Courrier: Le PrĂ©sident Aziz serait-il un    
15/12/2009

...Ou qu’advient-il lorsqu’un chef d’Etat se met Ă  jurer Ă  tout va !

Lors de la cĂ©rĂ©monie de son investiture en aoĂ»t dernier, notre PrĂ©sident Aziz a prĂŞtĂ© serment comme l’exige la Constitution de notre RĂ©publique. Cette prestation de serment vaut officiellement entrĂ©e en fonction et prise de service, mais sa contrepartie est immense...



...en ce sens qu’elle impose beaucoup de contraintes dans l’exercice du Pouvoir. Et ce à juste titre, car les dérapages d’un Chef d’Etat sont particulièrement dangereux pour la vie de la Nation.

En terre d’Islam, prêter Serment est un acte si solennel et si grave que la Chariaa en a limité fortement l’usage, par pitié des humains, naturellement si faillibles.
La teneur de notre Serment constitutionnel est surchargĂ©e de devoirs et de responsabilitĂ©s. Si surchargé… que l’impĂ©trant de la fonction prĂ©sidentielle devrait rĂ©flĂ©chir par plus que deux fois avant d’agir dans l’exercice de ses fonctions.
Parmi les engagements ainsi pris devant le Peuple et devant Allah, figure le devoir de respecter le principe de sĂ©paration des pouvoirs ; lequel constitue le socle de la vie rĂ©publicaine ; laquelle est nĂ©e –faut-il le rappeler- sur les cendres de systèmes politiques dominĂ©s par celui oĂą le monarque se rĂ©clamait d’un Pouvoir illimitĂ©, car Ă©manant de Dieu.
Dans notre pays plusieurs voix se sont dĂ©jĂ  Ă©levĂ©es pour fustiger quelques actes pris par notre PrĂ©sident et dont la conformitĂ© avec l’esprit et la lettre de notre Constitution est douteuse. Cependant ces derniers jours ont levĂ© toue Ă©quivoque : le PrĂ©sident Aziz fait peu de cas de son Serment du 5 aoĂ»t 2009 au Stade olympique. Et cela est gravissime pour notre RĂ©publique.
Le principe constitutionnel relatif au respect de la séparation des Pouvoirs est bafoué quotidiennement sous nos yeux. Sans que cela n’émeuve outre mesure les tenants des autres Pouvoirs, et notamment celui législatif. Le Pouvoir judiciaire, quant à lui, semble hélas s’en réjouir.
Il devient alors urgent que les tĂ©nors du Système Aziz se mobilisent pour le ramener Ă  la raison rĂ©publicaine et pour lui rappeler les principes et mĂ©thodes d’action que tout Chef d’Etat digne de cette fonction se doit de respecter scrupuleusement. Les attitudes colĂ©riques et le recours aux diversions mensongères ne fait qu’accĂ©lĂ©rer la dĂ©crĂ©dibilisation de la personne et de la fonction de PrĂ©sident de la RĂ©publique ; ce qui ne saurait constituer un gage pour l’efficacitĂ© du Gouvernement dans la gestion du pays.
Malheureusement, les illustrations de telles attitudes indignes d’un Chef d’Etat sont Ă , ce jour, si nombreuses qu’il est inutile de les rappeler toutes. Contentons-nous d’en rappeler seulement la dernière dont la gravitĂ© rĂ©sume tous les griefs qu’on peut faire au PrĂ©sident Aziz dans ce domaine. Il y a deux jours (le 13 dĂ©cembre) une scène surrĂ©aliste –pour un esprit rĂ©publicain- a eu lieu dans le temple de l’Etat : des reprĂ©sentants du Pouvoir lĂ©gislatif sont venus supplier le Chef du Pouvoir exĂ©cutif pour qu’il intervienne dans l’action du Pouvoir Judiciaire. Quel scandale ! Et le tout est sur fond… d’une crise avec des reprĂ©sentants du ’’Pouvoir Ă©conomique’’… !!
Ce n’est pas ici le lieu de disserter sur les tenants et aboutissants de cette crise, mais notons tout de mĂŞme que le PrĂ©sident Aziz –dans son art consommĂ© de l’anti-rĂ©publicanisme et du mĂ©pris du Pouvoir judiciaire- n’a pu s’empĂŞcher de jurer devant cet auguste parterre que ’’la seule solution Ă  cette crise consiste pour les hommes d’affaires en question de payer les montants rĂ©clamĂ©s. Car ceux-ci disposent de plusieurs centaines de milliards d’ouguiyas en ’’liquide’’ !
Comble de l’ironie ! Un PrĂ©sident qui descend si bas…et qui affirme des choses que le simple examen de la situation monĂ©taire du pays dĂ©tenue par la BCM permet de contredire aisĂ©ment.
Que les lecteurs citoyens sachent que la masse monĂ©taire du pays (tout le pays… !) ne dĂ©passe guère les 250 milliards d’ouguiyas. Il s’agit ici de toute la masse monĂ©taire. Absolument toute ; quel qu’en soit le dĂ©tenteur (les particuliers ou les Banques).
La gravitĂ© et l’étrangĂ©itĂ© de tels propos et comportements Ă©manant d’un PrĂ©sident de la RĂ©publique ayant prĂŞtĂ© serment, ne peut qu’interpeller tout citoyen honnĂŞte soucieux de l’harmonie du fonctionnement des institutions de notre RĂ©publique et de la stabilitĂ© du pays. Il est temps donc pour nos juristes constitutionnalistes de nous Ă©clairer davantage sur les implications d’une telle situation. Et pour commencer ; posons-leur la question suivante : Peut-on dans de telles circonstances engager une ’’procĂ©dure de parjure’’ contre le PrĂ©sident Aziz ?
Abbas ABDALLAH

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