Après deux ans et demi avec la Mauritanie, Patrice Neveu espère reprendre une sélection plus importante, si possible en Afrique. Sélectionneur de la Mauritanie depuis janvier 2012, Patrice Neveu a été limogé début août.    
					                       
                                         Le Bonnevalais revient sur ses deux ans et demi passĂ©s dans ce pays africain qui n’avait plus d’équipe nationale. Interview Toujours cantonnĂ© Ă  Nouakchott, la capitale mauritanienne, depuis dĂ©but aoĂ»t, Patrice Neveu attend son chèque de dĂ©part pour retrouver la France et prendre quelques jours de repos après 30 mois passĂ©s en Mauritanie. En attendant de dĂ©couvrir de nouvelles contrĂ©es Ă  dĂ©fricher, le Bonnevalais, contactĂ© mardi, est revenu sur son expĂ©rience "mourabitoune". Vous n’êtes plus le sĂ©lectionneur de la Mauritanie, mais vous ĂŞtes toujours Ă  Nouakchott… Oui, mes affaires devaient ĂŞtre rĂ©glĂ©es en trois jours et la situation est bloquĂ©e depuis trois semaines. J’attends que la FĂ©dĂ©ration me paye (ndlr : il Ă©tait en contrat jusqu’en fĂ©vrier 2015), cela ne devrait plus trop tarder. J’ai dĂ©jĂ  vidĂ© mon appart, les valises sont dans le couloir, prĂŞt Ă  partir. Vers quelle destination ? D’abord, la France, pour souffler un peu après ces 30 mois passĂ©s en Mauritanie. Ensuite, on verra. Je surveille toujours le marché… Les Ă©liminatoires de la Coupe d’Afrique (CAN) vont reprendre dĂ©but septembre. J’espère reprendre une sĂ©lection plus importante. 
 
 « 73 places de gagnées au classement FIFA ! »  Quel regard portez-vous sur ces 30 mois ? Modestement, je suis assez satisfait de mon parcours. Quand je suis arrivé, il fallait tout reconstruire, il n’y avait plus de sélections. J’ai d’abord réussi à qualifier la Mauritanie pour le CHAN (ndlr : Coupe d’Afrique avec des joueurs locaux), j’ai mis en place la sélection A pour les éliminatoires de la CAN, et le pays a gagné 73 places au classement FIFA (passé du 206 e au 133 e rang mondial) !
 Votre limogeage constitue une surprise ? Oui, un peu quand mĂŞme, après tout le travail entrepris auparavant. C’est une dĂ©cision de la FĂ©dĂ©ration et non de l’État qui Ă©tait plutĂ´t derrière moi. Ça fait partie du mĂ©tier de sĂ©lectionneur. Mais, c’est une dĂ©cision trop rapide Ă  mon avis. D’autant que votre contrat courrait jusqu’en fĂ©vrier… Oui, il avait Ă©tĂ© reconduit avant le CHAN (aoĂ»t 2013). Les rĂ©sultats lors de cette compĂ©tition (3 dĂ©faites) et la dĂ©faite contre l’Ouganda en Ă©liminatoires de la CAN ont provoquĂ© mon Ă©viction. On aurait pu passer. L’équipe doit gagner en maturitĂ©, elle sera mĂ»re dans 2-3 ans. Il faut ĂŞtre rĂ©aliste, une qualification pour la CAN - souhaitĂ©e par la FĂ©dĂ©ration - aurait Ă©tĂ© extrĂŞmement compliquĂ©e dans un groupe avec le Ghana, la GuinĂ©e et le Togo ! La Mauritanie redĂ©couvrait le football et les matches internationaux. La FĂ©dĂ©ration pensait que l’équipe se qualifierait pour le Maroc (ndlr : organisateur de la CAN-2015)æ La Mauritanie, ce fut votre plus dure mission ? J’ai pris un gros risque en signant en 2012. Mais, quand je vois mon bilan, je pense que ça a basculĂ©, pour moi, du bon cĂ´tĂ©. C’est la 7 e progression des 54 pays africains. Dans le foot, ce sont les chiffres qui comptent. Il n’y avait plus de culture football, j’ai redonnĂ© une vĂ©ritable identitĂ© Ă  la sĂ©lection. Ce fut la mission la plus rude. Mais, j’ai le sentiment d’avoir apportĂ© socialement et humainement au pays. J’ai eu de bonnes relations avec le peuple. Ici, j’ai retrouvĂ© la vraie passion du football ! 
 
 
 
  ECHO REPUBLICAIN
                      
                    
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