Dans le cadre des activités de l’AMDH en relation avec le projet régional de défense des droits des migrants dans les pays de départ et de transit, il a été organisé du 31 octobre au 1er novembre 2013, une formation des journalistes sur les thématiques de migrations et ...
... les droits des migrants. Il s’est agi pour les organisateurs, de susciter le débat pour échanger des expériences et des informations sur un sujet aussi sensible qu’est la migration compte tenu des enjeux et des politiques migratoires instaurées par les Etats européens et africains. Près d’une quinzaine de participants dont dix journalistes ont pris part à cette rencontre d’échange. D’emblée, M. El Hadj Amadou Mbow, Secrétaire Général de l’Amdh, a tenu à camper le décor résumé de la situation de la migration internationale, notamment en Afrique avec des exemples précis sur le traitement négatif des questions migratoires par une certaine presse. Selon l’intervenant, « le sujet est important qu’il est devenu impératif de l’insérer dans l’agenda du millénaire » a-t-il dit. S’adressant aux journalistes, il a souligné que « le rôle que vous jouez dans le traitement du sujet et les réactions diverses qui s’en suivent, font qu’il était devenu nécessaire pour nous de vous convier pour échanger sur ce phénomène migratoire». Ainsi, après le renforcement des capacités des avocats sur les droits internationaux relatifs à la défense des droits des migrants réalisé en 2012/2013, l’AMDH vise cette fois-ci la presse pour contribuer au renforcement de ses capacités en matière de traitement des sujets de migrations et des droits de migrants. «La presse mauritanienne doit rentrer dans cette dynamique » a-t-il soutenu non sans souligner que le plus compliquer, c’est la question des apatrides. Pour l’AMDH, il est important pour les journalistes et la société civile (défenseurs de droits humains notamment), de se familiariser sur certaines notions de la migration dont le traitement n’est pas souvent objectif. « Il y a tout dans la migration » martèle-t-il. D’où l’importance de l’accompagnement des journalistes dans le traitement de la question pour mieux comprendre certaines choses. Des thèmes aussi importants que variés ont été abordés durant deux jours de travail avec les journalistes. Ainsi, du cadre général relatif aux migrations internationales et à la protection des migrants à l’approche droit en passant par la migration vue par les médias dominants, le rôle des médias dans la représentation des migrations et des migrants et l’image du migrant dans les médias dominants (les constats), tout a été passé au peigne fin par des interventions, des échanges et des débats objectifs, constructifs et enrichissants. Cela a été rendu possible grâce à l’importance que les journalistes ont accordée à cette rencontre en élevant le niveau des débats. Auparavant, Me Fatimata Mbaye, présidente de l’Amdh, a indiqué que « la presse est le premier défenseur des droits humains » et son travail renforce davantage celui de la société civile défenseur des droits humains. Cette presse, selon Me Mbaye, doit jouer un grand rôle. Malheureusement, de l’autre côté, soutient la présidente, certains médias jouent un rôle négatif par rapport au traitement du sujet. C’est d’ailleurs pourquoi, M. Mbow a recommandé aux journalistes de s’investir dans les questions de migrations. Des thèmes importants, des débats élevés … Si Daouda Sarr, animateur du jour et représentant de l’Amdh dans la ville de Rosso a suscité le débat en posant le cas de la presse marocaine et européenne dans le traitement stigmatisant de la question, Me El Ide Mbareck, avocat au barreau de Nouakchott et avocat conseil de l’Amdh a pour sa part posé la problématique liée à «l’approche droit ». Il a fait un briefing sur les lois et conventions internationales régissant les droits de l’homme, les engagements internationaux sur les droits des migrants. Des conventions et lois qui partent du principe que « tous les hommes naissent libres et égaux » (déclaration universelle des droits de l’homme de 1948). Me El Ide Mbareck a expliqué à cette occasion, le rôle que doit jouer la presse lorsque ces lois et conventions sont bafouées par les Etats signataires et sont foulées au pied par les autorités censées les appliquer. Pour ce faire, il faut selon l’avocat, comprendre les lois et les approches par rapport au traitement des questions migratoires. Mieux, il y a trop d’exagérations sur les chiffres et de la stigmatisation dans le traitement des migrations. C’est pourquoi, M. Mbow a demandé aux journalistes mauritaniens de faire des investigations pour éclairer l’opinion nationale sur l’importance de la question devenue un sujet incontournable depuis les années 2005/2006 lorsque le phénomène a commencé à prendre de l’ampleur en Mauritanie avec les embarcations de fortunes qui échouaient dans les eaux mauritaniennes. Toutefois, il a déploré le peu d’importance qu’accordent les journalistes dans le traitement de l’information reconnaissant au passage la précarité dans laquelle vit cette corporation en Mauritanie. En outre, au cours de cette formation dédiée aux journalistes mauritaniens, il a été question de parler de la Campagne Frontexit (qui dénonce le Frontex) dont le lancement a eu lieu en mars 2013 à Nouakchott. De même que la campagne Open Acess. Ces deux campagnes sont menées dans le cadre des activités de Migreurop dont l’Amdh est membre. Des recommandations ont été formulées dans le cadre du renforcement des moyens humains mais aussi financiers en vue de pérenniser ce genre de rencontre avec la presse. Ibou Badiane
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