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Porte-parole du gouvernement : Kiffa et les localités environnantes seront alimentées en eau potable à partir du fleuve Sénégal pendant 30 ans

Des membres du gouvernement ont commenté mercredi, les résultats du conseil des ministres, réuni plus tôt dans la matinée.

Il s’agit des ministres de l’Education nationale et de la Réforme du Système éducatif, porte-parole du gouvernement, M. Mohamed Malainine Ould Eyih, de la Justice, M. Mohamed Mahmoud Ould Cheikh Abdoullah Ould Boya et des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, M. Mohamed Salem Ould Merzoug.

Intervenant le premier, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et adopté plusieurs projets de lois, dont quatre sont relatifs à la coopération judiciaire entre la Mauritanie et le Sénégal, et un dernier concerne l’adoption de la ratification de la convention de crédit entre la Mauritanie et le Fonds Saoudien de Développement (FSD), pour l’alimentation de la ville de Kiffa en eau potable, à partir du fleuve Sénégal.

« Le conseil a également adopté un projet de décret portant création d’un établissement public à caractère administratif dénommé Académie diplomatique de Mauritanie », a-t-il souligné.

Transfèrement

Lui succédant, le ministre de la Justice a présenté les points saillants des projets de loi autorisant la ratification des quatre conventions signées entre la Mauritanie et le Sénégal le 12 juillet 2022. Selon lui, ces conventions viennent consolider les relations de coopération entre la Mauritanie et le Sénégal et comblent, par la même occasion, un vide juridique sur certaines questions d’ordre judiciaire.

Poursuivant son intervention, il a indiqué que la première convention est relative au transfèrement de condamnés entre les deux pays. Celle-ci détermine une procédure, qui permet à tout individu condamné en Mauritanie ou au Sénégal, de demander à purger sa peine dans l’autre pays. Le ministre a rappelé que la demande doit émaner du condamné, qui peut, soit directement s’adresser au pays qui lui a infligé la peine, soit au pays où il souhaite purger sa peine.

Extradition

La deuxième convention est relative aux extraditions. En vertu de la convention, la Mauritanie et le Sénégal prennent l’engagement, d’extrader sur demande de l’autre partie, les personnes localisées sur son territoire et qui sont recherchées par l’autre partie. Le ministre a précisé que seuls les individus ayant été condamnés de façon définitive et ceux étant sous le coup d’une mesure privative de liberté prise par la justice, dans le cadre d’une poursuite pénale, sont concernés.

Le ministre a noté que les deux parties s’engagent à ce que l’extradé ne soit pas soumis à la torture ou à des traitements inhumains et dégradants, conformément aux conventions internationales ratifiées par eux.

Entraide judiciaire en matière civile et commerciale

Toujours au cours de sa présentation, le ministre de la Justice a déclaré que la troisième convention a trait à l’entraide judiciaire en matière civile et commerciale. L’objectif dit-il est de combler le vide législatif dans ce domaine et permettre au deux pays de partager davantage d’informations, et de façon régulière, sur l’organisation judiciaire et législative.

Entraide judiciaire en matière pénale

La dernière et quatrième convention présentée par le ministre de la Justice, porte sur l’entraide judiciaire en matière pénale. D’après le ministre, elle détermine et organise la coopération entre les deux Etats, dans toute procédure visant des infractions pénales dont la répression est de la compétence des autorités judiciaires de la partie requérante.

« La convention précise le type de contenu, la forme et le mode de transmission des demandes d’entraide, entre autres dispositions ».

Académie diplomatique

A son tour, le ministre des Affaires étrangère, est revenu sur le projet de décret relatif à l’Académie diplomatique de Mauritanie. Il s’agit, selon le ministre, de la réalisation d’engagement pris par le Président de la République, pour améliorer l’action de la diplomatie mauritanienne. Il a estimé que la formation initiale n’est pas suffisante, en matière de diplomatie. De ce fait, l’Académie mettra en place des cycles de formation continue, à destination du personnel du département des Affaires étrangères, notamment les jeunes diplomates sortants de l’École nationale d’Administration, de Journalisme et de Magistrature (ENAJM).

Évoquant la situation géopolitique actuelle, décrite comme étant compliquée, le ministre a souligné que l’Académie aider à étudier les situations et optimiser les prises de décision. Ceci, dans le but de donner plus de visibilité l’action diplomatique du pays.

Avant de finir, le ministre des Affaires étrangères a annoncé qu’un conseil scientifique sera mis en place. Composé de professeurs d’universités et d’anciens haut responsables du monde la diplomatie, le conseil œuvre pour l’atteinte des objectifs à l’origine de la création de l’Établissement.

Alimentation de Kiffa en eau potable

Reprenant la parole, le porte-parole du gouvernement a présenté les grandes lignes du projet de loi autorisant la ratification de convention de crédit entre le Fonds Saoudien de Développement (FSD). Signé le 28 juin 2022, la convention doté d’une enveloppe de 3,65 milliards d’ouguiyas, vise à participer au financement du projet d’Alimentation de la ville de Kiffa en eau potable, à partir du fleuve Sénégal.

Selon le porte-parole, les installations qui seront mises en place, permettront d’alimenter toutes les localités situées entre Gouraye et Kiffa. Avec une capacité de production estimée à 50 000m3/j, il y a de quoi alimenter cette région pendant 30 années consécutives, a précisé le porte-parole. De plus, il a souligné qu’un laboratoire en charge du contrôle de la qualité de l’eau sera mis sur pied. A cela s’ajoute une alimentation en électricité, afin de faire fonctionner les infrastructures.

Questions/réponses

Au terme des présentations, les ministres ont répondu à quelques questions. A ce propos, le ministre la justice a été interpellé sur l’Etat civil. D’après lui, il s’agit d’un sujet d’importance, notant que les procédures administratives peuvent être fastidieuses des fois. Cependant, il a déclaré que son département traite régulièrement et avec diligence des cas liés à l’état civil. Dans ce sens, il a précisé qu’au cours de l’année 2021, 270 milles décisions judiciaires relatives aux documents d’état civil ont été rendu.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères a réagi à la question concernant la visite en Mauritanie du conseiller du Département d’Etat des Etats-Unis, M. Derek Chollet. C’est une suite logique des bonnes relations de coopération qu’entretiennent les deux Etats, a noté le ministre avant d’ajouter que c’est l’occasion de discuter de questions d’intérêts commun. Enfin, le ministre a estimé que la visite est aussi un signe de la viabilité de la diplomatie mauritanienne.

Quant au porte-parole, il a déclaré, par rapport aux intempéries, qu’un comité interministériel est mis en place, chaque année, pour limiter les dégâts. Il a rappelé que le comité, à travers les moyens humains et matériels dont il dispose, intervient partout où le besoin se fait sentir.

S’agissant de l’adoption de la loi d’orientation de l’éducation nationale, le porte-parole a souligné que le français sera introduit, à partir de la deuxième année, en tant que langue de communication et d’enseignement de certaines matières. Pour ce qui est des langues nationales, il a estimé que leur introduction dès le début du cursus scolaire, va faciliter l’accès aux connaissances.