Droits humains : Le CSVVDH engage des décideurs et hommes d’opinion    
23/05/2011

Le Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains (CSVVDH) a organisé le 18 mai un dîner-débat sur le thème : «Respect des droits humain, seul gage de l’unité nationale». Plusieurs personnalités des milieux politiques...



...des parlementaires, des acteurs de la société civile, des élus locaux, des leaders religieux et de la presse ont pris part à ce débat.

Ouvrant le débat, Mme Lala Aicha Sy, présidente du CSVVDH a indiqué : «Nous sommes ici pour débattre de la question du respect des droits humains en tant qu’enjeu essentiel dans la consolidation de l’unité nationale dans notre pays sérieusement écornée il y a quelques années».
Après avoir fait un tour d’horizon sur les projets réalisés par son organisation au profit des populations victimes du passif humanitaire, Mme Lala Aicha Sy a engagé tous les décideurs et hommes d’opinion à travailler pour la consolidation de l’unité nationale. «Il est du devoir de chacun de nous ici; administration centrale, élus locaux, parlementaires, personnalités religieuses, société civile de s’investir pour que les concepts du droit et de la justice soient de règle et une réalité dans nos comportements de tous les jours. Sans notre bonne volonté, notre engagement et notre détermination, nous ne saurions arriver aux résultats escomptés Â» a-t-elle ajouté.
Prenant la parole à son tour, le Pr Birane Hamat Wane a rappelé quelques faits marquants de l’histoire de la Mauritanie. De la composition démographique de la Mauritanie, les problèmes de cohabitation et partant, de l’unité nationale à la recherche de solution et les violations des droits humains, tout a été passé au peigne fin. Pr Wane a soutenu que l’Etat a divisé la nation alors qu’il devait être le garant de l’unité nationale, qu’il doit jouer son véritable rôle régalien.
Par rapport à la problématique de la justice, Pr. Wane a dit qu’il faut une «approche fondée sur une double exigence de justice pour la victime et de pédagogie pour la Nation». Ce qu’il a appelé «justice transitionnelle».
Selon lui, l’Etat de droit doit se construire sur quatre points essentiels : les poursuites pénales, la recherche de la vérité, la réparation et les réformes institutionnelles. Le problème étant de savoir comment lutter contre les pratiques esclavagistes et résoudre le passif humanitaire en renforçant l’unité nationale soulignant à cet effet les obstacles sociaux et politiques.
Pour sa part,M. Isselmou Ould Abdel Kader a mis l’accent sur les différentes approches posées en matière de règlement des questions de respect de droits humains. Il ne faut pas emprunter le chemin de la passion qui peut a-t-il dit, envenimer le problème. Il faut plutôt situer les responsabilités et dégager une pédagogie gérée par l’Etat, les religieux, les parlementaires pour panser les plaies du passé (passif humanitaire, esclavagistes) en consentant les sacrifices. M. Ould Abdel Kader a soutenu qu’il faut rendre justice mais aussi et surtout il faut un devoir de vérité, de réparation de préjudice. Pour ce faire, il dira qu’il faut du courage pour appliquer les lois compte tenu des inégalités diverses pour mettre les mauritaniens sur un même pied d’égalité. Ce qui résoudrait enfin le problème de l’unité nationale.. «Il ne faut pas insulter l’avenir parce que le peuple va se réveiller un jour et demander des comptes Â» a-t-il soutenu.

Un débat contradictoire mais enrichissant
Après ces deux exposés, certains participants ont intervenu sur la question, notamment notre confrère Kissima Diagana qui a fait ressortir quelques difficultés liées à l’application des lois pour joindre la parole à l’acte. Selon lui, les inégalités se trouvent dans les écoles, les villes, les quartiers, les communautés qui sont rangées selon leur appartenance … L’Imam Ball Mohamed Béchir a quant à lui salué le courage des organisateurs et des conférenciers pour avoir aborder cette question d’unité nationale sur tous ses aspects mais n’a pas toutefois donné sa position en tant que religieux.
Cheikh Ould Zein a dit que les clivages remontent aux périodes des indépendances et que les problèmes des Mauritaniens sont le résultat de l’influence de l’extérieur. Â«Nous devons régler nos problèmes avec sagesse et savoir les dépasser» a-t-il indiqué.
Pour sa part, M. Kane Hamidou Baba (KHB), président du MPR, a dit que l’un des grands problèmes des mauritaniens, c’est qu’ils ont faiblement communiqué pendant les indépendances Â». Pour lui, la démocratie est une occasion de créer des débats francs pour se découvrir et se comprendre. Car certaines questions considérées à l’époque comme des lignes rouges ont été franchies parce que nous avons fait du chemin. Cependant, soutient KHB, il reste beaucoup à faire estimant qu’il faut un contrat de confiance entre l’Etat et les communautés. Car le problème se situe au niveau de celui-ci qui n’arrive pas à distribuer équitablement les ressources et réguler la société. D’autres intervenants ont abordé la question avec des approches différentes.
Compte rendu Ibou Badiane

 


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