Au cours d’une rencontre avec les diplomates des pays étrangers accrédités au Mali, spécialement convoquée pour la circonstance, Moctar Ouane, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, a donné, le 3 mars 2010, dans la salle de conférence de son ministère, la position du gouvernement du Mali.
« Par jugement en date du 18 février 2010, le tribunal de Première instance de la Commune III du District de Bamako a condamné à 9 mois d’emprisonnement ferme les sieurs Mohamed Ben Ali et Tayed Naïl de nationalité algérienne, Béïd Ould Nafaa de nationalité mauritanienne et Houdo Karifo de nationalité burkinabé pour détention illégale d’armes et de munitions. Cette peine étant couverte par le temps de détention des prévenus, ceux-ci ont été libérés ». C’est par ces phrases sans détours que Moctar Ouane, ministre malien des affaires étrangères et de la coopération internationale, a rappelé les faits. Il a immédiatement précisé : « à la suite d’intenses efforts, le gouvernement du Mali, sollicité par la France et appuyé par d’autres pays et des bonnes volontés nationales, a obtenu, le 22 février 2010, la libération de Pierre Camatte qui était détenu depuis le 26 novembre 2009 par Aqmi ». Selon lui, c’est « dans le souci d’apporter à l’opinion publique nationale et internationale un éclairage pertinent sur ces deux faits que le gouvernement du Mali tient à préciser ce qui suit ». En quatre points Moctar Ouane a dégagé la position du gouvernement du Mali. Il a d’abord rappelé que le Mali est et demeure respectueuse de ses lois et règlements comme de ses engagements bilatéraux, régionaux et internationaux, notamment la Convention générale de coopération en matière de justice entre le Mali et la Mauritanie, signée à Nouakchott le 25 juillet 1963 et la Convention relative à la coopération judiciaire entre le Mali et l’Algérie, signée à Bamako le 28 janvier 1983. Selon lui : « Le jugement du 18 février 2010 est et demeure une décision rendue par une justice indépendante et dans le respect du principe de la séparation des pouvoirs qui est une règle cardinale de l’Etat de droit auquel est fermement attaché le gouvernement du Mali ». Il a ensuite réitéré la détermination du Mali à combattre le terrorisme et le banditisme transfrontalier sous toutes ses formes. Cependant, il a indiqué que le Mali reste convaincu que seule une approche globale et concertée des Etats de la région sahélo-saharienne permettra d’endiguer et de lutter efficacement contre ces formes nouvelles de menaces à la paix et à la sécurité internationale que constituent le trafic de drogues, d’armes, d’êtres humains et le terrorisme, notamment les prises d’otages. Le ministre Moctar Ouane a aussi rappelé l’engagement et la détermination du Mali dans la lutte contre les réseaux criminels sous toutes ses formes, y compris la lutte armée. « Notre pays a payé, à cet égard, un lourd tribut, notamment lors d’accrochages avec des groupes armés dans la région de Tombouctou, en juillet 2009 », a-t-il déclaré. Avant d’annoncer que la nouvelle stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, élaborée par le gouvernement, devait être examinée par le Conseil supérieur de la défense, le vendredi 5 mars 2010. Il a rappelé que dans le cadre de la lutte contre les réseaux criminels opérant dans l’espace sahélo-saharien, le Mali a mis en place des unités spéciales et a offert aux pays voisins sur le territoire desquels des actes criminels seraient commis par lesdits réseaux d’exercer un droit de poursuite sur son sol. Mieux, il dira que le Mali a proposé à ces mêmes pays l’organisation de patrouilles mixtes le long des frontières communes. Pour terminer, le ministre a rappelé que le Mali demeure profondément attaché aux relations séculaires de fraternité, d’amitié et de bon voisinage, en particulier avec l’Algérie et la Mauritanie. Pour cela, il a ajouté que le Mali intensifiera ses efforts en vue de la préservation de ces relations, notamment par le renforcement du dialogue politique entre les trois pays. Assane Koné Source: Le Républicain (Mali), 05/03/2010
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