Longueur d’avance de Zeine Ould Zeidane sur ses concurrents à la présidentielle: Le Conseil constitutionnel en tiendra-t-il compte?   
24/01/2007

Bon nombre d’observateurs se demandent si constitutionnellement M. Zeine Ould Zeidane gouverneur de la BCM jusqu’au 13 septembre 2006  peut briguer le suffrage universel au titre de candidat à la présidence de la République poste pour lequel il a déposé  sa candidature depuis le 15/12/2006.
Formellement ne sont inéligibles que  «les membres du gouvernement… »,  ce qui d’emblée pourrait ouvrir la porte à une incursion  de Zeine Ould Zeidane dans la mêlée des candidatures au poste de chef de l’Etat.



Pourtant,  selon  des analystes et certains responsables de partis, une telle candidature ne serait guèreconstitutionnelle et pour cause :
Sans être ministre, le gouverneur de la BCM est ministre ès- qualité : il a rang de ministre ; il ne siège pas au conseil, mais il siège avec les ministres comme un ministre à part entière ; il n’est pas ministre du gouvernement, mais il conseille le président de la République pour les aspects monétaires et budgétaires, il coordonne les relations du gouvernement lato sensu avec le Fonds Monétaire International  au même titre que  le ministre des Affaires économiques pour les politiques gouvernementale dans ce domaine avec la Banque mondiale ; il ne gère pas la politique budgétaire comme le fait le ministre des Finances, mais il tient la politique budgétaire du fait qu’il assure exclusivement la tenue de la caisse centrale de l’Etat à la BCM.
En tant que membre du gouvernement de facto, il a défendu durant tout son mandat la politique du gouvernement de transition et donc celle du CMJD. D’ailleurs à ce titre, il a siégé très souvent devant les médias sur l’estrade du Palais des Congrès au sein du gouvernement alors que les chefs de partis et la société civile étaient au niveau des convives pour la présentation des différentes politiques du gouvernement. Nul ne peut oublier que le gouverneur de la BCM a souvent développé des positions  et des professions de foi  souvent tendancieuses, face à la société civile et aux partis politiques aussi bien de l’ex opposition que de l’ancienne majorité.
Le gouverneur de la BCM de par sa fonction dispose d’une longueur d’avance incontestable sur tous les candidats potentiels à la présidentielle de mars prochain de par les informations dans tous les domaines,  économiques, monétaires, budgétaires finances internationales,  politique  sociale, informations souvent confidentielles pour certaines,  puisqu’elles  touchent parfois à la défense  et la sécurité nationale.
Le gouverneur de par sa fonction verticale,   effectuait  des ordonnancements  financiers qui dépassaient le simple seuil du niveau  du déficit budgétaire puisqu’il était surtout le co- régisseur de fait du compte du Trésor public ouvert à la BCM. Ce qui lui permettait d’avoir une vision exhaustive de l’ensemble des flux financiers liés à la dépense publique : marchés, approvisionnements, dépenses sectorielles, infrastructures, appui institutionnel), informations que les autres candidats ne pouvaient avoir du fait du secret bancaire entourant  cette catégorie de dépenses.
Le gouverneur de la BCM en tant que témoin bien placé de  la résurrection des vrais-faux chiffres publics a pu disposer d’une vision  globale sur le différentiel de capitaux ayant été enregistré entre la gestion ancienne (celle de Ould Taya) et celle d’après le 03 août 2005.
En somme, Zeine Ould Zeidane, était bien un acteur décisif au sein du gouvernement de la transition et centralisait de  ce fait l’aboutissement de toutes les politiques sectorielles menées par le gouvernement de la transition. De ce fait peut-il être éligible?
Mohamed Ahmed Ould Boubacar


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