Le ministre saoudien de l’Intérieur, le prince Nayef, a défendu samedi 29 août la politique de retour des activistes "repentants", deux jours après la tentative d’assassinat dont a été victime son fils. Un kamikaze qui se présentait comme un islamiste ayant renoncé à combattre s’est fait exploser jeudi dans les bureaux du prince Mohammed ben Nayef, responsable saoudien de la sécurité, qui a été blessé.
Il s’agissait de la première attaque contre un membre de la famille royale saoudienne depuis que le réseau Al Qaïda a déclenché une campagne de violences contre la monarchie en 2003.
Riyad a publié en février dernier une liste de 85 activistes recherchés et les observateurs estiment que beaucoup d’entre eux, dont d’anciens détenus de Guantanamo, se trouvent au Yémen voisin.
"Les efforts en matière de sécurité et la stratégie de réforme que le pays poursuit ne changeront pas", a dit prince Nayef lors d’une réunion avec des hommes d’affaires à Djeddah, plaidant pour le programme de rééducation des militants.
"Cet incident ne modifiera pas cette politique par laquelle nous ouvrons porte à ceux qui se repentent", a-t-il ajouté. Il a néanmoins prévenu que de nouvelles attaques risquaient de se produire.
"Dans ce pays, nous sommes visés (...) La situation pourrait changer et s’intensifier, pas en termes de nombre (d’attaques) mais plutôt dans leur nature, et c’est plus dangereux", a-t-il dit.
Dans un communiqué publié dimanche sur des sites Internet islamstes, l’organisation Al Qaïda dans la péninsule arabique a déclaré que l’auteur de l’attentat contre Mohamed ben Nayef se nommait Abdoullah al Asiri, et qu’il s’agissait d’un homme recherché par les autorités de Ryad.
"Le héros martyr sur la liste des 85 personnes recherchées, Abdoullah Hassan Tali al Asiri, connu sous le nom d’Aboul Khair, a réussi à entrer dans son palais, passer les gardes et déclencher un paquet explosif", lisait-on dans cette déclaration d’AQPA. Ce groupe, qui a revendiqué l’attentat, serait une fusion des branches saoudienne et yéménite de la nébuleuse islamiste.
Le texte suggère que le kamikaze est entré en Arabie saoudite depuis le Yémen en disant vouloir se rendre aux autorités, puis a rallié Djeddah en provenance de Najran, près de la frontière.
"Il a réussi à franchir toutes les inspections aux aéroports de Najran et Djeddah et a voyagé à bord de son jet privé", poursuit le communiqué, accompagné d’une photo d’Asiri.
Il n’a pas été possible d’obtenir de confirmation indépendante. Selon la chaîne saoudienne Al Arabiya, Asiri, seul mort dans l’attentat, était âgé de 23 ans. Son frère figurerait également sur la liste des personnes recherchées. Reuters
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