Attentat suicide Ă  Nouakchott   
08/08/2009

Le kamikaze qui s’est fait exploser samedi près de l’ambassade de France Ă  Nouakchott  rĂ©pond au nom de Hamdi Ould Sidi Ould Vih El Barka  un Mauritanien d’une vingtaine d’annĂ©es que la police recherchait comme "membre de la mouvance jihadiste", a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP un responsable policier.



"C’est un élément que nous recherchions, il était dans le collimateur des services de sécurité. Il a été formellement identifié comme un membre de la mouvance jihadiste" a indiqué cette source, en requérant l’anonymat.

Selon ce responsable policier, le jeune homme, "né en 1987 à Nouakchott", "serait rentré sur le territoire mauritanien il y a seulement dix jours". La Mauritanie, cible depuis deux ans de diverses attaques de la branche maghrébine d’Al-Qaïda (Aqmi), n’avait jamais été le théâtre d’attentats-suicide.
L’homme s’est tué en actionnant sa ceinture d’explosifs samedi peu avant 19H00 (locales et GMT) près de l’ambassade de France, au passage de deux Français qui faisaient leur jogging et ont été très légèrement touchés, selon une source diplomatique.

Ces deux employés de la sécurité de l’ambassade de France "restent sous le choc. Ils ont subi quelques petits impacts, très légers. Ils resteront ce (samedi) soir sous observation médicale" à l’hôpital, a indiqué dans la soirée un conseiller de l’ambassade, après leur avoir rendu visite.

Une source hospitalière a indiqué à l’AFP que l’un des deux Français avait été soigné "pour une blessure à la poitrine pas très grave".

Une Mauritanienne a également été traitée très brièvement aux urgences, selon une source policière mauritanienne. Elle avait été très légèrement touchée par des éclats d’explosifs alors qu’elle se trouvait à bord d’un véhicule.

Cet attentat intervient un mois et demi après l’assassinat, le 23 juin, d’un Américain à Nouakchott, revendiqué par Aqmi.

L’attentat a également lieu trois jours après l’investiture de l’ex-général putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz dans ses fonctions de président élu de la Mauritanie.

