est du Mali.
"Nous détenons des renseignements précis sur l’identité des éléments du groupe auteur de l’enlèvement de ces activistes dans le domaine humanitaire", a déclaré à l’agence algérienne APS le Premier ministre sahraoui, Taleb Omar, en marge des travaux du 13ème congrès du Polisario à Tifariti.
Les trois coopérants - un homme et une femme espagnols et une Italienne - ont été enlevés le 23 octobre dans les camps de réfugiés de Hassi Rabuni qui abrite le siège du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) près de Tindouf (sud-ouest algérien).
"Le Front Polisario a la ferme volonté (d’obtenir) leur libération", a poursuivi M. Omar. Interrogé par un correspondant de l’agence en ligne mauritanienne privée Al-Akhbar, M. Omar a déclaré que ses hommes avaient arrêté "en territoire malien 11 personnes (2 Sahraouis et 9 Maliens) dont une est morte de ses blessures". Selon lui, les dix "ont reconnu leur forfait".
Un Sahraoui soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement a été arrêté jeudi par le Polisario à Mijek après un premier groupe de 10 personnes le 6 décembre en "territoires sahraouis libérés", avait déclaré vendredi le ministre de la Défense sahraoui, Mohamed El Bouhali, cité par l’APS.
Ce groupe a été arrêté alors qu’il était "à la recherche d’un repreneur des trois otages", suite à "l’échec d’une opération de rachat par Aqmi" (Al Qaïda au Maghreb islamique), avait-il précisé.
L’enlèvement a été revendiqué par un groupe présenté comme dissident d’Aqmi, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, jusqu’alors inconnu, qui a diffusé une vidéo des trois otages. La version du Front Polisario tranche fortement avec celle du Mali qui a dénoncé une incursion armée sur son territoire. Un ministre malien avait déclaré à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, que le Polisario ferait mieux de "balayer devant sa porte" et que son pays ne tolérerait plus ces incursions.
Dans sa déclaration à l’agence mauritanienne, M. Omar a estimé que ces déclarations "ne sont pas crédibles". "Ce qui serait une protestation malienne contre cette opération a été attribuée à une source inconnue et dans ce cas, les propos ne sont pas crédibles", a-t-il dit.
Une source sécuritaire malienne a affirmé vendredi soir que les arrestations dont fait état le Polisario et l’incursion de ses éléments armés en territoire malien sont une seule et même affaire. Le Polisario, soutenu par l’Algérie et qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, administré par le Maroc, avait attribué le rapt à Aqmi. (Afp)
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