Le calvaire des quartiers SOCIM et MĂ©dina R   
18/05/2007

Le concept de libertĂ© Ă©tant très Ă©clectique, il demeure naturellement le garant de nos droits. Le philosophe a dit : "Ma libertĂ© s’arrĂŞte lĂ  ou commence celle de l’autre." Pourtant certains se font un plaisir de piĂ©tiner cette vĂ©ritĂ©. Les habitants des quartiers SOCIM et Medina R qui soit dit en passant restent , deux des tous premiers de Nouakchott , ne savent plus Ă  quel saint se vouer.



Ils se voient pris lentement mais inexorablement dans l’étau des ateliers de soudure mĂ©talliques qui ont fleuri partout depuis quelques annĂ©es. Le passant qui traverse le quartier SOCIM dans sa partie ouest est pris entre deux feux : Ici, ce sont les meules des ouvriers-soudeurs qui vous affolent en hurlant dans un vacarme Ă  vous crever les tympans, lĂ  bas, les soudeurs projettent sur vous des gerbes d’étincelles qui mĂŞme n’étant pas incandescentes, n’en demeurent pas moins impressionnantes. Pour preuve, il n’y a qu’à voir les acrobaties accompagnĂ©es de jurons qu’exĂ©cutent les piĂ©tons qui ont la mauvaise idĂ©e de passer par lĂ . Mais tout cela n’est rien Ă  cĂ´tĂ© des riverains qui vivent dans un enfer permanent. Les pauvres bougres n’ont que leurs yeux pour pleurer. En effet, que faire contre des gros entrepreneurs qui pour la plupart habitent des villas Ă  plusieurs kilomètres de lĂ  ou carrĂ©ment, la Badiya et qui ne restent en ville que le temps des business. C’est pourquoi plusieurs propriĂ©taires du bled se sont dĂ©barrassĂ©s de leurs maisons qu’ils ont cĂ©dĂ© aux gros bonnets contre leur grĂ©. Les rares tĂ©mĂ©raires qui continuent Ă  faire de la rĂ©sistance n’osent plus mettre le nez Ă  la fenĂŞtre et se barricadent derrière leurs murs. Sil est vrai que le droit de propriĂ©tĂ© donne le droit d’exploitation , il est autant vrai que ce mĂŞme droit donne le droit au calme! On ne peut pas implanter comme ça des entreprises de très gros calibre dans des zones habitĂ©es alors que des zones industrielles ont Ă©tĂ© conçues Ă  cet effet. Les gosses du quartier sont continuellement victimes de traumatismes de tout genre du fait de bouts de mĂ©taux tranchants qui jonchent les ruelles serrĂ©es. Ajoutez Ă  cela une rue principale colonisĂ©e par les camions remorques. C’est celle lĂ  qui sĂ©pare le quartier SOCIM de l’autre qui fait face: MĂ©dina R. En effet cette rue qui a Ă©tĂ© baptisĂ©e " Carrefour El Mechakil" ( Carrefour des problèmes) en raison des gros porteurs qui obstruent le chemin en permanence est tout simplement tuante ! Ceci est d’autant plus vrai que certains chauffeurs de taxi refusent d’embarquer les clients allant dans le sens SOCIM-MĂ©dina R. Il est grand temps qu’une vĂ©ritable politique d’urbanisation soit mise en branle. On ne peut pas continuer Ă  ne voir en chaque maison de Nouakchott une boutique en puissance! Le temps est venu de responsabiliser les riverains des quartiers afin qu’ils aient leur mot Ă  dire dans la politique de la citĂ© ! Il n’est pas concevable que des domaines construits sur des bases urbaines bien assainies ainsi que des habitats conçus et rĂ©alisĂ©s Ă  grands frais se voient dĂ©figurĂ©s par des patelins grotesques que l’on appelle faussement : ateliers, quincailleries et autres. Vivement le jour oĂą on dĂ©cidera ensemble de la couleur que prendront les murs de notre quartier!

Biri N’DIAYE


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