L’Association des Jeunes Dames Teinturières de Mauritanie (AJDTM) a organisĂ© le samedi 1er mars de 21 heures Ă  00 heure, une soirĂ©e culturelle au cabaret «La CASE», la première nuit du basin et de la teinture avec le cĂ©lèbre chanteur sĂ©nĂ©galais et promoteur des tissus basins, Djiby DramĂ© et son orchestre. Cette association aux initiatives et ambitions nobles a invitĂ© ce chanteur pour montrer aux mauritaniens et autres Ă©trangers qui vivent parmi nous, que le basin riche, la teinture et ses dĂ©rivĂ©s peuvent se trouver chez nous et non,  hors de nos frontières seulement.    
					                       
                                         C’est en fait ce qu’a laissĂ© entendre la vice prĂ©sidente de cette Association, Madame Rokhaya Moussa Diagana qui s’exprimait Ă  l’occasion. 
Sauver la culture et le patrimoine  
Du public, il y’en avait ce jour Ă  «La CASE» composĂ© pour l’essentiel de grandes dames dont l’activitĂ© principale reste la teinture du basin pur et riche que la plupart de nos compatriotes traversent les frontières pour le trouver. Cette association nĂ©e il y a de cela 6 ans, Ĺ“uvre pour la promotion du basin riche teint mauritanien. A travers celle-ci, ses initiatrices au nombre de six personnes, notamment mesdames Goundo Alpha Tandian, la prĂ©sidente, Rokhaya Moussa Diagana, la vice-prĂ©sidente, Marième Tidiane MarĂ©ga, la SG, ThiĂ©del Mbaye, AĂŻchetou Diallo et BillĂ© CissĂ© ont crĂ©e des activitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices de revenus. Ces revenus, dĂ©clarent les membres de l’association, sont destinĂ©s aux couches dĂ©favorisĂ©es. D’ailleurs, avec le retour des rĂ©fugiĂ©s, ces jeunes dames envisagent de leur  rendre visite pour s’enquĂ©rir de leur situation avant de penser Ă  une action sociale en leur faveur.  Les objectifs de l’association sont entre autres, la lutte contre la pauvretĂ© et la promotion de la vie sociale et Ă©conomique de la femme. Elle s’active Ă©galement dans plusieurs activitĂ©s notamment sortir la femme de ce cercle vicieux de pauvretĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Au-delĂ  de ces objectifs, l’association des jeunes dames teinturières de Mauritanie fait de la crĂ©ation couturière avec le mixage de la teinture.  Madame Rokhaya Diagana qui s’est prĂŞtĂ©e Ă  nos questions, a dĂ©clarĂ© que «ce genre d’activitĂ©s remonte depuis le temps de nos ancĂŞtres». «Cela relève de l’imagination de promouvoir la culture de notre pays», poursuit-elle. «Ici, il n’y a pas de discrimination. On a choisi d’amener Ă  Nouakchott le jeune chanteur sĂ©nĂ©galais Djiby DramĂ© pour faire la sensibilisation des vertus du basin au sein de la sociĂ©tĂ© mauritanienne. Les revenus que nous obtenons par nos activitĂ©s servent Ă  aider les femmes dĂ©munies, les ONG de dĂ©veloppement notamment. Notre association est ouverte. Elle concerne toutes les diffĂ©rentes ethnies vivant dans notre pays. On a invitĂ© Djiby DramĂ©, un SĂ©nĂ©galais qui aime la tradition et la culture mauritanienne. Mais nous envisageons inviter d’autres artistes mauritaniens ou sĂ©nĂ©galais comme lui. Et vous savez les deux pays ont presque la mĂŞme culture indissociable. Cette association qui vise très haut envisage mĂŞme de soutenir les rĂ©fugiĂ©s mauritaniens de retour dans leur pays », a-t-elle dĂ©clarĂ© en substance.  Ainsi, par la voix des artistes notamment, Hawa DimĂ©ra, la star du Gorgol, Alima Damba, la voix du mandingue et la star Haalpular qu’on ne prĂ©sente plus au public, ThiĂ©del Mbaye, la promotion de ce produit textile a Ă©tĂ© faite et le message a bien passĂ© devant les grands usagers du tissu basin haut de gamme. Les qualitĂ©s de ce tissu qui aiguise tant le goĂ»t des spĂ©cialistes de la beautĂ© traditionnelle que les stylistes de la mode moderne, ont fait l’objet de chanson pour promouvoir ce produit. Mais, le vĹ“u ardent de ces dames, c’est de vĂ©hiculer l’information capitale selon laquelle, on n’a plus besoin d’aller au Mali ou au SĂ©nĂ©gal pour acquĂ©rir ce produit textile. DĂ©sormais, il suffit de prendre contact avec cette association et vous ĂŞtes servi Ă  prix prĂ©fĂ©rentiel et compĂ©titif, qui dĂ©fie toute concurrence extĂ©rieure. 
