Lorsque les «partis» de la COD s’étaient lancés dans leur «tournoi politique», du 24 au 27 février dernier, nombre d’observateurs avaient bien compris qu’une lutte de leadership était en train de se décider, via la rue. En effet, l’organisation de meetings séparés, au moment...
...où la COD avait le plus besoin de se montrer soudée, face à un pouvoir qui engrange les succès diplomatiques, économiques et sécuritaires, indiquait, sans l’ombre d’un doute, que l’heure de trancher la question du leadership avait sonné au sein de la Coordination de l’opposition démocratique, COD.
Il convient de noter que ces meetings séparés ont vu le désistement de sept «partis » sur les onze que compte la COD, que Hatem et Convergence Démocratique, ont réuni, chacun, moins de trois cent personnes et que Tawassoul et le RFD ont fait à peu près jeu égal, soit un peu moins de quatre milles participants, chacun. Cette question du leadership revêt un caractère d’urgence, en raison de la décision de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, de fixer la date des prochaines élections générales, en septembre-octobre 2013, mais aussi en raison de l’enlisement politique dû à l’échec patent du crédo de «Rahil».
En dépit d’une liberté de manœuvre totale (aucune interdiction de manifestation, aucune répression, de substantiels moyens financiers occultes), la COD peine aujourd’hui à rassembler dix milles manifestants, dans une capitale qui compte environ un million d’habitants, pour scander son unique mot d’ordre commun, le départ d’un président élu. Le rôle suspect de la nébuleuse islamiste des «Frères musulmans», dans l’éruption de la violence civile dans la rue arabe et l’échec des gouvernements issus de cette nébuleuse en Tunisie, en Egypte et en Libye, ont érodé la crédibilité politique de leurs représentants locaux, aux yeux de l’opinion publique mauritanienne.
A la lumière de ce qui précède, l’on comprend le désarroi de l’Opposition radicale, COD, désormais prête à jouer son va-tout. Le nouveau leader de la COD, Mr Jamil Mansour, a hérité de la présidence, en raison d’un «désistement collectif» de la part des plusieurs présidents de «partis», membres de cette COD dont la présidence est, à priori, tournante.
Ces présidents «n’y croient plus » et, au lieu de le signifier honnêtement à l’opinion publique, préfèrent prolonger un peu le suspense, en «abandonnant» la partie et en passant collectivement le témoin, à l’homme le plus extrémiste de leur conclave. Il s’agit-là d’un «dépôt de bilan» politique, en bonne et due forme, spécialement de la part de la gauche mauritanienne (RFD et UFP).
En somme, un suicide politique collectif de cette gauche «démocratique»... En effet, l’homme à qui revient aujourd’hui, la responsabilité de faire revivre la COD de ses cendres, outre les thèses rétrogrades de sa famille de pensée, est à présent accusé par le journal algérien Echourouk de terrorisme, il détient le triste record d’avoir été l’unique député mauritanien, à s’en être pris physiquement à l’un de ses collègues, dans l’enceinte de l’Assemblé nationale, profanant ainsi l’un des hauts symboles de la souveraineté nationale et du pluralisme démocratique.
Son mouvement est à l’origine de la candidature de Mr Sendé Ould Bouamama, troisième sur sa liste municipale de 2006, dans la circonscription de Bassiknou; ce même Sendé qui est aujourd’hui porte-parole du mouvement terroriste Ansareddine, au nord Mali.
L’opinion publique mauritanienne, doit s’attendre, à la faveur de cette «démission» politique collective au sein de la COD, au profit de Tawassoul, à ce que les syndicats affiliés à ce parti, tels l’Union Nationale des Etudiants de Mauritanie (UNEM), le Syndicat Indépendant des Professeurs de l’Enseignement Secondaire (SIPES) et le Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SNESup), soient mis à contribution, pour imprimer une dynamique contestataire, spécialement à Nouakchott, et donner ainsi l’illusion que le nouveau leader de la COD, dispose encore de «ressorts populaires» insoupçonnés ; mais de tels vieux chevaux de bataille ont été sollicités à l’extrême, au plus fort du Printemps arabe et n’avaient pas fait preuve d’une grande efficacité, ils sont aujourd’hui efflanqués, à cause des longues marches perlées exigeant un «Rahil» improbable, plus que jamais...
En réalité, nous assistons à l’ultime baroud d’honneur politique d’une COD, en situation d’échec irréversible et atteinte d’une «phobie» des urnes; un échec dont la traduction électorale est désormais inévitable et toute proche, que cette COD participe aux échéances prochaines ou qu’elle décide de s’y soustraire…
Sidaty Ould Ahmed
Les opinions exprimées dans ce courrier n’engagent pas forcément TAHALIL
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