Travail et investissement : Moteurs de la croissance   
29/05/2006

L’archipel caillouteux du Japon, ou l’île sans ressources de Taiwan, malgré ces handicaps, ont néanmoins réussi à dresser des économies puissantes dans le monde. En Mauritanie, se baser uniquement sur une manne naturelle, comme le pétrole, et occulter ainsi les carences de ces économies serait une erreur fatale.
" Le travail, l’investissement, voilà les moteurs de la croissance!" disait déjà Adam Smith à la fin du 19ème siècle.



On est loin de cette théorie en Mauritanie. Actuellement, les populations misent tout sur le pétrole. Une illusoire solution aux problèmes économiques du pays. En fin de compte, ce ne serait une main-d’œuvre professionnelle sans qualification qui mine l’économie de la Mauritanie?
Quoi qu’on en dise, avec 3 millions d’habitants à peine, du poisson, des minerais, les mauritaniens devraient déjà être à l’aise, si une gestion saine et compétente avait été mise en place. La théorie libérale de Smith, qui a posé les bases de l’économie libérale moderne, consiste à démontrer (dans de la division du travail) que la richesse d’une société provient de la structure organisée de chaque élément de cette société.
En d’autres termes, une société, où chaque membre a un rôle précis en fonction de ses compétences, verra son économie décuplée. Chez nous, cette culture de la compétence fait défaut et plombe (continuera à plomber si on n’y fait rien) toute gestion saine des ressources.
Le pétrole est attendu comme le trésor qui libérera le pays du fléau de la misère. Deus ex machina! Mais cette ressource ne sera intéressante que selon ce qu’on en fait: investir dans les secteurs économiques et sociaux qui peuvent être des impulses puissants de la croissance, comme dans l’éducation par exemple, base de la réussite des pays asiatiques.
En Mauritanie, l’esprit d’investissement, et surtout de réinvestissement, n’est pas encore présent dans les esprits d’une grande partie des entrepreneurs. Le seul but des entreprises créées est de faire rentrer de l’argent, sans souci de réinvestissement, alors que celui-ci est la condition sine qua none pour la pérennité d’une croissance micro et macroéconomique. "Les investissements d’aujourd’hui sont les profits de demain" soutient A. Schumpeter que Avantages comparatifs de l’économie nationale
La Mauritanie peut développer un avantage net en terme de production et de productivité dans les secteurs agricole et de la pêche. Pour la pêche, une meilleure maîtrise de cette manne, passe par la production de produits manufacturés, qui contient beaucoup plus de richesses, du fait du travail qu’il contient, en plus de sa valeur intrinsèque sur le marché. Concernant l’agriculture, le pétrole pourra équiper de façon plus importante les 40 000 ha cultivables en Mauritanie, et former plus professionnellement les producteurs isolés du Trarza notamment. Le pétrole n’est plus l’énergie de l’avenir, on le sait à présent.
Et se fonder sur cette contingence pour penser extirper le pays d’un marasme économique, ne durera comme illusion que le temps de quelques années. En revanche, on a l’occasion de se donner les instruments pour développer une économie plus diversifiée, avec un secteur bancaire plus accessible au citoyen moyen, aux petites et moyennes entreprises, véritable fer de lance du tissu économique d’un pays et plus compétitives dans la sous région.
Penser aussi, à l’émergence d’une main d’œuvre plus compétente, à qui on donnerait les moyens financiers de rester, plutôt que de subir le "brain drain", rendu particulier ces temps ci par le thème néo colonial de l’immigration choisie (doux euphémisme pour un esclavagisme moderne!). Cette richesse intellectuelle et diplômée, dont notre pays ne manque pas, servira plus que toute autre chose. Si bien sûr, celle-ci est insérée dans le flux naissant de notre économie en pleine mue.


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