Les travaux de la réunion ministérielle préparatoire à la conférence continentale sur l’éducation, la jeunesse et l’employabilité en Afrique placée sous le thème: “ éduquer et qualifier notre jeunesse au service d’une Afrique prospère, intégrée et dynamique”, ont démarré lundi matin à l’ancien palais des congrès de Nouakchott.
L’événement de haut niveau auquel participe une trentaine de ministres africains en charge de l’éducation et une centaine de participants issues de différents horizons, a donné lieu un ensemble d’activités tel que la présentation des objectifs généraux de la conférence, la projection d’une vidéo capturant les voix des enfants, des jeunes, et des enseignants sur leurs aspirations, et un exposé analysant les défis et les opportunités pour l’éducation en Afrique. De même, des stands d’exposition ont été organisés, auxquels participent les différents organismes et acteurs de l’œuvre l’éducation nationale.
Dans son discours d’ouverture, la ministre de l’Education et de la Réforme d’Enseignement, Mme Houda Mint Babah, a souligné que ce thème s’aligne parfaitement avec la vision du Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la République,
Président en exercice de l’Union Africaine, vision qui veut faire de l’éducation la clé du développement durable, de la prospérité, et un pont permettant àl’Afrique de franchir de nouveaux horizons, guidée par des objectifs de progrès et de vie dans la dignité.
Elle a ajouté que le choix par l’Union africaine de faire de l’éducation un domaine stratégique pour l’avenir du continent témoigne d’une prise de conscience approfondie des défis actuels et d’une volonté sincère de répondre aux aspirations des populations africaines. Cela nécessite, a-t-elle dit, une mobilisation des efforts, une mutualisation des énergies et une activation des synergies pour bâtir des systèmes éducatifs capables d’offrir un enseignement de qualité, inclusif, équitable et adapté aux mutations technologiques et sociétales de notre époque.
Mme Houda Mint Babah a précisé que cette conférence constitue une opportunité exceptionnelle pour approfondir les réflexions sur les exigences liées à la mise en place de systèmes éducatifs performants, laquelle passera nécessairement par une évaluation objective de l’état des systèmes existants, le partage d’expériences réussies, l’identification des moyens de financement durable pour l’éducation, la réforme des curricula, l’optimisation des ressources humaines et matérielles, une évaluation efficace des résultats d’apprentissage, ainsi que l’intégration des technologies numériques. Il s’agit également de promouvoir l’égalité, de développer les compétences du XXIe siècle, de renforcer l’enseignement technique et professionnel, d’améliorer l’enseignement des sciences et technologies, et d’assurer une gouvernance éducative apte à garantir l’avenir éducatif et scientifique du continent. L’objectif ultime est d’assurer à chaque Africain, indépendamment de son âge, le droit à un apprentissage tout au long de la vie.
Elle a par ailleurs indiqué que la vision de Son Excellence le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dépasse la simple capacité des systèmes éducatifs à garantir l’éducation en tant que droit fondamental, précisant qu’elle aspire à ce que ces systèmes assument pleinement leur rôle dans la transmission des valeurs, le développement des compétences et des capacités permettant aux générations futures d’acquérir une citoyenneté mondiale et de participer activement à la vie publique. L’éducation doit être en harmonie avec les richesses naturelles du continent, préserver les identités culturelles et préparer la jeunesse africaine à relever les défis du XXIe siècle, notamment face à la mondialisation, aux évolutions et aux crises émergentes. Pour y parvenir, il est impératif de renforcer les capacités humaines et institutionnelles et d’élaborer des politiques éducatives adaptées aux spécificités de chaque pays, en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire dans le cadre d’une vision commune de développement humain durable et inclusif.
Mme Houda a également exhorté l’ensemble des participants à enrichir les débats et à partager des idées novatrices pour élaborer des plans d’action ambitieux et durables. “L’objectif est d’assurer une éducation et une formation africaine répondant aux attentes, aux ambitions et à la diversité du continent, tout en tenant compte des exigences et des contextes du XXIe siècle, dans le respect de la diversité, pour un avenir africain plus équitable et prospère” a-t- elle conclu.
Pour sa part, la vice-ministre de l’éducation du Malawi, Dr. Nancy Chaola, a exprimé sa gratitude envers le gouvernement et le peuple mauritaniens pour l’accueil chaleureux qui leur a été réservé, soulignant que cette rencontre offre une opportunité précieuse pour aborder un enjeu fondamental pour son pays: l’éducation. Elle a également salué la prise de conscience collective autour du rôle central de l’éducation dans le développement du continent.
De son côté, le directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, M. Gilles Fagninou, a fait le point sur l’état des lieux de l’éducation en Afrique avec un accent particulier sur les efforts entrepris et les défis à relever.
Lui succédant, le commissaire à l’éducation, à la science, à la technologie et à l’innovation au sein de la commission de l’UA, M. Mohamed Belhocine, a salué les engagements de la Mauritanie à faire progresser les objectifs de l’Afrique notamment en matière de l’éducation et de la formation des jeunes, précisant que l’éducation constitue le fondement sur lequel repose les aspirations à la paix, à la prospérité et au progrès. Il a rappelé qu’une feuille de route ambitieuse sur l’éducation en Afrique a été lancée cette année dans le cadre de l’agenda 2063 de l’Union africaine qui souligne l’impératif de catalyser une révolution de l’éducation et des compétences, passant en revue les différents défis auxquels le continent fait face et les mesures à entreprendre.
La rencontre de haut niveau a vu également la participation des ministres mauritaniens de l’Autonomisation des jeunes, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et des Sports, ainsi que de plusieurs représentants des organisations internationales et régionales actives dans le domaine de l’éducation.