Le concept de liberté étant très éclectique, il demeure naturellement le garant de nos droits. Le philosophe a dit : "Ma liberté s’arrête là ou commence celle de l’autre." Pourtant certains se font un plaisir de piétiner cette vérité. Les habitants des quartiers SOCIM et Medina R qui soit dit en passant restent , deux des tous premiers de Nouakchott , ne savent plus à quel saint se vouer.
Ils se voient pris lentement mais inexorablement dans l’étau des ateliers de soudure métalliques qui ont fleuri partout depuis quelques années. Le passant qui traverse le quartier SOCIM dans sa partie ouest est pris entre deux feux : Ici, ce sont les meules des ouvriers-soudeurs qui vous affolent en hurlant dans un vacarme à vous crever les tympans, là bas, les soudeurs projettent sur vous des gerbes d’étincelles qui même n’étant pas incandescentes, n’en demeurent pas moins impressionnantes. Pour preuve, il n’y a qu’à voir les acrobaties accompagnées de jurons qu’exécutent les piétons qui ont la mauvaise idée de passer par là. Mais tout cela n’est rien à côté des riverains qui vivent dans un enfer permanent. Les pauvres bougres n’ont que leurs yeux pour pleurer. En effet, que faire contre des gros entrepreneurs qui pour la plupart habitent des villas à plusieurs kilomètres de là ou carrément, la Badiya et qui ne restent en ville que le temps des business. C’est pourquoi plusieurs propriétaires du bled se sont débarrassés de leurs maisons qu’ils ont cédé aux gros bonnets contre leur gré. Les rares téméraires qui continuent à faire de la résistance n’osent plus mettre le nez à la fenêtre et se barricadent derrière leurs murs. Sil est vrai que le droit de propriété donne le droit d’exploitation , il est autant vrai que ce même droit donne le droit au calme! On ne peut pas implanter comme ça des entreprises de très gros calibre dans des zones habitées alors que des zones industrielles ont été conçues à cet effet. Les gosses du quartier sont continuellement victimes de traumatismes de tout genre du fait de bouts de métaux tranchants qui jonchent les ruelles serrées. Ajoutez à cela une rue principale colonisée par les camions remorques. C’est celle là qui sépare le quartier SOCIM de l’autre qui fait face: Médina R. En effet cette rue qui a été baptisée " Carrefour El Mechakil" ( Carrefour des problèmes) en raison des gros porteurs qui obstruent le chemin en permanence est tout simplement tuante ! Ceci est d’autant plus vrai que certains chauffeurs de taxi refusent d’embarquer les clients allant dans le sens SOCIM-Médina R. Il est grand temps qu’une véritable politique d’urbanisation soit mise en branle. On ne peut pas continuer à ne voir en chaque maison de Nouakchott une boutique en puissance! Le temps est venu de responsabiliser les riverains des quartiers afin qu’ils aient leur mot à dire dans la politique de la cité ! Il n’est pas concevable que des domaines construits sur des bases urbaines bien assainies ainsi que des habitats conçus et réalisés à grands frais se voient défigurés par des patelins grotesques que l’on appelle faussement : ateliers, quincailleries et autres. Vivement le jour où on décidera ensemble de la couleur que prendront les murs de notre quartier!
Biri N’DIAYE
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