Doit-on partager les idées exprimées par le grand écrivain Mohamed Yehdhih Ould Breideleil qui s’inquiétait dans un billet titré : «Echange au carrefour des idées» (Hadithoune maa el khirrijina min nadi talaghi) paru sur Taqadoumy, au sujet du destin de l’entité nationale?
Rappelant la faiblesse structurelle de cette entité, don d’un projet colonial, laquelle ne s’en portait guère mieux 900 ans auparavant avec les Mourabitounes qui avaient préféré mener leur projet ailleurs, Ould Breideleil a-t-il voulu dire que la terre ici, ne serait pas du tout propice à l’Etat mais plutôt à la Seyba (pagaille) et qu’une telle situation serait présentement à l’ordre du jour après 50 années d’indépendance? Du statut de régulateur de tout, l’Etat, est selon lui, devenu une entité fragile, éphémère et vulnérable. Tout peut changer maintenant avec une extrême simplicité. Il suffit que des individus se retrouvent pour indisposer la société et gêner le gouvernement afin que nous évoluons vers une autre forme de gouvernement ou de constitution, sans putsch ou élections, écrit-il. Notre perception de la démocratie et de la liberté font que le régime politique actuel ou celui qui lui succédera -précise Ould Breideleil- ne peuvent plus préserver l’entité nationale, car ils ne jouent plus le rôle d’arbitre et de régulateur, le leur, se limite à fournir l’eau, le blé et l’électricité, alors que les affaires fondamentales sont en placement dans une bourse des enchères, soumises au chantage de ceux qui ont le plus de culot, qui osent ce que n’osent pas les sages et foncent sur ce qu’évitent les patients et les attentifs . Ould Breideleil qui a l’habitude de livrer de bonnes lectures du paysage politique national et qui est en phase avec le système présentement au pouvoir en Mauritanie, reconnait que nous traversons une phase d’opacité et de semblant de folie, une période de conflit qui ouvre sur toutes les éventualités et face à la quelle il appelle les «gens cultivés» (El mouthaghavoune) à jouer leur rôle face à la clochardisation et afin que nous ne devenons pas un troupeau de moutons (ghati oune mina dha eun). Mais il s’agit là d’un rempart fragile proposé face à une déferlante qui fait de l’arrogance couplée à la violence une arme et du mépris de la culture un credo. Il faut bien autre chose pour éviter la nouvelle l’infamie, M. Breideleil ! IOMS
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