«Aziz a soutenu la rébellion au Mali, menacé la stabilité de ce pays et porté un coup à un peuple frère» voila ce que disent certains de nos hommes politiques. Sans vouloir défendre le Président Ould Abdel Aziz qui n’en est pas demandeur, car capable de le faire lui même...
..ou de confier cela, à son armada de soutiens intéressés ou des intéressés, il y a lieu de souligner ici le caractère débile d’une telle assertion.
Je m’en vais vous dire pourquoi. La rébellion qui a éclaté au Nord Mali en janvier 2012 est la quatrième du genre depuis 1962. Il s’agit d’un processus insurrectionnel qui a précédé Aziz. Il a été motivé par les tergiversations des autorités maliennes à mettre en œuvre les accords signés entre 1994 et 2006, le reflux vers leur pays de milliers de maliens armés en provenance de Libye accueillis en héros malgré leur mine patibulaire, ainsi que par l’abandon du pouvoir central à Bamako de toute la partie nord de son pays , transformé en repaire pour hors la loi.
Aucun pays du voisinage du Mali n’a soutenu cette rébellion. La «cause » était là bas. Les hommes et leurs armes sont venus de Libye. Aucun pays n’a reconnu l’indépendance autoproclamé par la rébellion du MNLA et tous, ont subi ses drames et conséquences humanitaires.
Dire que le président Aziz a menacé la stabilité du Mali et porté un coup au peuple malien relève donc de ses excès de verbiages, auxquels nous ont habitués nos politiques de l’opposition quand il s’agit d’indisposer le pouvoir, ou de la majorité, quand il s’agit de l’encenser. Si le Mali sous ATT et après celui-ci ne s’est jamais plaint d’une ingérence mauritanienne soulevée uniquement par notre opposition, c’est que le Mali n’a rien à reprocher à son voisin ou que si c’était le cas il aurait donc désigné une partie de l’opposition mauritanienne pour lui servir de porte-parole.
Le grand Mali, convenons-en, ne manque pas de cadres au point de se rabattre sur nos hommes politiques. Et dans le cas où ils auront choisi de servir le Mali plus que la Mauritanie qu’ils lui transmettent au moins la vérité. La Mauritanie a refusé la partition du Mali. Elle a vigoureusement rejeté l’indépendance autoproclamée de l’Azawad, et accueilli plus de 100. 000 maliens qui ont fui l’insécurité dans leur pays.
La Mauritanie officielle a donc fait son devoir à l’égard du gouvernement et du peuple malien. Nos hommes politiques de l’opposition et de la majorité ont fait également leurs devoirs en défendant l’unité et l’intégrité du Mali. Seulement il y aura eu un grand oublié, dont nos opposants particulièrement ne se sont pas préoccupés dans ce débat : La Mauritanie.
Si nos souvenirs sont bons, les agresseurs qui ont massacré 15 militaires mauritaniens à Lemgheity en juin 2005 venaient du Mali et y étaient revenus (à Hassi Etila) . Tout autant que les assaillants qui ont mené les sanglantes attaques de Ghallawiya et de Tourine. Le terroriste qui a abattu un ressortissant américain, celui qui s’est fait exploser à coté de l’Ambassade France, les véhicules piégées dont l’un a explosé aux portes de Nouakchott blessant 9 militaires mauritaniens, tous, venaient du Mali.
Nos opposants n’ont jamais dénoncé que le Mali fut une base arrière de déstabilisation de la Mauritanie.
Ils n’ont jamais évoqué cette menace à notre stabilité, ni les coups terribles portés au peuple mauritanien, à son armée, à son économie et à son tourisme. Par contre, quand l’armée a pris l’initiative en 2010, en allant chercher l’ennemi dans ses derniers retranchements, ils ont vite crié à la "guerre par procuration". Comme s’ils souhaitaient que l’on continuât à verser nos larmes, à compter nos morts.
Du coup, ils sont nombreux aujourd’hui nos compatriotes qui souhaitent que l’on importe une vraie opposition après avoir jeté celle que l’on a, à la mer... IOM
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