Mme Siniya Mint Mohamed Saleck se dit victime d’une discrimination   
20/04/2009

Madame Siniya Mint Mohamed Saleck est une enseignante à Nouakchott. Depuis 2004 qu’elle était au Ministère, Siniya dépendait de la Direction Régionale de l’Enseignement (DREN2) dirigée par Mme Diop. Celle-là qui est accusée par la plaignante d’abus de pouvoir et de discrimination. Mais aussi, Siniya et Aminetou n’ont pas épargné l’ex-ministre de l’Education nationale, Mme Nebghouha Mint Mohamed Vall.



En confĂ©rence de presse ce lundi 20 avril en milieu de matinĂ©e, Siniya Mint Mohamed Saleck et Aminettou Mint Ely, prĂ©sidente de l’Association des femmes Chefs de familles (Afcf) se sont Ă©levĂ©es contre ce qu’elles considèrent comme une discrimination Ă  l’égard d’une enseignante de surcroĂ®t mère d’un enfant de 6 mois. Une "discrimination" qui ne semble donc pas avoir Ă©tĂ© levĂ©e par le gouvernement de la "Rectification" issu du putsch du 6 aout.
«Je suis victime de la mesure instaurĂ©e par l’ex-ministre de l’Education nationale Mme Nebghouha Mint Mohamed Vall selon laquelle, un enseignant qui n’a pas dix ans d’expĂ©rience doit ĂŞtre redĂ©ployĂ© dans une classe. J’avais 8 ans d’expĂ©rience dĂ©jĂ  en ce moment. Je fus mise Ă  la disposition de la DREN2 oĂą la Directrice m’avait mutĂ© Ă  Teyarett. J’ai exprimĂ© mon souhait d’être Ă  Arafat ma localitĂ© sachant que je suis Ă  terme de ma grossesse Â» expliquait-elle visiblement très affectĂ©e par la situation. Selon la plaignante, la directrice a « catĂ©goriquement refusĂ© Â» arguant que c’est elle qui dĂ©cide. Et de poursuivre. « J’ai obtempĂ©rĂ© bien que j’étais irrĂ©gulière en classe compte tenu de mon Ă©tat. J’ai Ă©tĂ© obligĂ©e de prendre des congĂ©s de maternitĂ© anticipĂ©e qui m’ont permis de rester sans activitĂ©s jusqu’à la fin de l’annĂ©e scolaire puisqu’on Ă©tait vers la fin Â».
Selon toujours la victime, « cette annĂ©e, par l’intermĂ©diaire d’autres personnes proches d’elle, elle a acceptĂ© de me muter Ă  El Mina. Je lui ai demandĂ© de me mettre dans des conditions qui puissent me faciliter le travail en lui faisant comprendre que j’habite Ă  Arafat et que aller enseigner Ă  un lieu Ă©loignĂ© de chez moi, Ă©tant mère d’un tout petit enfant avec une si longue distance me cause problème. Mieux, je dĂ©penserai plus que ce que je gagne Â». La rĂ©ponse de son interlocuteur Ă©tait catĂ©gorique. « Je suis plus tĂŞtue que toi, si je te dis un mot tu dis plus. Va enseigner et c’est tout Â». Abattue par cet abus d’autoritĂ©, Siniya capitule. Mais elle trouvera une autre embĂ»che Ă  l’école. Un malentendu l’oppose encore au directeur de l’école.
« Quand je suis arrivĂ©e Ă  El Mina, je ne m’entendais pas avec mon directeur qui me proposait de dĂ©bloquer quelque chose pour me couvrir. Ce que j’ai refusĂ©. Ce dernier me disait que je travaille quelque part, je suis militante d’une Ong etc. Je lui ai rĂ©pondu par l’affirmative. Car cela n’a rien Ă  voir avec mon travail d’enseignant. Parce que je milite pour une cause bien dĂ©finie, pour les droits de la femme et de l’enfant» s’insurge-t-elle.
Poursuivant son argumentation, notre victime renchĂ©rit. «Depuis maintenant un mois et quelque, je suis suspendue. Quand je suis venue voir la DREN2, elle m’a dit que « tu n’es plus Ă  ma disposition. Tu es Ă  la disposition du ministère Â». Et « je trouve que ce n’est pas une raison de me sanctionner par ce genre de discrimination Â» indique-t-elle. Au Ministère, le directeur de l’enseignement a dit Ă  la plaignante qu’elle a quittĂ© le dĂ©partement avec une note de service. Si elle doit y retourner, c’est une note de service qui le notifiera. « Chose que je trouve logique Â». Siniya continue inlassablement sa navette. Mais la DREN2 ne se plie pas. «Je ne donne pas de note de service mais tu ne dĂ©pens plus de moi Â». Pendant un mois, la plaignante Siniya faisant le pied de grue chez la DREN2 qui ne s’occupait plus d’elle. Elle s’insurge alors contre le manque d’interlocuteur susceptible de trouver une solution Ă  sa situation qui perdure. Ni au ministère encore moins Ă  la DREN2, personne ne daigne lui rĂ©pondre. « Mon problème c’est le manque d’interlocuteur pour pouvoir expliquer ma situation et me comprendre Â», dixit Siniya. Devant cette situation, la victime Siniya propose qu’on lui affecte dans une classe. Mais malheureusement, contre toute attente, elle reçoit une note de service sans cachet lui notifiant son affectation Ă  Dar El Beida, Ă  3 km de son lieu de rĂ©sidence. Pour Siniya, elle devrait recevoir une note de service qui la conduirait vers l’inspecteur de l’enseignement lequel est habilitĂ© Ă  l’orienter vers une Ă©cole. Dans cet Ă©tat de fait, Mme Siniya considère qu’elle est victime d’une « injustice et d’une discrimination Â» et par consĂ©quent appelle « tous les militants et toutes les militantes des droits de l’homme Ă  se joindre Ă  moi pour combattre cette injustice et mettre un terme Ă  ma situation Â». Au ministère de l’Education, « je demande Ă  plus de considĂ©ration et de sensibilitĂ© par rapport Ă  mon statut de femme Â».
En outre, l’Afcf qui a pris fait et cause, considère que Siniya est victime non seulement d’une injustice mais son appartenance à la dite association dérange. Et de ce fait, sa présidente dit qu’elle ne baissera pas les bras face à de tels agissements d’un autre âge.
Compte rendu Ibou Badiane


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