En Afrique de l’Ouest, une ruée vers l’or à hauts risques   
19/04/2021

Le filon saharien fait le bonheur des compagnies étrangères et des orpailleurs clandestins, mais aussi des groupes djihadistes.



De nouveaux rêves d’eldorado s’agitent des forêts tronçonnées du centre de la Côte d’Ivoire jusqu’au plateau du Djaddo, dans les confins désertiques du nord du Niger. Depuis la découverte d’un filon d’or saharien allant du Soudan jusqu’en Mauritanie, de pauvres hères, les principales compagnies du secteur mais aussi les groupes djihadistes actifs au Sahel se sont mis à la recherche du précieux métal jaune. L’Afrique de l’Ouest se situe désormais au troisième rang des zones les plus riches en terrains aurifères sur la planète, après l’Australie et le Canada.


Un marché de l’or en pleine expansion

Trois pays de la sous-région font aujourd’hui partie des 20 principaux producteurs mondiaux d’or. Le Ghana est devenu le premier producteur du continent, avec 147 tonnes extraites en 2019, devant le Mali (73 tonnes) et le Burkina Faso (64 tonnes). Pour ces trois pays, comme pour le Niger, l’or est le premier produit d’exportation.



Classement des premiers producteurs d’or en 2019 (en tonnes)
1- Chine (395)2- Russie (340)3- Australie (336)14- Soudan (79)16- Mali (73)17- Burkina Faso (64)7- Ghana (147)
Largement « sous-explorée », la région attire un nombre croissant d’acteurs étrangers, comme les Canadiens de Barrick Gold, Iamgold et Endeavour Mining ou l’australien Perseus Mining. Mais si l’essentiel de la production est assuré par des industriels, l’orpaillage clandestin touche tout le Sahel et fait vivre des millions d’orpailleurs artisanaux. Le phénomène a pris une ampleur considérable ces dernières années, au risque de conflits territoriaux entre industriels et artisans, avec le danger de voir des activités agricoles délaissées au profit d’une quête de fortune immédiate.


Une manne convoitée...
L’autre inquiétude est que ce trafic puisse profiter aux réseaux djihadistes. En novembre 2019, l’organisation International Crisis Group (ICG) alertait sur le fait que depuis 2016, au Mali, au Burkina Faso et au Niger, « des groupes armés, y compris djihadistes, trouvent dans les mines d’or une nouvelle source de financement, voire un terrain de recrutement ». D’ailleurs, selon le centre d’analyses norvégien Rhipto, les revenus liés à l’or des groupes armés auraient augmenté de 25 à 40 % en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 et de la fermeture des frontières, qui ont rendu d’autres sources de revenus plus difficiles à maintenir.


lemonde


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