Le maire socialiste de Marcoussis (Essonne), où résidait Michel Germaneau, s’est interrogé lundi sur les "zones d’ombre" entourant l’exécution de l’otage français annoncée par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Nicolas Sarkozy a confirmé le 26 juillet la mort de l’ingénieur retraité de 78 ans sans préciser les circonstances exactes de sa disparition.
Michel Germaneau avait été enlevé fin avril au Niger Le chef de l’Etat a assuré lors d’une allocution solennelle que tous les moyens avaient été mobilisés pour tenter de libérer l’otage. Dans un enregistrement diffusé dimanche par la chaîne de télévision arabe Al Djazira, AQMI a annoncé avoir tué Michel Germaneau en représaille à une opération militaire mauritanienne menée contre ses membres avec l’appui de l’armée française. Au moins six combattants islamistes ont été tués lors de ce raid contre une base d’AQMI, jeudi dernier, dans le Sahara. "Malgré ce qu’a dit le président de la République sur le devoir d’intervenir, il y a quand même des zones d’ombre dans cette affaire que je n’arrive pas pour ma part à élucider", a déclaré Olivier Thomas sur LCI. "C’est terrible que ça tombe sur lui alors qu’il allait, les mains ouvertes, aider les populations sahéliennes, que ce soit lui, âgé de 78 ans, qui soit victime de cette lâcheté", a-t-il déploré. "Est-ce un changement d’attitude de la France vis-à -vis de ses ressortissants lorsqu’ils sont pris en otage ?", s’est interrogé le maire de Marcoussis. "Moi, je n’ai pas le souvenir qu’il y ait un otage français qui ait été exécuté depuis extrêmement longtemps". "Qu’on déclare la guerre au terrorisme (...), je trouve ça bien et juste (...). En même temps, mettre en danger la vie de Français qui sont allés là -bas pour des causes humanitaires, c’est une décision qui est terrible", a-t-il considéré. "Moi, je souhaite qu’on me dise comment, pourquoi, dans quelles conditions et qui a décidé ces interventions militaires, avec quelle part de risque pour l’otage, avec quelles conséquences", a-t-il ajouté. Le maire de Marcoussis a annoncé qu’il serait reçu jeudi à Matignon par le Premier ministre, François Fillon. "(Il) m’a promis de me donner toute transparence et explications sur ce sujet", a dit Olivier Thomas. Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, a fait part de sa "profonde tristesse". "Les conditions effroyables de sa détention et de son exécution devront être éclaircies mais aujourd’hui, nos pensées, tout comme celles de tous nos compatriotes, vont vers ses proches et sa famille", dit-elle dans un communiqué.(Afp)
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