Aller Ă  la rencontre de la Mauritanie plurielle   
29/08/2007

Parfois, il se passe des choses dans la vie d’une Nation, des frĂ©missements qui font sourdre dans les trĂ©fonds de chaque enfant de la Nation en question, un mĂ©lange de sensations dont le plus prononcĂ© demeure : l’ESPÉRANCE. Cet Ă©tat ressemble Ă  une coulĂ©e de lave, dĂ©valant les pentes d’un volcan en Ă©ruption. Elle emporte tout sur son passage et, surtout, irradie tout de son incandescence.



Cette vision allĂ©gorique se prĂŞte sur mesure Ă  notre pays depuis que les soldats nous ont redonnĂ© un pouvoir confisquĂ© et managĂ© par une poignĂ©e de personnes pendant plus de deux dĂ©cennies. Le changement est lĂ  depuis lors. Cela ne fait aucun doute. Le mauritanien qui prĂ©tend n’avoir pas senti souffler un vent nouveau est assurĂ©ment de mauvaise foi. En revanche, ce qui est irrecevable et qui crève les yeux, c’est l’impact pluri forme du changement sur la peau des mauritaniens. Il y en a qui vivent la nouveautĂ©, perçoivent et apprĂ©cient les nouvelles orientations politiques, mais, un nombre très important de mauritaniens n’ont pour ainsi dire aucune idĂ©e de ce qui se dit et se dĂ©cide en haut lieu depuis plusieurs mois. Et pourtant, que de choses ont Ă©tĂ© dites ! Pour dire vrai, les mĂ©dias publics nationaux n’accompagnent pas de façon efficace cette lancĂ©e gouvernementale que nous connaissons. En effet, il demeure incontestable que Radio Mauritanie et la TĂ©lĂ©vision de Mauritanie ont encore beaucoup de chemin Ă  couvrir dans le sens de la mission initiale qui est la leur : vĂ©hiculer l’information Ă  tous les mauritaniens dans la diversitĂ© de leur composition. Dire que ces mĂ©dias ne s’acquittent pas correctement de leur tâche n’est qu’une lapalissade. Le fait est que les professionnels de l’information ne se donnent pas la peine de traduire ou de faire traduire ce qui se dit sur les antennes dans les langues que sont le pular, le soninkĂ© et le wolof et qui sont comme tout le monde le sait les langues nationales du pays Ă  cĂ´tĂ© de l’arabe. Si l’on croĂ®t en ce pays et si l’on a un brin de respect pour le mĂŞme pays, on ne peut et on ne doit se permettre de faire du travail tronquĂ©. Depuis que le nouveau gouvernement a Ă©tĂ© mis en scelle, beaucoup de choses se sont passĂ©es et continuent Ă  se passer. Une nouvelle grille des programmes a vu le jour Ă  travers les deux mĂ©dias publics. Les plus hauts cadres et les responsables des services publics de l’Etat ont dĂ©filĂ© Ă  tour de rĂ´le sur les ondes de Radio Mauritanie et sur les plateaux de la TVM. Ces personnalitĂ©s, chacune Ă  quelque niveau qu’elle soit, conçoivent, dĂ©cident et expliquent Ă  travers les mĂ©dias publics les nouvelles lignes directionnelles. Ces donnĂ©es fournies Ă  coups d’explications dĂ©taillĂ©es et de statistiques, il faut le dire, ne profitent qu’une partie de la sociĂ©tĂ© mauritanienne. Le paradoxe rĂ©side dans le fait que ces nouvelles dispositions et règles d’une importance première, fruits du ton nouveau, sont prises pour ĂŞtre appliquĂ©es de la mĂŞme façon sur le rĂ©sident d’Amourj, sur celui de Tintane mais aussi sur celui de CivĂ©, sur celui du petit hameau du Palais des pĂŞcheurs situĂ© au sud de KaĂ©di. Si les rĂ©sidents arabophones sortent imprĂ©gnĂ©s des nouvelles mesures adoptĂ©es par l’invitĂ© du jour Ă  l’antenne, les auditeurs et tĂ©lĂ©spectateurs soninkephones n’y comprennent que dalle ! Tout comme toutes les composantes de notre chère patrie, ils aimeraient bien ĂŞtre au fait des changements de l’heure et Ă  temps rĂ©el. Il urge de mettre en pratique les rĂ©els vĹ“ux du prĂ©sident SIDIOCA ainsi que de tous les mauritaniens qui croient en leur Nation et en ses nobles idĂ©aux. Il est plus que temps de penser enfin Ă  se mettre vraiment en phase avec le temps. Il faut en finir avec les coups d’épĂ©e dans l’eau. En effet, il est tout bonnement utopique de prĂ©tendre Ă  la rĂ©ussite d’une politique si l’on ne se donne pas les moyens de rĂ©ussir la dite politique. Cela demande indubitablement beaucoup d’objectivitĂ© dans la mise en pratique. Il reste Ă©vident que les mĂ©dias ne portent que bien leur surnom de quatrième pouvoir. Si l’on veut effectivement apprĂ©cier l’impact de la nouvelle donne sur le peuple, il n’existe pas de baromètre plus fiable que l’audimat, mais la question est de savoir s’il est scientifiquement possible de juger de l’efficacitĂ© d’un mĂ©dia sur la base d’une couverture partielle de son auditoire. Demandez Ă  un habitant de Wompou, dans le sud du Guidimakha s’il connaĂ®t les mesures prises par les invitĂ©s des Ă©missions Â«Sur la table» ou «la balance» Ă  la TV M, ou des dĂ©cisions annoncĂ©es par Madame la Ministre de l’Education Nationale, cette semaine. La rĂ©ponse sera invariablement nĂ©gative car il n’aura certainement pas Ă©coutĂ© la Radio, ni regardĂ© la TĂ©lĂ©. Il faut nĂ©cessairement hisser le professionnalisme Ă  des niveaux plus dĂ©cisifs, c’est Ă  dire dans un esprit dĂ©pourvu de tout favoritisme et d’exclusion C’est Ă  ce prix seulement que l’on pourrait mettre en pratique toutes ces nouvelles options que nous connaissons. Il est difficilement concevable de continuer Ă  assister Ă  la situation de vide mĂ©diatique que vit la composante non arabophone de notre Nation. Après tant d’annĂ©es de marginalisation, ce serait très bĂŞte de les laisser encore une fois sur le bord de la route par la seule faute de personnes qui rament Ă  contre-courant de la marche vers l’avant de la Mauritanie. C’est le moment de dire aux animateurs des Ă©missions radiophoniques ainsi que des journalistes sur les plateaux oĂą se succèdent tous ceux qui comptent dans ce pays, que c’est le moment d’aller Ă  la rencontre de la Mauritanie plurielle et de mettre Ă  la disposition de tous les fils de ce pays les informations de l’heure. Il ne faudrait que le souffle du vent nouveau emporte tout le monde sur son sillage.
Biri N’Diaye


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Commentaires
jozzy-online
jfastder@gmail.com
2010-03-01 22:45:08

Merci pour cette information interessante

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