La voix inspiratrice de Djiby Dramé  
Le lead vocal de l’orchestre « La voix du mandingue », connu pour son habillement en boubou basin riche, multicolore, a fait son apparition au public au cours de cette soirĂ©e . Avec sa belle  voix, ses pas de danse et gestes qui ne laissent personne indiffĂ©rent, Djiby DramĂ©, l’enfant prodige du royaume mandingue, n’a pas failli Ă  sa tradition. Eloquent et prolixe, il fera lui aussi l’éloge du basin pur et ses vertus qu’il a enumĂ©rĂ©es durant tout le long de la soirĂ©e. Une soirĂ©e culturelle qui en dit long sur la tradition de ce jeune homme inspirĂ© par la musique de Sory Kandian KouyatĂ© et autres griots du royaume mandingue. Cela nous a rappelĂ© les chansons de Bala FassĂ©kĂ©, le griot de Sundiata Keita, l’épopĂ©e mandingue quand cette ’lionne’ qui n’a pas marchĂ© pendant des annĂ©es, a dĂ©cidĂ© de faire ses premiers pas Ă  l’aide de cannes. D’ailleurs, Djiby DramĂ© est de père bambara et de mère sarakholĂ©, ce qui explique sa polyvalence dans le langage et la chanson. TantĂ´t il chante en sarakholĂ©, tantĂ´t en mandingue avec un vĂ©ritable duo de choc avec sa femme ’Mama’. Le chanteur s’est senti chez lui et l’effervescence de la soirĂ©e l’a prouvĂ©. Il a dĂ©clarĂ© d’ailleurs Ă  la fin de la soirĂ©e ĂŞtre satisfait du public mauritanien qu’il a trouvĂ© très accueillant et chaleureux. «Je remercie d’abord mes parents qui m’ont permis d’être ce que je suis aujourd’hui. Je suis venu Ă  Nouakchott grâce Ă  mes parents soninkĂ©s. Ce sont eux qui m’ont invitĂ© Ă  venir en Mauritanie, ma deuxième patrie. Ici, j’ai sentis que le public m’a beaucoup apprĂ©ciĂ© et je suis très content. Je remercie la famille Tandian. Moi Djiby DramĂ© j’ai pas d’ennemi. Je souhaite une paix durable entre le SĂ©nĂ©gal et la Mauritanie. Nous les artistes, nous en avons besoin. Cela montre d’ailleurs qu’aujourd’hui il n’y a que la paix qui existe entre ces pays frères. Je sens Ă©galement que le public mauritanien est noble. Je suis content. Je suis promoteur de Basin parce que tout le monde me dit ça. Mais moi aussi, j’aime le basin et je le porte d’abord car je suis hĂ©ritier. Mon père Ă©tait un grand chanteur. Et avant de monter sur scène, il porte de jolis boubous basins adorables par le public. Et moi quand je suis devenu grand, j’ai imitĂ© mon père ».  Ibou Badiane
                      
                    
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