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Ghazouani à la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU: «La Mauritanie a fait de l’atteinte des ODD la ligne directrice de son développement»

Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a prononcé ce mercredi après-midi, lors de la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, un discours dans lequel il a tout d’abord exprimé ses félicitations à Son Excellence Dennis Francis, Représentant permanent de la Trinité-et-Tobago auprès des Nations Unies, pour sa présidence de cette session de l’Assemblée générale de l’ONU qui se tient sur le thème « Rétablir la confiance et raviver la solidarité : accélérer l’action menée pour réaliser le Programme 2030 et ses objectifs de développement durable en faveur de la paix, de la prospérité, du progrès et de la durabilité pour tous ». Il lui a souhaité plein succès avant de remercier son prédécesseur Son Excellence Chaba Koroshi, pour son excellente gestion de la session précédente.
Son Excellence le Président de la République a souligné que la Mauritanie a fait de la réalisation des objectifs de développement durable une ligne directrice générale de ses efforts de développement, comme en témoigne sa stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée, qui constitue le cadre de référence de l’action publique de développement. La Mauritanie a su, dit-il, y parvenir grâce aux grands efforts qui ont été déployés, malgré la situation internationale et régionale défavorable, en améliorant les indicateurs de nombreux objectifs de développement durable dans le pays.

Le Président de la République a indiqué que la Mauritanie a fait de la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion un axe majeur de son action, au travers de la construction d’un vaste réseau de sécurité sociale qui renforce la résilience de ses citoyens les plus vulnérables et soutient leur pouvoir d’achat par divers moyens, faisant observer que les perspectives se sont élargies à la faveur d’un vaste programme de développement de l’hydrogène vert, en cours de lancement, et qui constituera une source durable d’énergie alternative propre.

Évoquant la question des droits humains, il a exprimé l’engagement résolu de la Mauritanie à promouvoir les droits de l’homme, à protéger les droits des femmes et des enfants et à lutter contre l’esclavage sous ses formes modernes et ses séquelles.

Il a réaffirmé le droit du peuple palestinien à créer un État indépendant, avec Al-Qods pour capitale, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies et à l’Initiative de paix arabe, ainsi que l’adhésion de la Mauritanie aux solutions qui préservent l’intégrité territoriale et établissent les bases de la stabilité et de la sécurité en Libye, au Yémen et en Syrie, appelant à ce que tous les efforts possibles soient déployés pour mettre un terme définitif aux hostilités en République du Soudan et trouver une solution politique globale à la crise dans ce pays frère.

Son Excellence a renouvelé le soutien de la Mauritanie au gouvernement somalien dans sa quête de sécurité et de stabilité, réitérant la position ferme sur le conflit du Sahara occidental et le soutien de la Mauritanie aux efforts des Nations Unies à ce sujet et son appui à toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, visant à trouver une solution durable et acceptable pour toutes les parties.

Voici une traduction du discours intégral du Président de la République :

« Au nom d’Allah le Clément le Miséricordieux,

Paix et salut sur son honorable Prophète,

Monsieur le Président,

Majestés, Excellences et Altesses,

M. António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais tout d’abord féliciter Son Excellence l’Ambassadeur Dennis Francis pour son accession à la présidence de cette 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, lui souhaiter plein succès et remercier son prédécesseur, Son Excellence Chaba Koresh, pour sa bonne performance lors de la session précédente.

Je voudrais également rendre, ici, hommage aux précieux efforts déployés par le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, pour renforcer le rôle de l’ONU et atteindre ses objectifs.

Mesdames, Messieurs,

Notre monde d’aujourd’hui est en proie à des crises graves et diverses qui, en raison de leurs interactions mutuelles, les unes alimentant les autres, ainsi que de l’ampleur de leurs effets négatifs sur chacun, quoique dans des proportions variables, confirment la profondeur de l’interdépendance de nos destins à tous. Cette situation implique notre besoin urgent d’accélérer la mise en œuvre des objectifs de développement durable conformément à ce à quoi nous nous sommes collectivement engagés dans le cadre de l’Agenda 2030.

Il ne fait aucun doute que nos progrès dans la mise en œuvre de ces objectifs, en termes de rapidité et d’exhaustivité, sont encore sont en deçà de ce que nous espérons tous et de ce que requiert l’ampleur des défis actuels.

De manière générale, on peut noter que ces progrès, notamment dans les pays en développement, ont été affectés par les lenteurs, les retards et le laxisme, comme en témoigne ce que nous observons tous en termes de pauvreté croissante, de chômage, de graves crises sanitaires et alimentaires, d’inflation qui induit la stagnation économique, ainsi que de propagation de la violence et du terrorisme, des conflits armés destructeurs et de la détérioration accélérée de la situation environnementale de notre planète.

