Patrice Neveu revient sur ces 30 mois passĂ©s en Mauritanie   
28/08/2014

Après deux ans et demi avec la Mauritanie, Patrice Neveu espère reprendre une sélection plus importante, si possible en Afrique. Sélectionneur de la Mauritanie depuis janvier 2012, Patrice Neveu a été limogé début août.



 Le Bonnevalais revient sur ses deux ans et demi passĂ©s dans ce pays africain qui n’avait plus d’équipe nationale.
Interview
Toujours cantonné à Nouakchott, la capitale mauritanienne, depuis début août, Patrice Neveu attend son chèque de départ pour retrouver la France et prendre quelques jours de repos après 30 mois passés en Mauritanie. En attendant de découvrir de nouvelles contrées à défricher, le Bonnevalais, contacté mardi, est revenu sur son expérience "mourabitoune".

Vous n’êtes plus le sélectionneur de la Mauritanie, mais vous êtes toujours à Nouakchott… Oui, mes affaires devaient être réglées en trois jours et la situation est bloquée depuis trois semaines. J’attends que la Fédération me paye (ndlr : il était en contrat jusqu’en février 2015), cela ne devrait plus trop tarder. J’ai déjà vidé mon appart, les valises sont dans le couloir, prêt à partir.

Vers quelle destination ? D’abord, la France, pour souffler un peu après ces 30 mois passés en Mauritanie. Ensuite, on verra. Je surveille toujours le marché… Les éliminatoires de la Coupe d’Afrique (CAN) vont reprendre début septembre. J’espère reprendre une sélection plus importante.


« 73 places de gagnées au classement FIFA ! »


Quel regard portez-vous sur ces 30 mois ? Modestement, je suis assez satisfait de mon parcours. Quand je suis arrivé, il fallait tout reconstruire, il n’y avait plus de sélections. J’ai d’abord réussi à qualifier la Mauritanie pour le CHAN (ndlr : Coupe d’Afrique avec des joueurs locaux), j’ai mis en place la sélection A pour les éliminatoires de la CAN, et le pays a gagné 73 places au classement FIFA (passé du 206 e au 133 e rang mondial) !

Votre limogeage constitue une surprise ? Oui, un peu quand mĂŞme, après tout le travail entrepris auparavant. C’est une dĂ©cision de la FĂ©dĂ©ration et non de l’État qui Ă©tait plutĂ´t derrière moi. Ça fait partie du mĂ©tier de sĂ©lectionneur. Mais, c’est une dĂ©cision trop rapide Ă  mon avis.

D’autant que votre contrat courrait jusqu’en fĂ©vrier… Oui, il avait Ă©tĂ© reconduit avant le CHAN (aoĂ»t 2013). Les rĂ©sultats lors de cette compĂ©tition (3 dĂ©faites) et la dĂ©faite contre l’Ouganda en Ă©liminatoires de la CAN ont provoquĂ© mon Ă©viction. On aurait pu passer. L’équipe doit gagner en maturitĂ©, elle sera mĂ»re dans 2-3 ans. Il faut ĂŞtre rĂ©aliste, une qualification pour la CAN - souhaitĂ©e par la FĂ©dĂ©ration - aurait Ă©tĂ© extrĂŞmement compliquĂ©e dans un groupe avec le Ghana, la GuinĂ©e et le Togo ! La Mauritanie redĂ©couvrait le football et les matches internationaux. La FĂ©dĂ©ration pensait que l’équipe se qualifierait pour le Maroc (ndlr : organisateur de la CAN-2015)æ

La Mauritanie, ce fut votre plus dure mission ? J’ai pris un gros risque en signant en 2012. Mais, quand je vois mon bilan, je pense que ça a basculé, pour moi, du bon côté. C’est la 7 e progression des 54 pays africains. Dans le foot, ce sont les chiffres qui comptent. Il n’y avait plus de culture football, j’ai redonné une véritable identité à la sélection. Ce fut la mission la plus rude. Mais, j’ai le sentiment d’avoir apporté socialement et humainement au pays. J’ai eu de bonnes relations avec le peuple. Ici, j’ai retrouvé la vraie passion du football !




ECHO REPUBLICAIN


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