Enjeux sécuritaires et terrorisme: Des journalistes de l’Afrique de l’Ouest veulent travailler ensemble   
04/10/2017
Les enjeux sécuritaires et la lutte contre le terrorisme ont été au centre d’un atelier de formation organisé les 2 au 3 octobre 2017 à Dakar par la Cellule Norbert Zongo  pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) avec l’appui de  l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC)  au profit de journalistes du Bénin, du Burkina, de Côte d’Ivoire, du Mali, de Mauritanie, du Niger, du Nigeria et du Sénégal.



Des experts de l’International Crisis Group (ICG), du Groupe Interafricain sur le Blanchiment d’Argent (GIABA), de l’Institute for Security Studies (ISS) et  de l’ONUDC, ont animé l’atelier avec des présentations et des échanges sur  les racines et causes du terrorisme, le contexte politique et les stratégies actuelles de diffusion, les acteurs et les rivalités, la possibilité de l’extension de l’organisation «Etat islamique» et le financement du terrorisme.

Ce qui a permis une meilleure compréhension des causes  évoquées, comme sources  du  terrorisme, notamment, les problèmes de gouvernance, le jeu des puissances, les racines sociétales, l’indigénisation des groupes terroristes, leurs évolutions, leurs méthodes de recrutement et la typologie de leurs financements.

Les participants ont également suivi des exposés et échangé sur  les méthodes de radicalisation et de recrutement en ligne  ainsi que sur la couverture médiatique du terrorisme. 

La nébuleuse «État Islamique» a été présentée en  une sorte de multinationale qui utilise  les innovations technologiques, cible la vulnérabilité démographique pour un auditoire âgé de 16 à 30 ans avec une glorification de la violence  et une   forte utilisation des réseaux sociaux, d’applications jihadistes et de revues stylisées.

Cette organisation dispose également de sites web avec   des livres d’auto-assistance  et des guides tactiques offrant des sources d’inspiration et utilise Youtube pour l’endoctrinement des jeunes avec des vidéos.

La médiathèque permet à ses administrateurs de suivre les profils des visiteurs, leurs commentaires et de construire avec ceux-ci des groupes fermés pour les encourager à la «Hijrah»  (exode vers un pays champ de bataille) la constitution d’une cellule locale ou à devenir «loup solitaire» pour lequel,  il est offert un guide pour les attaques isolées.

Pour ce qui est de la couverture médiatique, les journalistes ont discuté de l’idée d’une charte CENOZO  sur la couverture du terrorisme avec  des règles  éditoriales pour de  bonnes pratiques à suivre et des  manquements à éviter dans le respect de la mission des médias et  le refus de leur instrumentalisation par les organisations terroristes.

A l’issue de l’atelier,  les journalistes ont constitué deux groupes de travail :  le premier,  sur le terrorisme et le deuxième  sur le crime organisé dans la perspective de réaliser des enquêtes transnationales.
Ces groupes de travail sont respectivement cordonnés par nos confrères Momar Dieng du Sénégal  et  Hervé Taoko, du Burkina Faso.

Reste maintenant à savoir, si cette coopération journalistique envisagée sera à la hauteur de celle engagée par les Etats, et surtout de celle, beaucoup plus forte,  qui a toujours existé,  entre les terroristes se jouant des nationalités et des frontières.

IOMS


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