La controverse autour de Tawassoul, une source d’inspiration...    
28/05/2012

...pour m’essayer au "papier politique"

Lecteur passionné de la presse politique, je dévore avec envie tous les « papiers d’opinion » qui me tombent entre les mains. Comme la majorité des gens, j’ai une forte tendance à sélectionner en premier lieu les articles qui critiquent les systèmes en place, le pouvoir et ceux qui le soutiennent.



Ils m’intéressaient beaucoup. Et ils continuent de le faire, mais pas seulement eux !
Habitué, naïvement, à croire, comme tout simple « citoyen lambda » (λ), que le gouvernement est l’unique responsable de tout ce qui concerne l’intérêt général, les reproches visant l’autre camp ne suscitaient chez moi que peu d’enthousiasme, si ce n’est de la réprobation.
De par mes fonctions dans une ONG à vocation culturelle, je passe le plus de mon temps dans une ambiance de discussions infinies, et souvent passionnées, entre bon nombre de mes collègues et amis du monde associatif. Au-delà des controverses, de l’acharnement des uns et des autres, et grâce à ces divergences dans les opinions, je m’avise progressivement de l’importance de tous les acteurs du débat politique national, quel que soit leur bord. Mes goûts et mon attrait pour la littérature politique évoluent en conséquence.
Je n’appartiens pourtant à aucun parti politique et je m’abstiens de tout engagement en faveur de l’opposition ou de la majorité, malgré que je sois régulièrement visé par la propagande et les tentatives que mène chacun des deux camps pour gagner l’adhésion des cadres. Je ne suis pas toutefois neutre : j’exprime toujours un choix politique, mais seulement à travers, l’urne en y déposant mon bulletin de vote, chaque fois qu’une échéance électorale se présente. Il n’est jamais blanc ! 
Aujourd’hui, trois articles écrits par des plumes différentes ont retenu mon attention plus que d’habitude. Ils critiquent, chacun à sa façon, cette opposition que les auteurs de ces articles jugent trop radicale. Il s’agit de :
On ne falsifie pas le printemps/par Mohamed Mahmoud Ould Bah (Tahalil Hebdo)
Opinion libre : « Les frères musulmans en Mauritanie et l’échec inévitable »/ sidi O. Ahmed
Dernières législatives algériennes : des leçons pour TAWASSOUL , par Yacoub O Ahmed Hamine (CRIDEM)
Constatant que les analyses de ces auteurs sont globalement convergentes, ce sont d’abord les contrastes dans leurs approches et leurs arguments qui m’ont intéressé. Ensuite, j’ai noté leurs différences de style, de ton ou dans la démarche intellectuelle. Tout cela a ressuscité en moi un vieux désire de l’écriture journalistique, qui m’effleurait l’esprit, de temps à autre, sans qu’il ne puisse se concrétiser sur le papier.
« Peut-être pourrais- je m’inspirer du débat actuel pour faire un papier, moi aussi ! » Pensai-je, un instant, dans mon fort intérieur. « Et pourquoi pas tout de suite, pendant qu’il est encore facile de jouer au « journaliste politique » dans notre pays ! » Insistai-je encore. Je restais tout de même indécis, comme par le passé.
Juste après, un quatrième article, et signé celui là, par un cadre du parti Tawassoul, me tomba entre les mains. C’était il y’a quelques jours. Il traite du même thème que les trois précédents, mais sous un angle d’attaque diamétralement opposé. Il a fini par me donner une envie irrésistible, me permettant de surmonter les hésitations, et de franchir le pas. Et voilà que je signe mon premier « papier politique », par lequel je mets mon grain de sel dans ce débat en cours, au sujet de l’orientation à donner à l’islamisme politique en Mauritanie. Ce coup d’essai, est-il réussi ? A vous, seuls, chers lecteurs, d’en juger !
L’article en question est écrit en arabe sous le titre de :
ÇáÇäÊÎÇÈÇÊ ÇáÊÔÑíÚíÉ ÇáÌÒÇÆÑíÉ : ÊÒßíÉ áãæÞÝ ÊæÇÕá / ÓíÏÇÈ æáÏ ÓíÏ ÚÈÏ Çááå (ãæÑíÊÇäíÏ)
C’est une réplique à celui de Yacooub Ould Ahmed Hamin.
Dans ce papier, l’auteur s’indigne profondément, et s’insurge énergiquement, contre les reproches ou griefs faits à son parti dans l’article susmentionné. Il reconnaît cependant, à son contradicteur des qualités intellectuelles à travers « sa bonne méthodologie », écrit-il.
Pour ma part, j’apprécie cette marque de respect pour « l’autre », bien rare chez les politiciens, qui, généralement, se refusent à reconnaître une qualité quelconque à leur adversaire. De la part, de Mr Sidabe O. Sidi Abdellah, cela force l’estime. Et je me joints à lui à propos de son jugement, sur ce point précis, que je le trouve totalement juste.
