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Nouakchott: Atelier de validation de la Politique pharmaceutique nationale

Un atelier pour la validation de la Politique pharmaceutique nationale a été lancé, mardi, à Nouakchott. L’objectif de l’atelier, organisé par le ministère de la Santé en collaboration avec l’OMS, le PNUD et l’UE, est de procéder à la validation des projets des documents de la Politique Pharmaceutique Nationale (PPN) et du Plan Directeur quinquennal, de façon consensuelle par l’ensemble des parties prenantes.

Il s’agit de disposer d’un document stratégique du sous-secteur pharmaceutique avec toutes ses composantes fondamentales : la sélection des médicaments essentiels, l’accessibilité économique, les options de financement, les systèmes d’approvisionnement, la réglementation et l’assurance de la qualité, le développement des ressources humaines et le suivi et l’évaluation.

Ouvrant les travaux de l’atelier, le ministre de la Santé, M. Moktar Ould Dahi, a expliqué que cet atelier s’inscrit dans le cadre du plan du département visant à mettre à jour les documents stratégiques ; un plan qui propose un diagnostic exhaustif des déséquilibres et suggère des réformes en fonction des acquis et attentes.

Il a ajouté que le secteur pharmaceutique, en dépit des acquis de la loi 2010, réglementant la pharmacie, souffre encore de certains déséquilibres. Parmi les plus marquants, l’insuffisance dans l’harmonisation des législations et de coopération technique pharmaceutiques, le faible développement des ressources humaines pharmaceutiques, et leur incapacité à bénéficier de formations continues. Il y a aussi le manque d’équité dans la disponibilité des médicaments sur tout le territoire national, en particulier dans le milieu rural.

A cela s’ajoute, poursuit- il, la quasi-absence de prudence pharmaceutique liée au suivi des effets des médicaments bénéficiant de certificats marketing local, en raison du manque de ressources humaines spécialisées, en plus de l’absence d’un cadre légal réglementant certains activités nécessaires, telles que la fabrication de médicaments et des intrants médicaux, et la médecine traditionnelle.

Afin de faire face à ces déséquilibres, le ministre a précisé que le secteur, et avec l’appui des partenaires techniques, a élaboré une étude qui a abouti à un « projet de politique pharmaceutique » à partir duquel, une orientation à moyen terme sera dérivée pour mettre en œuvre certaines réformes et mettre fin à ces déséquilibres.

Au sujet de la diversité de la participation, il a indiqué que les participants à l’atelier sont issus des acteurs de la santé, notamment ceux ayant une expérience dans le domaine pharmaceutique, ainsi que des acteurs institutionnels des autres départements ministériels concernés, en plus des experts, médecins et fournisseurs de médicaments.

De son côté, l’ambassadeur, chef de Délégation de l’Union européenne, SE. Gwilym Jones, a fait remarquer que disposer d’une offre de soins de qualité et de médicaments efficaces et abordables, constitue un enjeu majeur de santé publique avec l’objectif d’atteindre la couverture sanitaire universelle d’ici 2030, pour un pays aussi vaste tel que la Mauritanie.

Il a souligné que l’élaboration d’un projet de politique pharmaceutique nationale et d’un plan directeur quinquennal, garantira à l’usager du système sanitaire mauritanien un accès aux médicaments essentiels et produits médicaux de qualité dans des conditions garantissant un usage rationnel.

Cependant, ajoute-t-il, l’exécution de ce plan nécessite l’implication de tous les acteurs : du secteur privé, public ainsi que des partenaires techniques et financiers de la Mauritanie.

Ceci implique prioritairement, poursuit-il, de rationaliser la chaîne d’approvisionnement publique, de mettre en place un cadre réglementaire révisé et un cadre de contrôle et de surveillance.

Pour sa part, Seydou Dia a prononcé un mot au nom de la représentante de l’OMS en Mauritanie, dans lequel il a indiqué que le présent document soumis à l’appréciation des participants, est le fruit d’un long processus qui a induit, au cours de son développement, un dialogue fécond, des consultations régulières et des négociations avec toutes les parties prenantes.

Il a précisé que la réussite d’une bonne politique de santé, repose sur la présence effective dans les structures sanitaires de médicaments de bonne qualité, efficaces et à prix abordables, soulignant que ce document constitue un puissant moyen de régulation de la panoplie de mécanismes de protection sociale déjà mise en place.

M. Seydou Dia a noté qu’il est aujourd’hui manifeste que la disponibilité, la qualité, l’accessibilité et l’usage rationnel des médicaments constituent une priorité pour le gouvernement mauritanien au regard de tous les efforts importants qu’il déploie, notamment à travers le leadership et la vision stratégique du ministère de la santé pour l’accélération des progrès dans la couverture sanitaire universelle. ami