La journée internationale du migrant célébrée chaque année le 18 décembre, n’a pas connu de manifestation en Mauritanie. Les organisations syndicales ou de défense de droits de l’homme encore moins la structure ouest africaine, la FAMAM, créée il y a de cela un an...
...n’ont pas du tout organisé une manifestation à cette occasion. L’Etat mauritanien, quant à lui, à l’instar des Etats assujettis au Frontex et/ou autres accords des Etats européens, c’est le black out total, un silence coupable sur cette journée. C’est le noir durant toute cette journée qui est passée sous silence cette année en Mauritanie.
D’abord, au niveau des organisations syndicales ou de défense des droits humains, qui ont pris l’habitude de célébrer cette journée, même dans la sobriété, de concert avec les migrants, ces dernières se sont intéressées à autre chose que de penser à cette journée bien inscrite dans l’agenda international. Pourtant, l’Association mauritanienne des droits de l’homme (Amdh) avait émis l’intérêt d’organiser un débat avec les migrants d’Afrique de l’Ouest dans la journée du 18 décembre pour échanger sur la problématique migratoire. Mais, pour des raisons de calendrier, ce programme n’a pu être tenu. Au niveau de la Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM), précisément le Centre Guide coordonné par Mamadou Niang, des activités ont été organisées dans deux localités du Walo mauritanien et de Tarhit, hors de Nouakchott. Trois rassemblements de femmes domestiques ont eu lieu au cours de cette journée avec des modules de formation sur l’éducation financière au profit des femmes domestiques pour une meilleure intégration dans le tissu social mauritanien, a indiqué Niang Mamadou. Toutefois, il a fait savoir que son organisation travaille toujours pour l’assistance juridique aux migrants dans le cadre de l’exercice de leurs activités professionnelles. D’ailleurs, il a demandé aux associations de migrants, de s’impliquer davantage dans les mouvements syndicaux afin de renforcer leur coopération dans le domaine de la défense de leurs intérêts et pour qu’ils aient une représentativité syndicale. Sur un autre chapitre, la CGTM et certaines organisations similaires du Maghreb, ont publié une déclaration à cette occasion, pour protester contre la répression des travailleurs subsahariens au Maroc. Parce que ces derniers temps, une trentaine de migrants subsahariens dont des femmes et des enfants, ont été jetés dans le désert entre la Mauritanie et le Maroc à la merci du froid qui s’abat actuellement dans cette zone. Pour la FAMAM (Fédération des associations de migrants d’Afrique de l’ouest en Mauritanie), qui peine à marcher véritablement, le Président de cette organisation a indiqué qu’il avait souhaité organiser une manifestation mais la mobilisation au niveau des migrants a fait défaut. Mieux, les étrangers vivant en Mauritanie sont exigés d’obtenir une carte de séjour depuis mars 2011 contre le paiement de 30.000 ouguiyas (50.000Fcfa). Depuis le mois 9 septembre, la caution financière a été levée. Aujourd’hui, l’autorité mauritanienne a encore fixé la fin de cette gratuité au 31 décembre en cours. C’est l’une des raisons qui explique que les migrants sont plutôt préoccupés par l’obtention de ce sésame avant la date butoir. Pendant ce temps, le 18 décembre, l’Etat mauritanien par le canal de l’agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (Anapej, a organisé un atelier régional sur la gouvernance de la migration du travail dans le cadre du projet «professionnaliser les services publics de l’emploi des pays dans la gestion des migrations de travail, connu sous le nom «TEAM». Cet atelier auquel avaient pris part les responsables de la Mauritanie, de l’Algérie, du Maroc, de Tunisie et de l’Egypte, s’inscrivait dans le cadre du programme thématique " migration et asile " (2007-2013) mis en place par l’Union Européenne pour aider les pays tiers à mieux gérer les flux migratoires dans cet espace maghrébin. Certains migrants ont été invités à prendre part à cette rencontre pour être sensibilisés sur certains aspects de la migration de travail. Ibou Badiane
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