Après 1300 morts et 5300 blessés: Israël arrête son carnage et maintient son occupation    
18/01/2009

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a annoncé samedi 17 janvier l’instauration d’un cessez-le-feu unilatéral à Gaza à partir de minuit GMT et affirmé que l’armée resterait à ce stade déployée dans le territoire et autour.Dans une allocution prononcée après une réunion du cabinet de sécurité israélien, M. Olmert a déclaré que les objectifs de l’opération israélienne dans la bande de Gaza avaient été atteints.



Le cessez-le-feu unilatéral décidé par Israël ne met pas un terme à la résistance du Hamas, a déclaré un porte-parole de la résistance palestinienne à Gaza. "Un cessez-le-feu unilatéral ne signifie pas la fin de l’agression  et la fin du siège. Ces derniers constituent des actes de guerre et par conséquent cela ne signifie pas la fin de la résistance", a déclaré Faouzi Barhoum.
Israël reprendra l’offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza "si besoin est", a affirmé le ministre de la Défense Ehud Barak. "Nous reprendrons et nous intensifierons les opérations si besoin est", a déclaré Ehud Barak. "Nous cessons le feu mais il n’y a aucune garantie que le Hamas en fasse autant. L’armée restera aussi longtemps à Gaza que cela est nécessaire", a-t-il dit. La décision d’Israël d’appeler à un cessez-le-feu unilatéral dans la bande de Gaza devrait être suivie par un accord de paix formel et un retrait complet des troupes, a déclaré un porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. "Cette décision de cesser le feu est un premier pas et devrait être suivie par un accord de paix, la fin du bouclage de Gaza et le retrait des troupes"de ce territoire, a déclaré Nabil Abou Roudeina

"Je n’ai peur que d’ALLAH"
A l’heure de l’entrée en vigueur du «cessez le feu», la rue Omar al-Mokhtar était déserte. Quelques lumières, alimentées par des générateurs, scintillent dans des maisons. Croyant repérer un client, un des rares chauffeurs de taxi s’arrête: "Le cessez-le-feu ? J’ai pas confiance", dit-il avant de redémarrer. Israël vient d’annoncer un cessez-le-feu unilatéral mais a laissé ses forces dans la bande de Gaza après 22 jours de la plus vaste offensive israélienne menée contre le territoire qui a fait plus de 1.300 morts et plus de 5000 blessés . Les destructions sont immenses. Peu auparavant, des bombardements ont eu lieu à Rafah, dans le sud. Une silhouette s’approche d’un pas pressé. Un jeune homme, Abed Abou Raouf, 16 ans, une casquette sur la tête, rentre chez lui. "J’ai pas peur d’eux", lance-t-il avec un sourire aux lèvres. "Je n’ai peur que d’ALLAH" Quelques jeunes se rassemblent. "Ne restez pas immobiles et aussi nombreux au milieu de la route. Ils voient et risquent de vous tirer dessus", leur crie un homme tout en continuant à raser les murs. Dans le ciel, on entend des drones, des hélicoptères, des avions de chasse, sans pouvoir les distinguer en raison de l’obscurité. L’un des jeunes hommes pointe son doigt vers le ciel. "Ecoutez ! Comment voulez-vous qu’on leur fasse confiance". A l’hôpital Chiffa de Gaza, les générateurs ronronnent. Les médecins poursuivent sans relâche les opérations chirurgicales, dans le va-et-vient des ambulances qui continuent de déverser leur lot de blessés. "Je ne leur fait pas confiance. J’y crois pas à ce cessez-le-feu", lance Kharaf Saadou, un dentiste en blouse verte. "De toute façon, les chars israéliens vont continuer à occuper Gaza et les Palestiniens vont continuer à combattre", ajoute-t-il. Et de reprendre: "Je me vois mal ce soir aller me promener avec mes deux enfants dans les rues". Dans d’autres quartiers ou localités de la bande de Gaza, l’ambiance est la même. Ceux qui sont réfugiés dans les écoles gérées par l’ONU craignent de rentrer chez eux, surtout les habitants du nord de la bande de Gaza qui a connu les combats les plus acharnés. "Je ne peux pas retourner chez moi. Ma maison a été bombardée. Mon fils a été tué, mon mari blessé. J’ai peur pour mes autres enfants", raconte par téléphone Latifa Ghaban, 56 ans, qui a trouvé refuge dans un de ces établissements. Plus tôt, l’endroit a été visé par des tirs israéliens. Deux garçons de 5 et 7 ans ont été tués. Leur mère a eu les jambes sectionnées par l’obus. "Les juifs sont des menteurs. Ils annoncent un cessez-le-feu mais ils vont continuer à nous bombarder", ajoute la femme. A Tal Hawa, un quartier ravagé du sud de Gaza, on reste terré chez soi. A seulement quelques kilomètres les chars sont toujours là. "On va voir comment est la situation d’ici demain matin. Peut-être que j’irais à mon magasin. Si Israël continue ses frappes, je resterai chez moi", lâche stoïquement Achraf Achour, 22 ans, habitant du quartier, lui aussi contacté par téléphone. "J’habitais dans les immeubles de Tal Hawa. Mais nous avons dû partir à cause des tirs d’avions et de chars. Je ne pense pas retourner chez moi tant qu’un accord ne sera pas signé entre le Hamas et Israël", ajoute Ihlem Al-Oustaz, une fonctionnaire de 31 ans. Les Etats-Unis ont salué l’annonce par Israël de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu unilatéral dans la bande de Gaza, après 22 jours de conflit, a indiqué la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice dans un communiqué. "Les Etats-Unis saluent la fin des combats à Gaza annoncée par Israël et attendent que toutes les parties cessent immédiatement leurs attaques et les hostilités", a déclaré Mme Rice.

