Des membres du gouvernement ont commenté, jeudi soir, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé plus tôt dans l’après-midi. Il s’agit des ministres de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, M. Houssein Ould Meddou, de l’Economie et des Finances, M. Sid’Ahmed Ould Bouh, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mme Amal Mint Maouloud.
Dans son mot introductif, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et approuvé des projets de lois, de décrets, et des communications dont ceux relatifs au règlement définitif de la loi de finances 2023, le programme prioritaire de développement de Nouakchott et l’État d’exécution des chantiers du ministère de l’Hydraulique. Il a ensuite invité ses homologues, chacun en ce qui le concerne, à apporter davantage de précisions.
A sa suite, le ministre de l’Economie est revenu sur les grandes lignes du projet de loi portant règlement définitif de la loi de finances 2023. Le ministre a déclaré qu’il s’agit d’une exigence légale, en vertu de l’article 44 de la loi relative aux Lois de Finances. A travers ce texte, le gouvernement vient justifier auprès de l’assemblée, l’exécution du budget qu’il a voté l’année dernière. Le ministre a déclaré que l’exécution a entrainé un déficit de 10,64 milliards d’Ouguiyas, soit 3,3% du produit intérieur brut, hors les secteurs stratégiques.
Toutefois, le ministre a relevé que la rigueur qui a marqué l’exécution du budget de l’année écoulée, a permis de contenir le déficit global afin qu’il se stabilise à 13% alors qu’il était de 16% l’année d’avant.
Le ministre de l’Économie s’est par ailleurs appesanti sur le programme prioritaire de développement de la ville de Nouakchott. Le ministre a déclaré que ce programme d’urgence, doit changer la face de Nouakchott à travers l’amélioration de l’accès aux services de base, la construction et la réhabilitation des infrastructures pour l’amélioration de la qualité de vie. Il se veut aussi, selon le ministre, un moyen de contribuer à l’attractivité de la ville pour attirer davantage d’investisseurs.
Le ministre annoncé que des directives ont été données par la plus haute autorité afin qu’une politique de tolérance zéro soit observée, aussi bien en ce qui concerne le délai d’exécution des travaux fixé à 16 mois, que la qualité des réalisations.
D’après lui, une approche participative a été mise en place. Ainsi les départements ministériels, les walis, les maires, le conseil régional de Nouakchott, sont impliqués dans le suivi des travaux, via un comité interministériel présidé par le Premier ministre. Ledit comité est soutenu par un comité technique.
Le ministre de l’Économie a prévu que les cahiers de charges devront être scrupuleusement respectés, et à défaut, les contrats seront rompus.
Toujours au cours de sa présentation, le ministre a rappelé que le projet comprend plusieurs volets : le premier est relatif à l’Education nationale et doté d’une enveloppe de 8,6 milliards MRO. Il prévoit entre autres la réhabilitation et la construction de dizaines d’établissements scolaires du primaire du secondaire.
Le deuxième volet est dédié à la Santé, avec un budget de 9,41 milliards pour améliorer l’accès aux services de santé, notamment par la construction de 14 centres de santé et la transformation de points de santé en centres, ainsi que la réhabilitation de nombreuses infrastructures sanitaires.
Le troisième volet vise à garantir l’approvisionnement en eau potable dans tous les quartiers de la capitale et à améliorer l’assainissement.
Le quatrième volet est consacré à l’électricité, avec cinq chantiers prévus pour augmenter la production d’énergie et étendre les lignes électriques.
Le cinquième volet concerne les infrastructures routières, avec un budget de 16,8 milliards pour le bitumage de 168 kilomètres. Concernant le sixième volet, dédié à la jeunesse et au sport, le ministre a indiqué qu’un budget de 2,1 milliards sera alloué à la construction d’infrastructures sportives, dont une salle polyvalente de 400 places, la construction et l’équipement du stade d’El Mina avec des tribunes amovibles, idem pour le stade de Sebkha qui sera réhabilité.
Le septième volet concerne le développement durable, visant à embellir la ville par l’aménagement d’espaces verts et la transformation de zones marécageuses en parcs, ainsi que la réalisation d’une œuvre architecturale reflétant la diversité culturelle du pays. Il est attendu dans ce volet, le reboisement de plusieurs espaces, dont celui situé le long de l’ancien palais des congrès.
