La cour criminelle de Nouakchott a condamné le 11 février à 15 ans de prison ferme six Mauritaniens et un Français (Eric Mika Walter), reconnus coupables de trafic international de cocaïne colombienne avec la mise en place à Nouakchott d’une unité d’emballage de cocaïne et son transport par la suite...
...dans du poisson exporté vers l’Europe. Les faits remontent au dernier trimestre de l’année 2007. Au total 32 personnes étaient jugés dans ce procès ayant débuté le 31 janvier.Certains prévenus ont été jugés et condamnés par coutumace. Un officier de police jugé dans cette affaire a écopé, lui, d’une peine de 7 ans de prison pour «non dénonciation de trafic de drogue».
La cour a également prononcé un «non lieu provisoire» contre 3 prévenus et acquitté 15 autres, parmi lesquels deux avocats qui étaient poursuivis pour «blanchiment».
Au nombre des condamnés, figure le français Eric Mika Walter, qui était notamment défendu par le célèbre avocat français Jacques Vergès. M. Walter, âgé de 38 ans, avait été arrêté au Sénégal en 2009 et extradé vers la Mauritanie.
L’homme d’affaires mauritanien Mini ould Soudani a également été condamné à 15 ans d’emprisonnement.
Ces deux hommes ont été condamnés pour "association" aux fins de trafic d’une "drogue extrêmement dangereuse", termes qui désigne la cocaïne dans le lexique du droit mauritanien.
La cour a par ailleurs condamné à sept ans de prison ferme avec travaux forcés le commissaire de police mauritanien Sid’ahmed Ould Taya, qui représentait à Nouakchott l’organisation de coopération policière internationale interpol. il a notamment été condamné pour "non-dénonciation d’un crime porté à sa connaissance", "conclusion d’un accord en vue de porter atteinte à la liberté d’autrui" (séquestration) et "coups et blessures volontaires".
Six autres accusés ont écopé de peines de 1 à 2 ans de prison (dont un avec sursis).
Mais 18 accusés ont été acquittés, dont deux avocats qui étaient poursuivis de blanchiment d’argent.
Selon l’accusation, le réseau démantelé en 2007 avait programmé l’aménagement, dans le désert du nord de la Mauritanie, d’une piste d’atterrissage destinée à recevoir de petits appareils transportant de la drogue.
Certains membres du groupe étaient accusés d’avoir revendu à Nouakchott 200 Kgs de cocaïne qui devait être expédiée à des clients en Europe par voie maritime.
Mais chacun des accusés avait nié toute participation à ce trafic de drogue.
L’afrique de l’ouest est devenue, ces dernières années, un important point de transit de la cocaïne sud-américaine à destination des marchés européens.
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