Toutefois, en dépit de cette situation, il reste encore de l’espoir d’atteindre les objectifs de développement durable, mais cet espoir dépend de notre capacité collective à ouvrir de nouvelles voies de coopération multilatérale, à corriger les déséquilibres du système d’aide au développement et à entrevoir davantage de solutions et de mécanismes efficaces pour fournir les ressources nécessaires au financement du développement durable. En cela, la session actuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies est d’une grande importance dans la mesure où elle permet de procéder à un examen à mi-parcours de la mise en œuvre des objectifs de développement durable et à des délibérations sur les meilleurs moyens d’accélérer leur rythme.

Mesdames, Messieurs,

En République Islamique de Mauritanie, nous avons fait de la réalisation des objectifs de développement durable une ligne directrice générale de nos efforts de développement, comme en témoigne notre stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée, qui constitue le cadre de référence de notre action publique de développement. Grâce à nos gigantesques efforts, et malgré une conjoncture internationale et régionale défavorable, nous avons pu améliorer les indicateurs de nombreux objectifs de développement durable dans notre pays.

C’est ainsi que nous menons une lutte sans merci contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion en construisant un vaste réseau de sécurité sociale qui renforce la résilience de nos citoyens les plus vulnérables, soutient leur pouvoir d’achat par divers moyens et étend la santé et la sécurité sociale de manière à atteindre progressivement une couverture assurance maladie complète.

Nous avons également mené des réformes structurelles qui contribuent à construire une économie diversifiée, plus forte, plus résiliente et capable de créer des opportunités d’emplois et à générer de la valeur ajoutée, au moment où nous avons renforcé la gouvernance dans les domaines économique, financier et monétaire, tout en étant soucieux d’améliorer nos secteurs productifs d’agriculture, de pêche et de l’élevage dans le but de renforcer notre sécurité alimentaire et d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Cette dynamique de réforme nous a permis d’atteindre un taux de croissance de l’ordre de 6,4 % au cours de l’année écoulée, et a également permis d’améliorer les taux d’accès aux services de base. L’offre de services de santé a été élargie et le pourcentage d’accès à l’eau potable a atteint 72,33 %, et à l’électricité 91,84 % en milieu urbain, et 53 % sur l’ensemble du territoire national, avec une augmentation de la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique, représentant 34 % en 2020, et devant passer à 50 % en 2030.

Les perspectives dans ce domaine se sont élargies grâce à un vaste programme de développement de l’hydrogène vert en cours de lancement ; programme qui fournira une source alternative et durable d’énergie propre et nous permettra d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé dans notre contribution nationale révisée au climat, qui est de réduire les émissions de carbone de 11 %.

Nous plaçons de grands espoirs dans le 28e Sommet sur le climat prévu aux Émirats Arabes Unis, en espérant que les pays industrialisés respecteront leurs engagements de réduction de leurs émissions et tiendront ceux qu’ils ont pris lors du Sommet de Paris.

Nos efforts en matière de transition énergétique sont couplés à une action intense de lutte contre la désertification et le changement climatique et pour le rétablissement de l’équilibre de notre système environnemental, notamment dans le cadre de l’Initiative de la Grande Muraille Verte et du Comité mixte de lutte contre les effets de la sécheresse au Sahel et au travers des actions de promotion de l’économie verte.

Parallèlement, nous avons accordé une grande attention à l’investissement dans le capital humain, à travers la mise en œuvre de nombreux programmes de formation des jeunes qui leur permettent d’acquérir les qualifications requises pour accéder au marché du travail et les prémunir contre l’extrémisme. De plus, d’autres programmes visent spécifiquement à assurer l’autonomisation des femmes et à les impliquer fortement dans la vie politique et la gestion des affaires publiques.

Des actions sont actuellement en cours pour mettre en œuvre des réformes prometteuses de notre système éducatif pour l’avènement d’une école républicaine qui offre à tous nos enfants une éducation de qualité dans des conditions d’égalité.

Nous poursuivons également de façon inlassable nos efforts pour asseoir les bases de l’Etat de droit, renforcer la bonne gouvernance, raffermir la cohésion sociale et consolider les libertés individuelles et collectives.

