Les Jundollah, des sunnites qui combattent Téhéran depuis 2005   
18/10/2009

L’attentat qui a fait 29 morts, dont plusieurs commandants des gardiens de la Révolution, dimanche 18 octobre dans le sud-est de l’Iran a été revendiqué par le groupe des Jundollah ("Soldats de Dieu") dirigé par Abdolmalek Rigi. Les Jundollah sont des sunnites de l’ethnie baloutche qui se sont signalés depuis près de cinq ans par plusieurs attentats sanglants dans la province du Sistan-Baloutchistan, proche des frontières pakistanaise et afghane.



Pour l’Iran, pays majoritairement chiite, les Jundollah, qui affirment défendre les droits bafoués de la minorité sunnite, sont liés au réseau Al Qaïda. Téhéran accuse également les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de les soutenir pour déstabiliser le pays. Abdolmalek Rigi, dans une interview en 2007, dénonçait le "génocide" dont seraient victimes les Baloutches en Iran mais réfutait toute tentation séparatiste ou intégriste. Les Jundollah ont au cours de leur histoire conclu des alliances plus ou moins durables avec différents groupes ou organisations, comme les taliban ou les services de renseignement pakistanais (ISI). Ces derniers voyaient dans le groupe sunnite un instrument contre le pouvoir iranien. Les Jundollah, qui se font aussi appeler "Mouvement de la résistance populaire iranienne", ont été fondés en 2002 et ont lancé la lutte armée en 2005.
ENLEVEMENTS ET ATTENTATS
Depuis, le groupe a cherché à étendre ses opérations dans la province du Sistan-Baloutchistan, commettant enlèvements et attentats suicides. Les effectifs des Jundollah ne dépassent probablement pas la centaine d’hommes, armés d’armes de petit calibre et d’explosifs. En juin 2005, les "soldats de Dieu" ont enlevé un officier des gardiens de la Révolution, Shahab Mansuri, et envoyé une vidéo de leur otage à la chaîne de télévision Al Arabya. Le prisonnier a été tué le 13 juillet suivant. Le 14 décembre 2005, une tentative d’assassinat avait visé le président Mahmoud Ahmadinejad en visite dans la région. Téhéran avait accusé les Jundollah. En 2007, le groupe a revendiqué plusieurs attentats. Le 14 février, un car transportant des gardiens de la Révolution avait été attaqué dans la ville de Zahedan, la capitale provinciale. Cette attaque avait fait 11 morts. En décembre 2008, un attentat suicide avait été commis contre le quartier général de l’armée à Zaravan par Abdul-Ghafoor Rigi, un frère d’Abdolmalek. Le 28 mai dernier, un kamikaze a fait 25 morts et plus de 120 blessés dans une mosquée chiite de Zahedan. Deux jours plus tard, trois hommes accusés d’implication dans cet attentat étaient pendus en public, et deux autres le 2 juin. En juillet, 15 autres membres présumés des Jundollah ont été exécutés.
 (Sources: Reuters/Janes World Insurgency and Terrorism)


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