Communiqué du Président Ely Ould Mohamed Vall   
19/02/2013

Encore, une fois, le régime en place, vient de franchir un nouveau pas dans l’utilisation abusive du pouvoir comme outil de règlement de compte personnalisé contre tous les opérateurs politiques, économiques et sociaux. L’acharnement tout azimut...



...dont est victime aujourd’hui M. Mohamed Ould Bouamatou montre jusqu’où peut aller le comportement d’un pouvoir qui ne recule devant rien pour spolier de leurs biens ceux qui refusent l’arbitraire et l’injustice.

Taxations fiscales abusives, pressions de la banque centrale, intimidations de la justice, rien n’aura été épargné à ce brillant entrepreneur dont la contribution au développement du pays a été sans nul doute l’une des plus remarquables aux cours des dernières décennies. Le vice-président du groupe BSA Mohamed Ould Debagh est mis en prison sans aucune raison valable dans l’intention manifeste de décapiter le groupe dont l’anéantissement a été cyniquement programmé au plus haut niveau.

Cette campagne de persécution intervient dans un climat caractérisé par une régression générale de l’Etat de droit. La sécurité juridique nécessaire aux investissements nationaux et étrangers a laissé place à l’incertitude et à l’instabilité.

Les règles de la concurrence sont faussées et la confiance des investisseurs est ruinée par l’ingérence des plus hautes autorités de l’Etat dans le champ de la compétition économique. Toutes les décisions sont centralisées au plu haut niveau à savoir : autorisation minière, licence de pêche, concession de terrain, attribution de marché, allocation de devises … etc.

La totalité des institutions de l’Etat sont subordonnées dans leurs moindres décisions au pouvoir central. La Justice et l’administration fiscale sont instrumentalisées.

L’asservissement de la Banque Centrale de Mauritanie, en particulier, a atteint aujourd’hui un degré inquiétant et constitue une menace grave pour l’ensemble du secteur financier et économique du pays.

Les réformes que nous avons introduites au cours de la période de transition 2005-2007 afin d’assainir la situation de la BCM et de garantir son indépendance ont ete remises en cause. Nous avons promulgué, en janvier 2007, de nouveaux statuts qui consacrent l’autonomie pleine et entière de la BCM. Nous avons mis sur pied un système d’adjudication de devises libre et transparent qui a permis de juguler le marché noir. Nous avons instauré des procédures de sauvegarde pour assurer l’intégrité des données communiquées à nos partenaires financiers.

Nous avons fait procéder à l’audit des états financiers de la BCM ainsi que ses avoirs extérieurs par un cabinet international retenu à la suite d’un processus de sélection concurrentiel. Tous les progrès réalisés dans la transparence des comptes ont été réduits à néant. Les réserves majeures exprimées par le bureau d’audit international sur les états financiers de la BCM relatifs au quatre dernières années révèlent une gestion opaque et désastreuse.

Le régime actuel a réduit la BCM à un instrument pour renforcer son pouvoir lui permettant de faire main basse sur l’économie du pays. Un système de change occulte et discriminatoire a été institué au profit de quelques personnes utilisées notoirement comme prête-noms.

Cette gestion chaotique a aggravé la pauvreté et le chômage. Elle a affaibli la monnaie, détruit le tissu économique et ramené notre pays des années en arrière. Elle a produit un système vénal caractérisé par un degré d’affairisme et de corruption sans précédent.

Je lance un appel à toutes les forces politiques de notre pays ainsi qu’à nos partenaires au développement afin d’œuvrer en vue de faire cesser la persécution des opérateurs économiques et arrêter le processus de pillage des ressources du pays qui fait peser des risques considérables sur l’avenir de la Mauritanie.

L’ancien Président
Ely Ould Mohamed Vall
Lundi 18 février 2013


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