Paris condamne l’attentat, réaffirme son soutien à Aziz
 La France a condamnĂ© dimanche l’attentat suicide qui a blessĂ© la veille deux gendarmes français près de son ambassade Ă  Nouakchott, et rĂ©affirmĂ© son soutien Ă  la fermetĂ© affichĂ©e par les nouvelles autoritĂ©s mauritaniennes contre le terrorisme. "La France condamne avec la plus grande fermetĂ© l’attentat commis hier Ă  Nouakchott Ă  proximitĂ© de l’ambassade de France, qui a fait trois blessĂ©s lĂ©gers, dont deux gendarmes assurant la sĂ©curitĂ© de l’ambassade", a dĂ©clarĂ© dans un communiquĂ© le ministère des Affaires Ă©trangères. Paris "exprime aux autoritĂ©s mauritaniennes son entière solidaritĂ© face Ă  cet acte de terrorisme", selon ce texte. "Quelques jours après la visite en Mauritanie d’Alain Joyandet, secrĂ©taire d’Etat chargĂ© de la coopĂ©ration et de la francophonie, Ă  l’occasion de l’investiture du prĂ©sident Mohamed Ould Abdel Aziz, la France rĂ©affirme sa dĂ©termination Ă  lutter contre le terrorisme aux cĂ´tĂ©s des autoritĂ©s et du peuple mauritanien", ajoute le ministère. Sur la radio RTL, M. Joyandet a estimĂ© dimanche que l’attentat suicide visait prĂ©cisĂ©ment la politique de fermetĂ© du prĂ©sident Aziz contre Al-QaĂŻda, soutenue par la France. "Il n’est pas certain que ce soit directement la France qui soit visĂ©e", a dĂ©clarĂ© M. Joyandet. "L’attentat pour l’instant n’a pas Ă©tĂ© revendiquĂ©. Je crois qu’il est surtout en relation avec l’élection du prĂ©sident Aziz, qui a indiquĂ© qu’il Ă©tait dĂ©terminĂ© Ă  s’attaquer Ă  Al-QaĂŻda", a-t-il ajoutĂ©. "Evidemment la France s’est rĂ©jouie de cette position, donc, dire que la France est visĂ©e, on ne peut pas dire le contraire", a-t-il constatĂ©. "Il n’y a pas d’inquiĂ©tude particulière" pour les ressortissants français rĂ©sidant en Mauritanie, a-t-il assurĂ©. "Bien Ă©videmment des mesures de sĂ©curitĂ© supplĂ©mentaires vont ĂŞtre prises, mais s’agissant de nos ressortissants il n’y a pas de consigne particulière pour l’heure puisque cet acte de terrorisme, non revendiquĂ© pour l’heure, reste un acte isolĂ©", a-t-il affirmĂ©. Un jeune kamikaze mauritanien s’est tuĂ© en actionnant une ceinture d’explosifs, samedi près de l’ambassade de France Ă  Nouakchott, blessant lĂ©gèrement deux gendarmes français et une Mauritanienne. Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquĂŞte, confiĂ©e Ă  la DCRI (Direction centrale du renseignement intĂ©rieur). Des enquĂŞtes de ce type sont rĂ©gulièrement ouvertes quand des Français sont victimes de faits terroristes Ă  l’étranger. La Mauritanie, qui n’avait jamais connu d’attentat suicide jusqu’à ce jour, est la cible depuis deux ans d’attaques de la branche maghrĂ©bine d’Al-QaĂŻda, implantĂ©e en AlgĂ©rie, mais qui Ă©tend ses actions au Sahel. Dans son discours d’investiture, Mohamed Ould Abdel Aziz, Ă©lu pour 5 ans, avait assurĂ© mercredi qu’il "ne mĂ©nagerait aucun effort pour lutter contre le terrorisme et ses causes". La France, qui avait condamnĂ© le coup d’Etat commis par le gĂ©nĂ©ral Aziz il y a un an et n’avait cessĂ© de rĂ©clamer le retour Ă  l’ordre constitutionnel, lui a apportĂ© son soutien après l’organisation de cette Ă©lection.

«Une jeunesse parfois égarée embrigadée par les terroristes» (extraits interview du président mauritanien)

L’ex-général putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz, investi mercredi président de la Mauritanie, avait évoqué "le terrorisme naissant" dans son pays où "une jeunesse parfois égarée" est "embrigadée", dans une interview accordée avant l’attentat-suicide commis samedi à Nouakchott au magazine New African (à paraître lundi). A la question "comment se fait-il que ces réseaux frappent avec une facilité déconcertante au coeur même de la capitale mauritanienne", le nouveau dirigeant avait répondu: "le terrorisme ne touche pas seulement la Mauritanie. Il ne connaît ni les frontières ni les nationalités". "Comme tous les pays, nous avons une jeunesse parfois égarée, qui se trouve prise dans les mailles du filet, elle est alors embrigadée, entraînée et se retourne parfois contre son propre pays. Nous devons combattre ce phénomène, en coordination avec d’autres pays partenaires" avait-il ajouté. "Il faut aussi protéger notre jeunesse en luttant contre la pauvreté, l’exclusion et la misère, qui pourraient la conduire à se jeter dans les bras du terrorisme" avait-il poursuivi. Ce général de 53 ans qui avait renversé il y a un an le président élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, n’a pas cessé depuis de jouer la carte de l’homme fort, déterminé face aux "jihadistes". Au sujet de l’aide antiterroriste apportée par des experts américains ou européens, M. Ould Abdel Aziz a déclaré: "nous nous entraidons! (...) Nous avons besoin de faire des échanges d’idées, des formations, etc. Nous le faisons déjà." Samedi soir, un jeune kamikaze mauritanien s’est tué en actionnant une ceinture d’explosifs, près de l’ambassade de France à Nouakchott, blessant très légèrement deux gendarmes français et une Mauritanienne. Cette action intervenait un mois et demi après l’assassinat d’un Américain, à Nouakchott, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique.
(AFP)


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