On assiste depuis quelques temps, sur l’interface de plusieurs portails du web national, à une bataille idéologique rangée que se livrent sur fond de vieux antagonismes idéologiques des plumes représentatives de plusieurs courants politiques. Ces plumes, dont l’excellence à l’écrit...
...n’a d’égal que l’intonation acerbe dans l’approche critique de l’autre, ne lĂ©sinent pas sur les intentions ouvertes d’éveiller les vieux dĂ©mons des activismes rĂ©volus. Et l’on assiste Ă des dĂ©rives verbales qui frisent l’obscĂ©nitĂ© verbale dans ce nouvel Ă©veil du fondamentalisme en son Ă©toffe globale qui, bien au delĂ du religieux se trouve ĂŞtre aussi l’apanage des idĂ©ologies construites sur des certitudes dogmatiques intransgressibles. Les fondamentalismes ne se limitent pas qu’aux religions et aux sectes religieuses; Loin s’en faut. Il y a des fondamentalismes d’écoles de pensĂ©e, d’idĂ©ologies et de «thĂ©ories» politiques tout comme un fondamentalisme de la «laĂŻcité» qui prĂ´ne la doctrine laĂŻque souvent mĂŞme athĂ©e, alors qu’elle n’etait censĂ©e adopter qu’une attitude ouverte sur les seuls enjeux de la connaissance, de la rĂ©alitĂ© et de l’histoire. Il ya aussi des fondamentalismes racistes comme celui jadis Ă©rigĂ© en doctrine par l’Allemagne nazie, celui encore maintenu en vigueur par le sioniste mondial, et ethnique qui a eu longtemps droit de citĂ© après l’éclatement de l’Union soviĂ©tique et la FĂ©dĂ©ration yougoslave. Le «Maccarthysme» aux États-Unis ne fut-il pas en soit lui aussi, et Ă ce titre, une sĂ©rieuse rĂ©fĂ©rence du fondamentalisme en AmĂ©rique. S’érigeant en «Cour des inspections», aux mains libres et aux percepts intransgressibles, n’avait il pas Ă charge de poursuivre les intellectuels et les hommes politiques opposĂ©s Ă l’idĂ©ologie des États-Unis et ses politiques, et les Ă©liminer, surtout pendant toute la pĂ©riode de la guerre froide. C’est dire que tous les fondamentalismes, qu’ils soient politiques, religieux ou scientifiques, ont une matrice similaire: ils considèrent leurs interlocuteurs non comme d’indispensables et lĂ©gitimes contradicteurs mais comme des incarnations du mal, des ennemis Ă abattre. Il existe des fondamentalismes religieux, de gauche, de droite et mĂŞme Ă©cologistes ou de dĂ©croissance. Quelles que soient leurs tendances, les fondamentalismes se caractĂ©risent par le fait que tous donnent une explication "totale" du monde et de la condition humaine. Ils rĂ©futent toute idĂ©e d’inconnu intangible Ă cette condition. Ils rejettent dans l’hĂ©rĂ©sie ceux qui fondent leur fonctionnement sur le doute. Mais il clair que malgrĂ© leur survivance, les fondamentalismes ont perdu de leur verve. Ils ne convainquent plus des citoyens du monde au top de l’éveil et dĂ©sormais portĂ©s sur l’avenir oĂą toutes les contraintes idĂ©ologiques s’acheminent vers la disparition. Seul subsistera le rationalisme de la pensĂ©e libĂ©rale qui partagera l’universalisme dans son concept moderne. N’est ce pas en cela que sont engagĂ©es d’ailleurs avec fureur les grandes batailles contre le joug des fondamentalismes. L’Islam dans son aspect le plus juste, donc le plus tolĂ©rant est prĂ©curseur dans le tracĂ© de ce cheminement.
En ce tournant critique de son histoire marquée par une forte crise identitaire et existentielle exacerbée par le confinement de son élite intellectuelle et politique dans des considérations idéologiques obsolètes et dangereuses, et ou potée sur les pratiques de la gabegie et le détournement des deniers publics, la Mauritanie à plus que jamais besoins de ces talents de l’écriture et de l’analyse pour opposer à cette frénésie hors temps et dont l’espace est ailleurs, une contribution efficace à la sensibilisation sur les enjeux de la cohésion nationale et de l’impérieuse justice en tout, seuls garants de sa stabilité et de sa pérennité. Ce besoin est d’autant plus indispensable que l’absence du civisme, la gangrène, malgré tous les efforts déployés, de la gabegie et des détournements de deniers publics par des minorités nanties entravent fortement la balise des contours de l’Etat de droit et au pire entament de bousculer le pays vers le précipice de la dérive.
Certes les affiliations idéologiques aux nationalismes Nassériste, Baasisme, Kaddaviste, aux Obédiences Islamistes dans leur diverses oppositions, aux courants voilées du Communisme, aux nationalismes Negro, aux composantes révoltées sur les systèmes hérétiques féodaux et réactionnaires, ont permis au cours de plusieurs étapes de l’histoire du pays de catalyser et de promouvoir un nouvel élan de l’éveil des masses. Or si leurs actions tous azimuts avaient appelé en leur temps et dans leurs divers horizons à la nécessité de se rallier autour de projets rassembleurs et unificateurs dans la diversité et la préservation des spécificités, cela n’ôte en rien qu’elles avaient été teintées de quelques considérations qui ont contribué à la sape leurs orientations nobles et riches par leurs diversités, et rétréci par le dogme la vision de leurs précurseurs. Néanmoins cela ne signifie pas moins qu’il ne demeure pas opportun d’en adapter les grandes valeurs dans le contexte global d’une nouvelle orientation tournée vers le nationalisme de l’Etat fédérateur qui répond par sa flexibilité aux exigences de la modernité et à l’adaptation aux sommations du changement qui ne connait point répit.
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