Le 10 juillet 1978, le pays était en guerre. Il y avait avant cette date et par moments assez de bataillons à Tidjikja, commandés par (Ould Minnih, Soumaré Slimane, Ould Lekhal, Ould Haki, Ould Sneiba, un certain Lô, un certain Ould Aboumedienne).
Qu’Allah accorde sa clémence aux défunts parmi eux! Les mômes de la ville s’étaient, eux aussi, divisés en petits bataillons et se faisaient la guerre avec des pierres. Je commandais une bande à «Aghag Nit» dont des «commandos» sont devenus des officiers supérieurs alors que je suis resté dans le civil, contre mon gré. Notre ville a été attaquée à deux reprises en 76 et en 77. Après la dernière attaque, les militaires ont amené les dépouilles de 5 combattants du Polisario tués dans la montagne de «Taref», dont l’un, était un gamin. Aussitôt fini le cliquetis des armes, qui bizarrement enchantaient les idiots que nous étions , je suis allé avec ma bande à «Taref» récupérer les douilles. Heureusement qu’il n’y avait pas de mines sans compter le deuxième risque , car dans leur retraite, les assaillants ont amené en otages tout un campement de nomades. A Taref, j’ai vu un champ de bataille pour la première fois. Je vous en épargne les détails. Je me demandais pourquoi nous attaque-t-on, pourquoi il y a des morts … une psychose à chaque crépuscule? Radio Mauritanie parlait de «Wad Dheheb», en fait, le Sahara occidental annexé par la Mauritanie en 1975 et d’un «Abou El Oumma we Ibnouha Al Baar» (père de la nation et son fils dévoué), en fait, Moctar Ould Daddah, paix à son âme. Je voyais les ainés tenir des réunions d’"El Hizb" (le PPM)... Et brusquement la radio s’est mise la matinée d’un 10 juillet 1978 à diffuser de la musique militaire et des communiqués dans lesquels il était question de «Nidham El Bayed» (régime déchu) et d’une «Lejna Askeria» (comité militaire) . Je ne comprenais que dalle à «Nidham El Bayed» et à «Lejna Askeria». Il y en aura tellement par la suite, que j’ai fini par comprendre…
Isselmou ould Moustapha (Facebook)
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