Des centaines d'enfants soldats au Mali   
20/06/2013

Les enfants sont en train de payer le prix du conflit au Mali. C’est le constat dressé par plusieurs organisations internationales, dont l’ONU, à l’origine de rapports alarmistes sur les enfants et les conflits armés.



 Le dernier en date, rendu publique mercredi 19 juin, est le fruit d’une enquĂŞte de plusieurs mois menĂ©e par Watchlist, un rĂ©seau d’organisations non gouvernementales international spĂ©cialisĂ© dans la protection des droits des enfants. " Des groupes armĂ©s actifs au Mali sont en train de commettre des violations graves contre les enfants et les actions de protection et de prĂ©vention menĂ©es par le gouvernement, l’ONU, les acteurs humanitaires et les forces armĂ©es qui interviennent au Mali sont lentes et insuffisantes ", dĂ©plore la chercheuse Laylal Sarrouh, auteur du rapport.

Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) sont visés. A l’instar de Human Rights Watch et d’Amnesty International, qui au début du mois faisaient état de recrutement d’enfants soldats et de viols de mineures, Watchlist convient de la difficulté d’évaluer le nombre d’enfants victimes de ces exactions, en raison du manque de données précises.

Ces ONG s’accordent toutefois à parler de "centaines" de garçons recrutés et utilisés par les groupes armés, y compris lors de combats. "Des garçons de 7 ans aux uniformes trop longs, pendouillant, sont si petits et frêles qu’ils doivent traîner derrière eux des fusils trop lourds à porter", explique Mme Sarrouh. Pire, en février, le Mujao a commencé à utiliser des enfants pour des attentats-suicide. Le viol et le mariage forcé de dizaines de filles sont également cités, ainsi que la fermeture et la destruction d’écoles.

 

200 000 ÉLÈVES MALIENS NE SONT PLUS SCOLARISÉS, SELON L’ONU

Selon l’ONU, 200 000 élèves maliens ne sont plus scolarisés. Dans son rapport annuel débattu par le Conseil de sécurité lundi 17 juin, la représentante spéciale des Nations unies pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, dit "recevoir des informations préoccupantes sur des enfants détenus par les forces de sécurité maliennes pour association présumée avec des groupes armés, ainsi que sur des enfants qui se cachent dans leurs communautés par peur d’être arrêtés" pour la même raison.

Elle dénonce également le recrutement d’enfants soldats, mais accuse autant les groupes islamistes, les rebelles touareg que les milices progouvernementales. C’est la première fois que le Mali apparaît sur la "liste d’infamie" de l’ONU, dressée pour les responsables d’exactions contre des enfants.

La publication de tous ces rapports intervient alors que le Conseil de sécurité s’apprête à valider, mardi 25 juin, le déploiement de casques bleus au Mali. L’ONU assure que ses soldats seront ’’sensibilisés à la protection des enfants et accompagnés par des conseillers spécialisés de l’ONU’’. Watchlist prend acte mais demande l’exclusion des troupes tchadiennes de la force en passe d’être déployée, "tant que le Tchad, cité sur la liste d’infamie, n’aura pas finalisé son plan d’action relatif aux enfants dans les conflits armés", engagé en 2012.

Alexandra Geneste

source: lemonde.fr


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