Les travaux d’un atelier de réflexion sur la continuité des cantines scolaires du projet « Moustaghbel Lena » (un avenir pour nous) ont été ouverts mardi à Nouakchott.
L’atelier d’une journée, organisé par l’organisation internationale CounterPart, vise à discuter et échanger des expériences et des opinions sur les moyens d’élargir et de pérenniser le financement de l’alimentation scolaire en Mauritanie.
Le sujet de cette rencontre est très important, en raison du rôle de la nutrition scolaire pour aider les élèves issus de milieux vulnérables à poursuivre leur scolarité ainsi que pour augmenter leur niveau d’étude, a affirmé à cette occasion, le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Réforme du système éducatif, M. Mokhtar Ould Dahi.
L’alimentation scolaire atténue également le fardeau de la pauvreté en réduisant l’impact relatif aux dépenses supportées par les familles, en fournissant deux repas pendant les jours d’école, a-t-il ajouté, disant qu’elle contribue aussi à la commercialisation des produits agricoles locaux des petits producteurs afin d’encourager la consommation locale.
Le ministre a rappelé, dans son discours, le processus historique de l’alimentation scolaire dans notre pays, marqué par plusieurs étapes, « telles celle dont tous les Mauritaniens se souviennent avec fierté, à savoir la période des internats scolaires qui assuraient le logement, l’alimentation, les bourses d’études et contribuaient à former des générations imprégnées des valeurs de la République, à la cohésion nationale ainsi qu’à éliminer au maximum les disparités », a-t-il dit.
Cette phase a été suivie par une période où le gouvernement a abandonné les cantines scolaires ; ce qui a eu un impact négatif sur le niveau d’acquisition des élèves des valeurs républicaines, accentuant du coup le taux de déperdition scolaire pour des raisons étroitement liées à la pauvreté et à l’incapacité des familles à fournir de la nourriture et un logement pour leurs enfants scolarisés, a poursuit Ould Dahi.
Cette situation a conduit à une augmentation des indicateurs d’abandon scolaire et à une diminution du niveau de réussite, en particulier dans « les milieux aux revenus les plus faibles et les plus défavorisés en matière d’éducation, a poursuivi le ministre de l’Education nationale, appelant les participants à étudier avec intérêt et attention les documents qui seront présentés au cours des travaux de l’atelier, afin d’élaborer et de rédiger des propositions ambitieuses pouvant être mises en œuvre à court et moyen terme.
Ould Dahi a appelé par ailleurs les participants à méditer l’expérience passée des cantines scolaires assurant à la fois la gratuité du logement, de la nourriture, des médicaments et des bourses, même à titre expérimental, dans certaines zones moins favorisées en matière d’éducation, en uniformisant l’approche, le contenu des repas et leur coût pour les intervenants.
Le projet, qui a débuté en 2019 et s’étend sur cinq ans, vise à améliorer la qualité de la santé, l’enseignement, l’assiduité des élèves, l’amélioration des infrastructures scolaires, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, ainsi qu’à renforcer les capacités des responsables et des parties prenantes du ministère de l’Éducation, a affirmé quant à elle, SE Mme Cynthia Kierscht, ambassadrice des États-Unis d’Amérique accréditée en Mauritanie.
Les équipes techniques travailleront de manière collaborative pour une révision du plan de durabilité et des objectifs finaux du projet afin de créer des programmes à long terme dans les wilayas de Nouakchott, du Brakna et du Gorgol, a-t-elle ajouté.
Le directeur de Counterpart International en Mauritanie a souligné, de son côté, l’importance de cet atelier, félicitant le ministère de l’Éducation nationale et de la Réforme éducative ainsi que le gouvernement mauritanien pour leur engagement en faveur d’une prise en charge durable des cantines scolaires qui, dira-t-il, reflètent les gros efforts déployés par ce Département.
Cette rencontre permettra aux participants d’examiner un certain nombre de points dont les plus importants sont l’identification des difficultés, la recherche de solutions possibles, la quête davantage de sources de financement et l’élaboration des recommandations et plans d’action nécessaires. ami