A son tour, la ministre de l’Hydraulique est revenue sur les mesures urgentes prises par son département au cours des trois derniers mois, afin de répondre aux questions liées à l’accès à l’eau potable ainsi qu’à l’assainissement. Elle a aussi exposé, par la même occasion l’état d’avancement du plan d’action de son ministère.
La ministre a déclaré que le plan d’action s’articule autour de cinq axes, qui visent d’abord à préserver les ressources en eau existantes, tout en s’attelant à honorer les engagements du Président de la République relatifs à l’approvisionnement en eau des zones rurales et urbaines.
Selon la ministre, l’approche adoptée pour résoudre les problèmes d’eau en milieu rural, prenant en compte le nombre la démographie, en se basant sur les données du dernier recensement de la population et de l’habitat. Toujours au cours de son intervention, la ministre a annoncé que 22 villes prioritaires ont été désignées pour bénéficier de plans spécifiques en 2025, notant qu’à termes, chaque capitale région disposera d’un plan d’assainissement opérationnel.
Revenant sur les efforts fournis par son département, durant la période d’hivernage, la ministre a indiqué que des équipes ont été déployées et des moyens matériels mobilisés, afin d’assurer l’approvisionnement en eau potable des foyers sinistrés.
Pour ce qui est de Nouakchott, la ministre a souligné que des mesures ont été prises pour augmenter les quantités d’eau disponibles et les distribuer de manière équitable, limitant ainsi leurs impacts négatifs de la montée des eaux boueuses du fleuve Sénégal sur la vie des citoyens en saison de pluie.
En outre, la ministre a signalé que le rapport qu’elle a présenté en conseil des ministres, comprend d’autres volets liés à la sécurisation et l’amélioration des infrastructures hydrauliques.
La ministre a noté que les défis sont souvent structurels, et que les mesures sont pensées pour être mises en œuvre de façon progressive. S’agissant des points de satisfaction, elle a mis en avant le projet d’approvisionnement de Nouadhibou en eau potable, à partir de la station de Boulenoir. D’après ses estimations, une mise en service est prévue pour le mois de mars prochain.
De son côté, le ministre de la Culture par ailleurs porte-parole du gouvernement, a souligné qu’il a été désormais institué la présentation d’un rapport, tous les deux mois en conseil des ministres, sur l’état d’avancement des projets confiés aux ministères, ainsi que leurs plans d’action.
Avant de répondre aux questions, le porte-parole du gouvernement est revenu sur les points saillants du projet de décret relatif au soutien aux médias. Il a indiqué que le texte consacre l’augmentation de l’enveloppe à 400 millions MRO, contre les 200 millions l’année dernière. Il s’agit d’après lui, la matérialisation d’un engagement du Président de la République.
Outre l’aspect financier, il a déclaré que le texte définit les procédures, mécanismes et conditions d’attribution des aides à la presse. Le porte-parole a noté une avancée majeure, en l’occurrence la représentation des femmes au niveau de l’organe de gestion du fonds.
Pour bénéficier de l’aide du fonds, les médias privés devront respecter un cahier de charges. Pour ceux de la presse écrite, il a indiqué que l’impression sera prise en charge. A cela s’ajoute le soutien aux organisations liées aux médias.
Répondant à une question concernant les relations entre la Mauritanie et la Russie, le porte-parole du gouvernement a indiqué qu’elles sont bonnes, fondées sur le respect mutuel. Il a précisé que le Président de la République, a participé dernièrement au sommet des BRICS, notant également que le ministre des Affaires étrangères s’était lui rendu à Sotchi.
Le porte-parole du gouvernement a saisi l’occasion pour réfuter les rumeurs qui ont circulé sur les réseaux sociaux, notant qu’elles sont contraires à la diplomatie du pays, qui évite toute ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays.
S’agissant de la prochaine édition du festival des villes du patrimoine, le ministre a indiqué que les préparatifs vont bon train. Il a affirmé que le programme se déroulera du 13 au 17 décembre à Chinguetti. ami