Merci, mille fois Merci , PrĂ©sident Wade,   
27/06/2009

Maure et de surcroĂ®t originaire du Nord-Ouest, je serais censĂ© ĂŞtre plus Ă©loignĂ© que les autres maures par rapport aux rĂ©gions du Sud et leur prolongement naturel, le SĂ©nĂ©gal millĂ©naire, le SĂ©nĂ©gal de la Teranga, c’est-Ă -dire du dialogue fraternel, de la compassion, de la patience et, il faut le dire, de l’intelligence.



Le PrĂ©sident Wade est peut ĂŞtre l’homme qui symbolise aujourd’hui toutes ces qualitĂ©s en Afrique par sa sagesse incontestable, par son expĂ©rience politique immense, lui qui a militĂ© humblement, plus d’un quart de siècle ; et souvent dans la frustration, pour conquĂ©rir le pouvoir par les urnes, c’est-Ă -dire la seule voie lĂ©gitime pour un homme d’accĂ©der Ă  la magistrature suprĂŞme dans un pays qui se respecte, un pays qui veut compter Ă  part entière parmi les nations.
Lors des élections sénégalaises de 2000, j’avais toute la nuit veillé pour égrener mentalement avec la radio Walfadjri les milliers de voix qui ont compté pour mener M. Wade à la tête du Sénégal, évènement inattendu pour le monde dans un pays où d’habitude le président en place devait tout naturellement gagner.
Le PrĂ©sident Wade, grand humaniste qui se dĂ©finit lui-mĂŞme comme un panafricaniste de souche, a toujours gardĂ© un regard serein sur les Ă©vènements et sur les choses en gĂ©nĂ©ral, sans jamais toutefois se dĂ©tacher de ses principes souverains en tant qu’homme : aider l’africain Ă  dĂ©passer ses contradictions, faire accepter Ă  ses frères du continent le principe d’envisager l’avenir avec sĂ©rĂ©nitĂ© tout en leur inculquant le dĂ©sir de partager, encore partager ; partager et non s’exclure les uns les autres comme on a souvent l’occasion malheureuse de le voir tous les jours .
Le PrĂ©sident Wade, spĂ©cialiste de la communication par sa formation, tire aussi sa force incroyable de sa capacitĂ© Ă  rĂ©sister Ă  la tentation de jeter l’éponge Ă  l’inverse de l’africain qui par atavisme se rĂ©fugie dans la fatalitĂ© pour justifier la mauvaise tournure qu’ont pris certains moments de l’Histoire.
Homme de culture, philosophe s’il en est, mais par devoir plus que par tendance de goût, le Président Wade peut conter la Mauritanie comme il peut le faire pour enseigner l’Histoire du Sénégal, du Niger ou du Bostwana.
Aussi, le PrĂ©sident Wade est- il le mieux indiquĂ© pour rĂ©soudre les conflits politiques sur notre continent, conflits ou crises qu’il analyse comme des Â« phĂ©nomènes de sociĂ©tĂ© », aussi graves et dĂ©licats qu’un conflit de famille ou de clan.
Le PrĂ©sident Wade, tout modestement, nous a donnĂ© Ă  tous, mauritaniens et africains une bonne leçon d’Histoire contemporaine : La Mauritanie n’est pas plus un pays du Nord africain qu’un pays du Sud du Sahara. 

Le long pĂ©riple de nĂ©gociations se serait dĂ©roulĂ© en Tunisie, au Maroc ou ailleurs, et par des personnalitĂ©s autres que le PrĂ©sident Wade et M. Gadio,  aurions nous eu les mĂŞmes effets ? Rien n’est moins sĂ»r !
Le PrĂ©sident Wade a fait sienne la crise mauritanienne tant et si bien qu’il a fĂ©dĂ©rĂ© les deux pays, le SĂ©nĂ©gal et la Mauritanie, devenus de fait un seul et unique pays pendant près de trois mois.
Lorsque j’écoute le président Wade, chose extraordinaire, je le comprends comme un pur semblable de souche. Ses réflexions sont les miennes ; ses colères tranquilles, je les ressens comme son fils Karim les ressentirait, comme un sénégalais les appréhenderait.
Je pense que l’effet Wade n’est pas un phénomène isolé à attribuer aux seules particularités intrinsèques de l’homme.

Ce phĂ©nomène, car cela en est bien un, c’est l’appel biologique du sang fraternel, l’appel lointain de plusieurs millĂ©naires d’histoire commune entre les peuples de notre sous-rĂ©gion, peuples qui ont partagĂ© le bonheur d’une culture profondĂ©ment
humaine et qui transcende de manière magnifique la religion ou la couleur ; entre des peuples qui ont partagé aussi les souffrances de l’adversité liées à la nature hostile et incomprise, au colonisateur implacable et calculateur.
Au fur et à mesure qu’il a fréquenté notre ville, Nouakchott, tout au long de cette crise politique, j’ai vu le Président Wade prendre sereinement toute son aise.

Il n’était plus un homme venu de l’autre coté de la rive.

A le voir on se disait : en sortant du Palais de Congrès, il irait prendre un cafĂ© Ă  cĂ´tĂ©. J’étais moi aussi tout aussi Ă  l’aise que lui dans son Ă©lĂ©ment. J’étais tout simplement son concitoyen et, mieux, son semblable.
Je sentais que j’avais envie d’adhérer à ce qu’il dira avec son style tout particulier, encensé de formules à l’emporte-pièce légendaires, que je goûtais comme un élixir miraculeux.
Ce fameux vendredi soir, M. Wade, l’homme, était plus présent parmi nous que Wade le Président du Sénégal.

Il ressentait les mĂŞmes Ă©motions de peine comme de joie, surtout quand le PrĂ©sident Sidi a parlĂ© de manière pathĂ©tique Ă  ses concitoyens et Ă  ses pairs pour offrir la paix et la stabilitĂ© son pays.
Nous nous rĂ©veillons ce matin avec une profonde amertume : nos problèmes intra mauritaniens sont rĂ©glĂ©s mais le PrĂ©sident Wade, l’ami fidèle et protecteur, nous quitte sur la pointe des pieds nous laissant dormir comme il le ferait Ă  ses enfants.
Que Dieu lui donne longue vie et que notre pays lui rende les honneurs et la reconnaissance qu’il mérite.
Merci, merci, et encore merci, Président Wade !

MAOB (+)

 


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Commentaires
bebs
baba.salihi@hotmail.com
2009-06-28 11:30:16

un bon article, moi aussi de mon cote je dis mille merci maitre Ablay Wade (a la senegalaise).

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