En effet, sur le ton et le style, Mr Yacoub O. Ahmed Hamine est parvenu à rester modéré, souple et respectueux de l’adversaire, dans son article. Effort que ne réussissent pas tous les analystes ! Pour autant, cette modération ne l’a pas empêché de présenter ses conclusions critiques de manière séduisante, sous forme de leçons destinées à Tawassoul. Bien au contraire ! Là aussi, le succès était au rendez-vous : sa démonstration, bien structurée, est assez percutante.
Sur le fond, certaines questions qu’il a abordées auraient dû faire l’objet de plus de développement. Ce qui ne met nullement en cause son analyse dans son ensemble. Sa vision générale, plutôt critique vis-à-vis de la ligne politique du parti Tawassoul, est d’ailleurs partagée par de nombreux citoyens et par d’autres observateurs, qui se sont prononcés sur le sujet.
Ce sont globalement les mêmes critiques soulevées, mais sur un ton beaucoup plus tranchant, par Sidi Ould Ahmed dans son article écrit en arabe, précédemment cité : « la défaite inéluctable des frères musulmans en Mauritanie ». Qu’il s’agisse là d’une attaque en règle visant Tawassoul, ça se passe de commentaire !
Et l’on retrouve le même niveau d’engagement dans une autre approche plus générale, celle-là, mais non moins sévère, adoptée par Mohamed Mahmoud Ould Bah (Tahalil Hebdo). Lui, son angle d’attaque est plus global : il vise l’ensemble de l’opposition radicale qu’il critique sans ménagement. Il dénonce son option insurrectionnelle, violente et chaotique, prise sur le modèle des révolutions du « printemps arabe ». Nul besoin donc de lire entre les lignes pour se rendre compte que Tawassoul est la première cible dans son collimateur.
Quant à moi, à la différence de ces critiques politiques engagés, (peut-être parfois un peu trop !), je ne suis ni adversaire, ni partisan, sans toutefois être indifférent à leurs analyses. J’estime, en effet, comme de nombreux citoyens, que ce bouillonnement d’idées contradictoires, ces controverses et engagements très forts, méritent des éclaircissements de la part des acteurs politiques mis en question. Sans quoi la confusion risquerait de s’emparer des esprits.
C’est pourquoi, nous autres citoyens, électeurs potentiels, nous voudrions bien être davantage édifiés sur les reproches visant le parti TAWASSOUL. Pourquoi ce parti, spécialement ? Deux raisons à cela :
D’abord, pour moi, ce parti devait tenir une place particulière au centre des préoccupations intellectuelles des musulmans, du fait de son penchant affiché pour la religion. Par conséquent, les attaques dont il est la cible me semblent suffisamment graves pour la morale et la vertu qu’il est censé incarner et défendre.
Ensuite, aujourd’hui, il se singularise de plus en plus, en se mettant au centre d’une tempête de critiques sans précédent. Elle porte sur des thèmes et des questions essentielles et graves pour le pays dans le contexte politique et géostratégique actuel. Il est par conséquent primordial de les élucider.
Pour sortir de cette tourmente, Tawassoul devra répondre à une thématique centrée sur quelques points clés qui reviennent sans cesse dans les reproches qui le visent. Ils concernent cinq aspects de plusieurs ordres : politique, économique, culturel, sécuritaire…
A la fois différents et complémentaires, certains d’entre eux pourraient être qualifiés de conjoncturels (sa position par rapport à l’affaire de l’IRA par exemple), tandis que d’autres sont d’ordre structurel. Quelle qu’en soit la nature, il me semble opportun de résumer ces reproches ici, tels que les présentent les adversaires de Tawassoul. Il s’agit de :
Son discours radical de plus en plus extrémiste et violent;
Son laxisme et sa compromission avec les agissements criminels anti islamiques de l’IRA;
Ses tentatives aventureuses pour conduire le pays dans le chaos du « printemps arabe » ;
Son irresponsabilité et sa démission face à la menace terroriste qui pèse sur le pays et dans notre sous région.
Son incapacité à concevoir une approche pouvant faire face aux défis de la crise économique et financière mondiale, à ceux de la globalisation et aux conséquences de la sécheresse.

Ces critiques sont bien sévères et accablantes. Il faut bien le reconnaître. Pour y répondre, Tawassoul doit impérativement avancer des arguments convaincants, à même de faire taire ses adversaires, de persuader les citoyens en attente de réponses de sa part et de réconforter ses sympathisants et militants.
A bon entendeur salut !
Deyloul Ould Sidi Amar
deyloulsidiamar@hotmail.com


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