Deux occidentaux et leur chauffeur, ont été kidnappés la soirée du 18 décembre à l’extrémité Est de la Mauritanie, sur une route reliant ce pays au Mali. «Les passagers d’un bus qui se dirigeaient vers la frontière Malienne ont été enlevés par des hommes armés. Leur bus resté sur place, porte des impacts de balles...
...Cela s’est passé le 18 décembre à 22 heures à «Mneyssiratt», après «Kobenni», une ville mauritanienne située à 900 Kms à l’est de Nouakchott et frontalière du Mali», précise une source bien informée. Le lieu où s’est produit le nouvel enlèvement est situé à vol d’oiseaux du Mali où se trouve les camps d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI). Les victimes du rapt sont un italien et son épouse d’origine burkinabé et de nationalité italienne, ainsi que leur chauffeur ivoirien.
Les otages d’origine africaine seront vraisemblablement libérés comme ce fut le cas avec le chauffeur des otages canadiens enlevés au Niger en décembre 2008. Il s’agit là du deuxième kidnapping d’occidentaux en Mauritanie, en moins d’un mois.
AQMI avait enlevé le 29 novembre trois ressortissants espagnols sur la route Nouakchott-Nouadhibou, à 170 Kms au Nord de Nouakchott.
Le nouvel enlèvement, porte lui aussi, la signature de l’une des brigades d’AQMI au Sahel, lesquelles, ont intensifié leurs activités dans cette région depuis 2009. Imposant depuis quelques années une sanglante et permanente guérilla en territoire algérien avec des attentats suicides, des braquages , des kidnappings et des embuscades, AQMI à la faveur de sa réorganisation de 2007 a transformé la zone sahélienne en champ de bataille.
Après avoir enlevé en janvier 2009 un groupe d’occidentaux au Mali, groupe libéré par la suite, à l’exception d’un otage britannique qui fut décapité, AQMI a exécuté un colonel malien à Tombouctou et livré plusieurs batailles sanglantes à l’armée malienne et ses milices entre juin et juillet 2009 avant de lancer plusieurs actions en Mauritanie avec un meurtre, un attentat-suicide et un enlèvement entre juin, juillet, août et novembre. Au Niger, AQMI a tenté et échoué au milieu de novembre 2009 de kidnapper un ressortissant américain dans un Hôtel à «Tahoua» avant de réussir à la fin du même mois à enlever un ressortissant français à Ménaka (Mali) et trois espagnols en Mauritanie.
Face à cet activisme d’AQMI, les Etats de la sous-région préfèrent se rejeter la responsabilité au lieu de coopérer honnêtement et se limitent pour le moment, à constater les dégâts, ou à mener des actions de diversion.
IOM
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