Commerce : La Mauritanie à l’heure Chinoise   
28/06/2006

La Chine se positionne de plus en plus comme un des partenaires privilégiés de la Mauritanie. Cela se manifeste surtout commercialement par des épiceries chinoises de plus en plus présentes dans la capitale.

 

Les récentes visites de Wen Jiabao, premier ministre chinois, en Afrique et de Li Zhaoxing, en Mauritanie (en mai) plus particulièrement, dénotent le glissement économique et géopolitique de la Chine, vers le continent africain.



Ce dernier avait affirmé que ce nouveau type de partenariat stratégique était marqué par l’égalité et la confiance réciproque sur le plan politique, ainsi qu’une coopération et un système donc qui rend gagnant les deux pays sur le plan économique et des échanges.

Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique sont passés de 78 milliards d’euros en 2001, à 140 milliards fin 2005! Pour la Mauritanie, ces échanges se chiffrent en dizaines de millions d’euros pour cette moitié d’année 2006 déjà. 12 commerces chinois ont été créés à Nouakchott depuis un an, 8 à Nouadhibou.

Ils sont disséminés dans tous les quartiers de la capitale, et offrent des produits divers et variés, de la pile pour lampe au chou, en passant par des jouets. Comme dans cette boutique du Ksar, où la gérante m’explique que "la Mauritanie offrait à leurs yeux, des débouchés commerciaux intéressants, notamment pour les "petits produits" de consommation, comme les parfums, cosmétiques, hygiéniques". D’où leur installation il y a deux ans à Nouakchott. Ces produits se fabriquent à très bas prix en Chine. De plus, vue la faiblesse des taxes douanières à l’encontre de ces produits, et des facilités d’installation qui leur sont offertes ici, le faible coût marginal des produits qui en résulte permet un prix de vente abordable pour le client moyen mauritanien, notamment dans les quartiers périphériques.

 

Pour le pétrole avant tout

L’offensive de charme chinoise, en Afrique, a surtout permis la conclusion d’une dizaine de signatures portant sur des accords bilatéraux entre Beijing et le Caire.

Les échanges entre l’Égypte et la Chine s’évaluent déjà à 2,2 milliards de dollars, la balance commerciale penchant nettement en faveur des Chinois. Ambitionnant de devenir la porte d’entrée des produits chinois en Afrique ainsi que dans le bassin méditerranéen, l’Égypte perçoit avec envie la perspective d’attirer des millions de touristes chinois. La Mauritanie aurait des exemples à y prendre dans le sens de l’affirmation d’une industrie touristique lorgnant sur le potentiel financier des touristes chinois.

Mais la Chine cherche surtout à garantir son accès aux matières premières et notamment au pétrole dont a besoin son économie en pleine expansion. Et l’Afrique est précisément en mesure de contribuer à satisfaire son insatiable appétit.

La consommation totale de pétrole par les Chinois est évaluée à 6,59 millions de barils par jour et doit atteindre presque 7 millions cette année. Dans ce cadre économique, la Mauritanie occupe une place de plus en plus importante dans la stratégie politique chinoise en quête de l’or noir. La Compagnie nationale de pétrole de la Chine (CNPC) a ainsi pris le contrôle d’une zone pétrolière prometteuse, située le long de la frontière terrestre avec le Sénégal, à 200 km de Nouakchott. Cette zone de 10690 km2 baptisée "Bloc 20" avait été précipitamment abandonnée par la compagnie américaine Texaco, lors de la guerre du Golfe, en 1991. Des indices positifs y avaient pourtant été découverts.

Le bloc a été récupéré en 2004 par la société mauritano australienne Baraka Petroleum, qui vient de céder 65 % de ses parts à la CNPC. Coût de la transaction : 8,6 millions de dollars. En 2005, la Chine a importé plus de 38 millions de tonnes de pétrole africain, l’équivalent de 760 000 barils par jour. Et d’ici 2010,10% de ce pétrole sera mauritanien…


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