Vérités sur le non sens de l’«Europarlement»   
11/07/2006

En deux ans, les dépenses du parlement européen ont progressé de 30%. L’adhésion de 10 nouveaux membres est loin de tout justifier. Comment vit on l’élargissement de l’UE au sein du parlement ?

 

Avec ses 300m de long de béton, d’acier et de verre, le nouveau bâtiment du parlement européen écrase depuis 1998 le quartier Léopold de Bruxelles, de sa masse titanesque. A la suite de l’adhésion à l’Union Européenne de 10 nouveaux membres, le 1er mai, ses 600.000 mètres carrés de bureaux et de salles de réunions ne suffisaient plus aux travaux des 788 députés que comptent dorénavant l’Assemblée Communautaire.



Déjà plus de 1milliard d’euros ont été dépensés et il va falloir construire encore deux autres bâtiments. Et tout ça pour que les parlementaires déménagent chaque fois à Strasbourg afin d’y tenir, dans leur véritable siège officiel, quatre jours de sessions plénières.

Le  siège qui a été inauguré en 1999 a coûté près de 500 millions d’euros et dont l’Hémicycle de 750 place se révèle lui aussi trop exigu.

Après non adoption du texte constitutionnel européen rejeté par la France et les Pays-Bas, la seule Assemblée élue de l’UE fait ainsi figure de tonneaux des Danaïdes dans lequel s’engouffre l’argent des contribuables européens. Avec ses 788 membres représentant 25 Etats et 450 millions de citoyens, le Parlement européen est, à n’en pas douter, une institution unique au monde. Nulle assemblée fédérale ne recense en effet, autant de députés. La chambre des représentants américains ne compte que 435 élus pour 51 Etats.

La «Lok Sabha» (chambre basse) de la République Fédérale Démocratique Indienne, n’a besoin que 545 membres pour représenter un milliard d’habitants. Certes l’architecture institutionnelle de l’UE -qui n’est encore ni une véritable fédération ni une confédération- est originale. Mais cette originalité se paye cher : entre 2002 et 2005, les dépenses annuelles du parlement ont augmenté de près de 30% pour atteindre la somme pharaonique de 1,23 milliard d’euros.

 

Eclatement géographique ubuesque

La transhumance mensuelle entre Bruxelles et Strasbourg des députés européens, de leurs assistants, des fonctionnaires et de leurs milliers de dossiers est de loin la plus ubuesque des dépenses du parlement de l’Union Européenne. Avec 15 Etats membres et 626 députés, elle générait un surcoût de fonctionne estimé à 160 millions d’euros. Après l’élargissement, il a dépassé les 20 millions. Tout cela, semble-t-il, pour assurer une équitable répartition des sièges, des institutions entre les membres de l’Union. Dans une communication, un eurodéputé français visiblement remonté contre cette règle dispendieuse affirme : « Strasbourg est une erreur et une démagogie qui revient chère, notamment aux Français Â». Il n’est pas fréquent d’entendre de la bouche d’un élu français une telle franchise sur cette question taboue. Mais Bruxelles et les Bruxellois pensent gagner un jour cette petite guéguerre de siège unique du parlement de l’Union Européenne.

 

Multilinguisme onéreux

Autre originalité de l’UE, le multilinguisme alourdit lui aussi la facture. Avant le dernier élargissement, les frais d’interprétariat et de traduction des 11 langues officielles de l’Europe se montaient à près de 310 millions d’euros, soit environ plus de 29% du budget du parlement de l’UE.

Depuis le 1er mai 2004, date d’élargissement à 25 membres -le nombre de langues est passé à 20, obligeant le parlement à employer en tout 500 interprètes et le coût de ce multilinguisme à grimper à 450 millions d’euros. « On hallucine quand on constate que les 390.000 Maltais -dont l’Anglais est pourtant une sorte de seconde langue maternelle- n’ont pas renoncé à ce que leur idiome originel soit lui aussi considéré comme l’une des langues officielles. Pourquoi pas le Luxembourgeois et le Catalan ?», s’insurge un haut fonctionnaire bruxellois. L’hallucination est d’autant plus forte quand on constate que l’ONU avec pourtant 191 membres n’usent que de 6 langues officielles et de travail.      

El Hadj Cissé dit Popèye


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