Tintane, une moughataa du Hodh El Gharbi située à 744 km à l’est de Nouakchott a été théâtre le 26 octobre de violents affrontements entre manifestants et police suite à une décision portant transfert du marché de bétail. Une mesure contestée...
...par une partie de la population qui estime qu’elle a été «prise pour servir une tribu».
Des sources avaient évoqué auparavant à Tintane, une exaspération liée à des taxes prélevées par la police sur les vendeurs de bétail.
Avec la mauvaise humeur des éleveurs mauritaniens en général avec la sécheresse cette année et la hausse des prix des aliments de betail, les ingrédients étaient deja reunis pour faire monter la tension à Tintane et ailleurs.
Une grande partie de la journée du 26 octobre a été marquée à Tintane par de violents affrontements entre policiers et manifestants dans ce qui s’est apparenté à un véritable soulèvement populaire.
Des manifestants dont l’un, touché par balles, ainsi que des policiers, ont été blessés au cours des affrontements .
Pour diverses raisons, la Mauritanie a connu ces derniers mois de violentes manifestations du genre. Début septembre, des manifestations contre la soif se sont produites en Assaba, à Guerou et Ntakat (550 Km de Nouakchott). Les manifestants se sont calmés après solution partielle à leurs doléances. Fin septembre, de violentes manifestations s’étaient produites au Gorgol, à Kaedi (420 km de Nouakchott) et Maghama (530 km ) contre le recensement jugé «discriminatoire» par les négro-mauritaniens.
Un mort et plusieurs blessés ont été déplorés et le Gouvernement a fait marche arrière, en présentant ses condoléances à la famille du défunt, en libérant les manifestants , améliorant l’accueil fait aux candidats négro-mauritaniens au recensement et en tolérant les activités du Mouvement « Touche pas à ma nationalité » (TPMN), fer de lance de la contestation anti-recensement.
Au Trarza, les habitants de Tiguent (120 km de Nouakchott) ont manifesté le 10 avril dernier pour exiger la fourniture de l’eau, de l’électricité, la construction d’un lycée et l’élévation de leur arrondissent en moughataa (département).
Les manifestants ont bloqué la route qui traverse Tiguent venant de Nouakchott vers le Sénégal et brulé des pneus.
D’autres manifestations avaient eu lieu le 18 février au Hodh Charghi ( Fassala à 1200 Km de Nouakchott), puis le 15 mars en Assaba à El Ghaira ( 500 kms de Nouakchott) quand des manifestants avaient bloqué la circulation et s’en étaient pris aux édifices publics.
Aioun, capitale du Hodh El Gharbi (800 km de Nouakchott) a connu le 16 mars une manifestation contre la hausse des prix et le non respect des engagements déjà donnés par l’administration.
Les manifestants avaient dénoncé «la mascarade des boutiques de solidarité» mises en place par les autorités pour lutter contre l’inflation estimant qu’elles ne constituent pas une solution à la hausse des prix.
Selon les responsables du gouvernement de Moulaye, il n’y aurait aucun problème particulier en Mauritanie où «tout va bien dans une Mauritanie Nouvelle en chantier et débarrassée de la gabegie».
«Les manifestations sont une preuve de la santé (dhahira sihiya) de la démocratie mauritanienne» avait affirmé le très intéressant Premier ministre Moulaye. Deyssane! IOM
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