Des associations de défenses de droits des femmes, des Ongs de défense de droits humains, des parents de Penda Soghé, amis et citoyens épris de paix et de justice, ont battu le macadam mercredi 3 avril 2013 à Nouakchott. Le rassemblement a eu lieu devant l’assemblée nationale où ...
...les marcheurs ont pris le départ pour atteindre le ministère de l’intérieur en passant par celui de la justice. Objectif : exiger des autorités judiciaires, un châtiment exemplaire contre les violeurs et assassins de Penda. Plusieurs centaines de personnes, en majorité de femmes ont manifester pour réclamer justice à la suite du crime odieux perpétré contre la jeune femme Penda Soghé. Les organisateurs de la marche pour la plupart des femmes, des étudiants et des jeunes ont vivement protesté contre ce qu’ils considèrent comme «un crime de trop» qui sème la psychose au sein des populations notamment de la banlieue de Nouakchott. La foule en furie a fait escale au Ministère de la Justice pour dénoncer l’insécurité. «On n’ose plus aller au marché. On n’ose plus aller aux toilettes», a lancé l’une des femmes très en colère contre les récidivistes et la démission des autorités face aux crimes répétés. Certaines manifestantes ont réclamé le retour de la charia et son application stricte afin de mettre fin à ce phénomène récurrent. «On ne peut pas vivre dans un pays où l’impunité est érigée en règle» déplore Mme Salimata Sy de l’AFCF qui a également soutenu qu’il faut «une collaboration entre l’Etat et nous». Elle a indiqué que le gouverneur et le directeur de la sûreté nationale qui ont reçu la délégation de femmes, «ont eu une oreille attentive à notre requête». Le message des femmes est, on ne peut plus clair. «Nous voulons la promulgation d’une loi contre les violences faites aux femmes. Seule cette loi peut protéger les femmes », renchérit-elle. «Si les femmes sont inquiétées, elles ne peuvent pas contribuer au développement du pays» a-t-elle soutenu avant d’indiquer qu’il faut «harmoniser les lois». Car, «le problème du viol n’est pas encore réglé. On ne peut pas être violée et être doublement victime». Le gouverneur et le directeur de la sûreté qui ont reçu la lettre de doléances des femmes à l’absence du ministre, ont demandé à ces dernières de «s’organiser et de collaborer avec l’Etat» pour harmoniser la lutte contre ce phénomène qui doit être l’affaire de tous. Les manifestants ont brandi des banderoles frappées de photos de la victime, de son mari, son enfant et de sa mère en réclamant la « pendaison des assassins ». La mère de Penda, visiblement très affectée par l’assassinat atroce de sa fille, fait partie de la délégation des femmes et avec elle, Alassane, le petit enfant de Penda qui n’a pas jusqu’ici compris ce qui est arrivé à sa mère. Le mari, enseignant de son état, était dans la foule, tout résigné face au destin. Une trentaine d’Ongs de défense de droits humains dont l’AFCF, l’AMDH, l’AMSME, Action, la Marmite du Partage … pour ne citer que celles-ci ainsi que des élus notamment Rabi Haidara, maire de Sebkha, Yaye Ndaw Coulibaby, sénatrice et d’autres femmes ont été de la marche pour dire «Non, plus jamais ça!». Ibou Badiane
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