Huit roquettes tirées depuis le  «cessez-le-feu»

Huit roquettes ont été tirées samedi depuis l’annonce par Israël d’un cessez-le-feu unilatéral dans la bande de Gaza qui est entré en vigueur à minuit GMT, a indiqué l’armée israélienne. Ces roquettes n’ont fait aucun blessé, a-t-on précisé. Le Hamas a revendiqué le tir de six roquettes "Grad" de moyenne portée contre le sud d’Israël, dans plusieurs communiqués.
Un porte-parole militaire israélien a estimé  qu’Israël avait "atteint ses objectifs et même au-delà", en ayant assené un coup "très sévère" au Hamas et en ayant rétabli la "capacité de dissuasion" de l’Etat hébreu, M. Olmert a averti que "si nos ennemis décident de nous attaquer, l’armée israélienne aura les coudées franches pour riposter". "Si le Hamas arrête totalement ses attaques, nous jugerons à quel moment nous quitterons la bande de Gaza", a-t-il ajouté, laissant dans le flou un calendrier de retrait des militaires de ce territoire. Peu avant l’annonce de M. Olmert, le cabinet de sécurité israélien avait voté à une forte majorité de 7 voix contre 2 et une abstention le cessez-le-feu unilatéral. Israël a décidé de cesser son offensive, la plus vaste et la plus meurtrière campagne militaire israélienne jamais lancée à Gaza, après avoir reçu des assurances américaines sur un arrêt de la contrebande d’armes vers le territoire palestinien, selon un responsable gouvernemental. La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a signé avec son homologue israélienne Tzipi Livni un accord bilatéral à cette fin. M. Olmert a téléphoné samedi soir au président George W. Bush pour le remercier de son soutien. Toutefois, le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, dont le pays a une frontière avec le territoire palestinien, a affirmé que Le Caire n’était pas "lié" par cet accord. Dans une lettre commune envoyée aux dirigeants israélien et égyptien, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni se sont dits pour leur part prêts à contribuer à la lutte contre cette contrebande d’armes. L’Egypte a de son côté annoncé la tenue d’un sommet en présence de chefs d’Etat et de gouvernement, en particulier d’Europe, ainsi que du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, dimanche à Charm el-Cheikh (Egypte). L’Espagne, l’Italie, la Turquie ainsi que la Jordanie -représentée par le roi Abdallah II- doivent participer. Le président français, Nicolas Sarkozy, qui selon l’Elysée co-présidera le sommet avec son homologue égyptien, se rendra ensuite à Jérusalem pour s’entretenir avec le Premier ministre israélien. D’autres dirigeants sont également attendus en Israël. Depuis le début du conflit le 27 décembre, l’Egypte a mené une médiation pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu négocié entre Israël et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis son coup de force de juin 2007 contre l’Autorité de M. Abbas. En trois semaines d’offensive, au moins 1.300 Palestiniens ont été tués, dont 410 enfants et 108 femmes, et plus de 5.300 blessés.

La résistance palestinienne décrète un cessez-le-feu d’une semaine
Le Hamas et les autres groupes de resitance de Gaza ont décidé dimanche 18 janvier d’observer un cessez-le-feu pendant une semaine, lors d’une réunion organisée à Damas, a annoncé un porte-parole de l’un d’eux, le Jihad islamique, à Gaza. "Les groupes palestiniens se sont réunis à Damas et vont annoncer prochainement un cessez-le-feu des factions palestiniennes pour une semaine afin d’ouvrir les points de passage et laisser entrer les aides humanitaires" dans le territoire, a affirmé Daoud Chihab. "Durant cette période, la résistance est prête à répondre à tous les efforts égyptiens, turcs, syriens et arabes, qui permettent un accord pour le retrait total des forces israéliennes et l’ouverture totale des points de passage" de Gaza, a-t-il ajouté. (Avec agences)


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