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Mauritanie: la saison des pluies, l’occasion pour les citadins de renouer avec la nature

De juillet à octobre, pendant la saison des pluies qu’on appelle aussi « l’hivernage », les Mauritaniens quittent les grandes villes comme Nouakchott pour prendre l’air et se reconnecter à la nature, à la vie de bédouin : c’est la saison de Lekhriv. À Tiguent, petite ville à une centaine de kilomètres de la capitale, des milliers de citadins affluent chaque week-end.

À quelques kilomètres de la ville de Tiguent, Mohamed Lemine, Nouakchottois, se réveille en musique avec ses proches au sommet des dunes recouvertes de végétations. Comme des milliers de Mauritaniens, il a déserté la capitale et son humidité le temps d’un week-end pour dormir à la belle étoile et profiter de la nature en cette saison.

« Changer d’air un peu, loin de Nouakchott, des moustiques et des mauvaises odeurs… Boire le thé sur cette couverture végétale sous le ciel clair. Voir la vie bédouine, la vie natale, la vie primaire, là où les gens sont simples, loin des grandes villes », explique-t-il.

Des moments simples très appréciés

La saison des pluies, ou Lekhriv en hassania, est l’occasion pour ces vacanciers de se reconnecter aux traditions nomades. Souvent sous les khaimas, les tentes mauritaniennes, ils peuvent ainsi partager le mouton, le thé et boire le lait frais fraichement traité par les éleveurs comme Ahmed, éleveur de chameaux.

« Pendant la saison des pluies, l’alimentation du bétail est de meilleure qualité grâce à la végétation abondante qui remplace l’alimentation industrielle, ce qui donne un meilleur goût au lait », souligne l’éleveur. « Comme il fait très chaud, les Mauritaniens aiment boire le lait de chamelle avec des glaçons pour se rafraîchir. »

Des moments simples très appréciés par les visiteurs venus de tout le pays. « J’adore les traditions de la brousse : boire du lait frais de chamelle ou de vache. Je suis sortie de Nouakchott pour ça, pour me reposer et profiter », raconte Leila, une citadine.

Mena, originaire de Rosso, vient « pour l’hivernage, pour le repos. » Il dit également avoir acheté un petit mouton pour sa famille. « La campagne, c’est la vie ancienne : la nature, la liberté », ajoute Mohamed Lemine. « Tous les Mauritaniens, bien que sédentarisés, rêvent toujours de revivre un peu la vie ancienne. »

Une aubaine pour le secteur du tourisme

Chaque week-end, pendant la saison, Tiguent, ville d’environ 15 000 habitants selon le dernier recensement, voit sa population tripler. Un tourisme essentiel pour les professionnels du secteur comme Ali, gérant d’une auberge.

« Aujourd’hui, nous sommes encore complets, même s’il y a quelques départs », constate l’aubergiste. « Pendant l’hivernage, les gens recherchent de la fraîcheur, du repos, changer de climat. Les autres périodes de l’année, il y a beaucoup moins de passage. »

Des campements éphémères ont même été installés aux mois de juillet et août pour accueillir les vacanciers. La saison se prolongera jusqu’en octobre, date de la rentrée scolaire mauritanienne.

Par :Léa Breuil

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