L’ex-colonel Cheikh Ould Baya ancien patron de la Délégation à la Surveillance des Pêches et du Contrôle en Mer (DSPCM) et actuel maire de Zouerate a fait il y a quelques mois une déclaration de revenus lors d’un meeting électoral tenu à Zouerate.
Il avait expliqué dans une vidéo authentique et largement relayée sur le Net avoir obtenu des sommes faramineuses en toute légalité grâce à 48% des amendes infligées aux contrevenants et versés à la DSPCM et son personnel. L’objectif était d’expliquer la source de sa richesse et de répondre aux détracteurs. Mais il s’agit quand même de quelques milliards d’ouguiyas par an qui font que ce fonctionnaire aura été l’homme le mieux payé de Mauritanie durant les années au cours desquelles il était le chef de la DSPCM qu’il a quitté à sa retraite pour devenir conseiller au Ministère des Pêches ayant la haute main sur les négociations avec l’Union Européenne, un poste qu’il cumule avec celui de maire de Zouerate et de président d’une société de sécurité privée (MSP) qui a présentement des démêlés avec 200 de ses employés qui ont marché 750km de Zouerate à Nouakchott pour rencontrer le chef de l’Etat lequel refuserait de les recevoir, les laissant camper depuis des semaines, à 20km au nord de Nouakchott. Ould Baya a certes eu un bilan positif à la DSPCM. Des armateurs (MM. Ould Yahya et Ould Baitat) qui se considéraient ses victimes ont d’ailleurs témoigné en sa faveur dans la dite vidéo. On ne peut donc être plus royalistes que le roi même s’il y en a parmi les armateurs qui ont gardé leurs appréhensions et qui ont eu il y a quelques temps des échanges acides sur le web avec le maire de Zouerate. Le doyen Oumeir (notre Général dans la presse) a également témoigné en sa faveur dans la même vidéo. Mais la qualité des témoignages et la reconnaissance des qualités de l’homme ne suffisent pas car il ne s’agit pas en effet du bilan, mais de savoir si les 48% accordés à la DSPCM s’inscrivaient dans la parfaite légalité conformément à l’Arrêté 2401 du 10 octobre 2007 et qu’il n’ y a pas eu donc d’enrichissement illicite et de trafic d’influence. Et en plus de la moralité des 48% se pose également la question de l’opportunité de leur octroi. Pourquoi 48% à la DSPCM et pas aux Douanes ou aux Impôts ? Les Autorités feraient bien d’éclairer les lanternes et de ne pas accentuer davantage les frustrations en ces temps de galère. Sauf si nous ne méritons aucune explication et que l’on doit la fermer quand il s’agit d’affaires plus grandes que nos petites personnes. Mais là on se dira qu’il y a du mépris pour le petit peuple qui pourrait avoir la même attitude. Surtout qu’il y a toujours de la consolation et de l’espoir car tout finit par se savoir et rien n’est eternel.
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