Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) menace de tuer dans 15 jours l’otage français M. Germaneau enlevé le 22 avril dernier au Niger si la France ne répond pas à ses exigences relatives au versement d’une rançon et à la libération de prisonniers salafistes détenus en Mauritanie.
«Les Moudjahidine ont décidé d’accorder un délai final à la France qui n’excèdera pas 15 jours, à compter de lundi 12 juillet», prévient le texte d’Aqmi , mis en ligne le 11 juillet sur des forums islamistes. Aqmi y affirme que si ses demandes ne sont pas satisfaites sous 15 jours, «alors la France aura condamné à mort son ressortissant et Sarkozy aura fait le même choix insensé que l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown». En juin 2009, Edwin Dyer, un touriste britannique enlevé six mois plus tôt, avait été tué par Aqmi après que Londres eut refusé de céder à des exigences dont la libération d’Abou Ghatada El Filistini, un doctrinaire salafiste détenu en Angleterre.
A l’expiration du délai au 1er juin 2009, Edwin Dyer a été –selon un négociateur malien proche de la sécurité d’Etat- achevé dans des circonstances atroces.
La France s’était fortement mobilisée en février 2010 pour éviter un sort semblable à un ex-otage d’Aqmi Pierre Cammatte et avait pu obtenir sa libération grâce à de fortes pressions exercées sur le Mali qui a finalement accepté après bien de gueulades d’accéder aux demandes des ravisseurs de Camatte et du Gouvernement français, en liberant des terroristes.
Un scénario pareil (entamé dit-on, avec la visite du trés dépensier Joyandet le 19 mai 2010 à Nouakchott) est envisagé avec la Mauritanie pour faire libérer l’otage Germaneau.
Le 6 juin dernier le chef de la diplomatie espagnole M. Moratinos était lui aussi venu à Nouakchott faire des propositions au gouvernement mauritanien visant la libération des espagnols encore otages d’ Aqmi grâce à celle de détenus dans des affaires de terrorisme en Mauritanie. Mais la mine d’enterrement que M. Moratinos affichait à son départ de Nouakchott, laissait comprendre qu’il en avait plutôt pris pour son grade.
Sur ce même repertoire, il semble que les autorités mauritaniennes continuent également à résister au cynisme implacable qui caractérise les démarches de la Diplomatie française et de ses barbouzes, dans une Sarkozie sans états d’âme, éclaboussée par tant d’affaires et de plus en plus portée sur les coups tordus .
De nombreux mauritaniens regrettent les "liens historiques avec la France"(colonisation) et vont jusqu’à déplorer que leur pays n’ait pas été colonisé par l’Angleterre ou même le Portugal.
Au cours d’une récente réunion des parlementaires africains tenue à Dakar M. Messaoud Ould Boulkheir président de l’assemblée nationale mauritanienne a exprimé ce genre de ressentiments déclarant être heureux de la réintégration de la Mauritanie à l’organisation de la Francophonie plus parce qu’elle offre l’opportunité de renforcer les liens avec d’autres pays francophones que par «amour pour la France et encore moins pour la langue française».
|