Le Mali peut compter sur le soutien de la France pour une lutte "déterminée" contre les terroristes, a affirmé Nicolas Sarkozy, en visite à Bamako où il a rencontré l’ex-otage français relâché par Al-Qaïda. "Je voudrais dire deux choses: je pense aux otages espagnols et italiens. (...) La deuxième chose...
...nous allons passer à une deuxième phase, qui est une phase de lutte déterminée contre ces assassins et terroristes et le Mali peut compter sur notre soutien", a déclaré M. Sarkozy devant la presse.
La branche maghrébine d’Al-Qaïda avait libéré l’otage français après avoir obtenu la remise en liberté de quatre islamistes détenus au Mali qu’elle réclamait. Mais elle séquestre toujours trois Espagnols et un couple d’Italiens enlevés en Mauritanie. Le président français a surtout rendu un hommage appuyé à son homologue malien Amadou Toumani Touré, soulignant que le chef d’Etat malien "est un homme courageux, humain et qui a accepté de considérer que la vie d’un homme, Pierre Camatte, méritait un certain nombre d’efforts, de prises de responsabilité".
M. Sarkozy s’exprimait en présence de l’ex-otage français, du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner et du secrétaire d’Etat français à la Coopération Alain Joyandet. L’ex-otage français Pierre Camatte, relâché après quasiment trois mois de captivité dans le désert malien, a décrit à Bamako ses ravisseurs comme des "fanatiques", persuadés de détenir "la vérité suprême" et recrutant surtout des jeunes. "Ils détiennent une vérité qui est à la vérité suprême. Ils ont le Coran qu’ils lisent tout le temps. (...) Ils disent que les musulmans de France ne sont pas de vrais musulmans, que ce sont eux qui détiennent la vérité et que leur objectif est d’islamiser le monde entier. Ce sont des fanatiques", a déclaré Pierre Camatte, au cours d’une conférence de presse au palais de la présidence malienne, deux jours après sa remise en liberté.
"Ils recrutent surtout chez les jeunes. Il y a parmi eux 70 à 80% des jeunes, et ça, ça pose problème", a ajouté M. Camatte, âgé de 61 ans.
L’ex-otage a relaté qu’il avait parfois eu "des échanges en anglais avec certains d’entre eux, parce que rares sont parmi eux qui parlent français". Evoquant les conditions sa captivité dans le désert, M. Camatte a dit: "C’est difficile d’imaginer une prison. On me donne une couverture et c’est ça ma prison". "On est isolé, on ne doit pas bouger, il y a la chaleur du Sahara, les condition d’hygiène épouvantables, une alimentation et une eau absolument dégoûtantes. (...) Le plus difficile, c’est la solitude", a énuméré M. Camatte. Nicolas Sarkozy a alors ajouté: "des blessures, des coups".
Au micro de la radio France Info, l’ex-otage a ajouté avoir reçu quotidiennement "des coups", "des baffes", "des menaces directes avec le canon de la kalachnikov". "Tous les jours, j’ai cru que ma dernière heure était arrivée", a-t-il dit.
"Ils m’avaient promis que je puisse voir un médecin. Or je n’ai jamais vu de médecin. Je n’ai jamais vu un médicament. J’ai souffert de coliques néphrétiques parce que l’eau qu’ils me donnaient, je refusais de la boire tellement elle sentait l’essence", a-t-il encore décrit à la radio. Avant d’embarquer à destination de la France, l’ex-otage a conclu: "Aujourd’hui, je dois me reconstruire". L’ex-otage français Pierre Camatte, relâché est arrivé jeudi 25 fevrier à l’aéroport militaire de Villacoublay, à l’ouest de Paris.
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