Nous nous sommes attelés à promouvoir les droits de l’homme et à protéger les femmes et les enfants, et nous avons combattu l’esclavage sous ses formes modernes et ses séquelles d’une manière qui a produit des résultats très positifs reconnus par nos partenaires ainsi que par les organismes internationaux compétents.

Nous avons également fait du dialogue et de l’ouverture à tous une approche constante dans la gestion des affaires publiques, et nous avons lancé une profonde réforme du système judiciaire pour consolider l’indépendance de la justice et consacré la séparation des pouvoirs sur la voie du renforcement de l’Etat de droit.

Sans la vitalité et la fiabilité de notre système démocratique, nous n’aurions pas obtenu ces résultats rendus possibles grâce au climat de sécurité et de stabilité sur l’ensemble du territoire national, malgré un environnement régional et international extrêmement instable.

Notre pays a adopté une stratégie de sécurité intégrée et globale unanimement saluée, et a contribué aux travaux de restauration de la sécurité et de la stabilité dans la sous-région à travers le G5 Sahel dont j’assure aujourd’hui la présidence tournante.

Nous participons également aux forces de maintien de la paix de l’ONU en République Centrafricaine, et accueillons plus de 100 000 de nos frères maliens réfugiés en raison des troubles sécuritaires.

Nos efforts pour parvenir à la paix dans le monde et à la sécurité régionale et internationale s’inscrivent dans le cadre d’une politique étrangère fondée sur le bon voisinage, le respect mutuel et la coopération constructive. Nous demeurons convaincus de la nécessité de privilégier le dialogue et la négociation dans la gestion des conflits, adhérons aux pactes et traités internationaux et défendons les causes justes.

A ce titre, je renouvelle depuis cette tribune notre réaffirmation du droit du peuple palestinien à établir un État indépendant avec Al Qods-Est pour capitale conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies et à l’Initiative de paix arabe, ainsi que notre adhésion aux solutions qui préservent l’intégrité territoriale et établissent les bases de la stabilité et de la sécurité en Libye, au Yémen et en Syrie.

Nous appelons également à déployer tous les efforts possibles pour mettre efficacement un terme définitif aux hostilités en République du Soudan et pour trouver une solution politique globale à la crise dans ce pays frère. Nous affirmons notre soutien au gouvernement somalien dans sa quête de sécurité et de stabilité, et nous renouvelons notre position ferme sur le conflit du Sahara occidental et notre soutien aux efforts des Nations Unies et à toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité visant à trouver une solution durable acceptable pour toutes les parties.

Nous condamnons également avec la plus grande fermeté le phénomène de l’islamophobie qui dénature l’Islam et sème la discorde et la haine entre les musulmans et l’Occident en particulier.

Nous exprimons également notre préoccupation face à la poursuite de la guerre en Ukraine, appelant à une solution négociée qui tienne compte des préoccupations de toutes les parties dans le respect du droit international et de la Charte des Nations Unies.

Nous exprimons notre rejet de toute forme de prise du pouvoir par des moyens anticonstitutionnels, appelant les pays frères du Sahel qui ont été témoins de coups d’État militaires à accélérer leur retour à l’ordre constitutionnel.

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes bien conscients qu’il nous reste encore beaucoup de travail à accomplir pour réaliser l’Agenda 2030, et que cela nécessite des ressources financières qui dépassent largement ce que nous sommes capables de mobiliser par nous-mêmes, comme c’est le cas de tous les pays en développement, en particulier ceux d’Afrique, même si le fardeau de la dette de ces pays avait été allégé, qu’ils ont bénéficié de plus d’investissements. Si, tout au moins, les engagements publiquement annoncés par les partenaires avaient été honorés, les résultats d’aujourd’hui auraient été meilleurs qu’ils ne le sont. En conséquence, nous appelons à ce qu’une solution soit trouvée au problème de la dette, que le système d’aide au développement soit révisé, que le soutien aux pays les moins avancés et les plus fragiles soit stimulé et que la coopération multilatérale soit promue.

Mesdames, Messieurs,

Notre organisation, l’ONU, est la traduction institutionnelle de notre conscience de l’unité du destin et de l’impératif de coopération et de solidarité pour relever nos défis communs, conformément aux valeurs humaines universelles. Sur cette base, nous devons travailler ensemble et continuellement pour le réformer afin que son approche des crises internationales devienne, jour après jour, plus équilibrée, plus équitable et plus respectueuse des pays les moins avancés, de manière à accroitre la confiance de tous dans notre institution commune et de rendre son action plus efficace en matière de promotion de la paix et de la sécurité internationales et la réalisation des objectifs de développement durable plus performante.

Je vous remercie. »
ami